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À la recherche de solutions pour l’église de L’Isle-Verte

durée 18 novembre 2022 | 06h59
  • Andréanne Lebel
    Par Andréanne Lebel

    journaliste

    Les membres du conseil de fabrique de la paroisse de Saint-Jean-Baptiste, à L’Isle-Verte, font des pieds et des mains depuis le mois d’octobre afin de payer les couts de chauffage de l’église de La Décollation-de-Saint-Jean-Baptiste. Ils ont appris il y a quelques semaines que la Municipalité ne défraierait pas la facture cet hiver.

    L’an dernier, les frais de chauffage de 27 000 $ avaient été payés par la Municipalité de L’Isle-Verte. Classée au registre des monuments patrimoniaux par le ministère de la Culture et des Communications en 2015, l’église de style néogothique représente une richesse patrimoniale pour L’Isle-Verte.

    Cette reconnaissance restreint les travaux qui peuvent y être menés pour changer le système de chauffage. Il n’est pas permis de percer les murs extérieurs. La marguillère, Suzanne Marquis, refuse que le chauffage soit fermé cet hiver pour éviter les bris. Plusieurs options ont été analysées en collaboration avec des entrepreneurs, notamment le fait de vidanger les calorifères de l’église et de chauffer seulement la sacristie. «Qu’est-ce qu’on fait? On ne peut pas prendre tout l’argent des coffres pour chauffer l’église parce qu’on a des comptes à rendre pour les assurances, le salaire de la secrétaire, les quotes-parts à l’évêché. Il y a des impondérables qu’on ne peut pas passer outre», ajoute Mme Marquis.

    TRAVAIL DE COLLABORATION

    Le conseil de fabrique a environ 25 000 $ en banque, à peine assez pour payer les frais de chauffage. Suzanne Marquis indique que le conseil veut collaborer avec l’équipe municipale pour se sortir de cette impasse. «Si les gens veulent que l’église soit chauffée cet hiver, il faut trouver de l’argent […] Nous comprenons que la Municipalité de ne pas payer pour une bâtisse qui ne lui appartient pas.»

    Elle a sollicité une rencontre avec la députée de Rivière-du-Loup-Témiscouata, Amélie Dionne. D’autres options seraient de ne pas chauffer l’église et de vivre avec les conséquences, ou encore de la démolir, tout simplement. «Ça représente d’importants couts, il y a probablement du plomb dans la toiture», ajoute Mme Marquis. Une soixantaine de sépultures datant de 1815 à 1895 sont enterrées dans le sous-sol de l’église, sous certains bancs.

    La mairesse de L’Isle-Verte, Ginette Caron évoque un cri d’alarme pour la protection de l’église. «Ça nous vire le cœur à l’envers.» La Municipalité n’a toutefois plus la latitude financière pour assumer ces couts dans son budget cette année. «On ne peut pas payer indéfiniment sans être propriétaire. On veut aider la Fabrique et nous voulons les aider en prêtant une ressource qui pourra monter des projets et aller chercher des subventions», ajoute Mme Caron. Elle précise que L’Isle-Verte n’a pas la capacité financière à long terme pour acquérir l’église.

    «Ça nous prend un projet qui va pouvoir générer des revenus parce que notre église est plus beaucoup grande que la moyenne», précise la mairesse. Cette dernière a demandé une rencontre avec le ministère de la Culture et des Communications pour connaître les avantages et les inconvénients d’avoir une église classée au registre des monuments patrimoniaux sur son territoire.

    Lors d’une messe tenue le 27 novembre, le conseil de fabrique annoncera sa décision aux paroissiens. Il pourrait opter pour une fermeture de l’église, tout en laissant la sacristie ouverte.

    UN PROJET TOMBÉ À L’EAU

    Depuis 2014, le comité le Cœur de L’Isle-Verte planchait sur un projet de salle multifonctionnelle, de bureaux municipaux et touristiques. «C’est du bénévolat. Pour la Municipalité, pour les gens, c’est comme un échec de ne pas être allés jusqu’au bout», indique Daniel Gagnon, ex-membre du comité qui a été dissous en aout 2022.

    Les investissements nécessaires étaient alors évalués à 4 M$. Divers facteurs, tels que des changements de programmes de subventions avec les années, de même que la pandémie de la COVID-19 et l’épuisement des bénévoles ont mis un frein à ce projet.

    Quatre-vingt-huit personnes, soit 87 %, ont approuvé le changement de vocation du bâtiment religieux lors d’une assemblée en mai 2019, tandis que 12 d’entre elles ont voté contre. Un vote a aussi été annulé. M. Gagnon souligne que les fonds nécessaires pour la réfection et l’entretien de l’église ne pourront pas être amassés «à coups de diners spaghettis».

    Daniel Gauthier a été président du conseil de fabrique pendant une dizaine d’années, pendant la mobilisation du Cœur de L’Isle-Verte. Il ajoute que les marguilliers ne se leurrent pas, ils ne veulent pas conserver l’église pour le culte, mais bien pour sa valeur architecturale.

    Dans un carnet de santé réalisé par les architectes Proulx et Savard inc. en janvier 2013, les couts pour la réparation de la toiture et du clocher principal d’élevaient à 453 200 $. Les travaux de maçonnerie, eux, étaient évalués à 415 900 $. En ajoutant la restauration de portes et de fenêtres, les systèmes de cloche, divers autres travaux et les honoraires en architecture, la facture totale était évaluée à 2 M$. Un montant qui pourrait être beaucoup plus élevé, neuf ans plus tard.

    Le tableau intitulé «La décollation de saint Jean-Baptiste», peint vers le milieu du XIXe siècle par le peintre Pietro Gagliardi (1809-1890) se trouve au centre du chœur de l’église de L’Isle-Verte et est également protégé par le ministère de la Culture et des Communications. Les travaux de construction de cette église ont débuté en 1846 et elle a été inaugurée en octobre 1855.

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