X
Rechercher
Nous joindre
Publicité

D’anciens élus de Trois-Pistoles heurtés par des propos de Philippe Guilbert 

durée 2 juin 2025 | 14h36
  • Marc-Antoine Paquin
    Par Marc-Antoine Paquin

    Journaliste

    D’anciens élus de Trois-Pistoles jugent que les déclarations tenues par le maire actuel, Philippe Guilbert, dans une récente entrevue accordée au magazine Le Québec économique, sont inappropriées et dénigrantes. Ils font appel à «un devoir de mémoire» et l’invitent à davantage de discernement et de respect. 

    Dans la publication de mai du magazine, disponible en ligne, le maire Guilbert revient sur son arrivée à la mairie de Trois-Pistoles, ainsi que sur son ambition de «remettre en question des pratiques bien établies et introduire des changements nécessaires pour faire évoluer la ville».  

    S’il parle d’innovation, d’adaptation aux enjeux contemporains et d’avenir, il évoque aussi sans détour la rupture qu’il a souhaité opérer avec l’ancienne administration. Il y affirme notamment qu’il «ne se passait pas grand-chose» à la Ville avant son arrivée, que «beaucoup de projets étaient abandonnés» et que «les infrastructures devenaient désuètes». 

    Or, ces propos ont créé «un réel malaise» auprès de l’administration précédente qui a décidé de cosigner une lettre ouverte qu’elle a envoyée aux élus actuels de Trois-Pistoles, puis aux membres des médias, le 1er juin.

    >> LIRE LA LETTRE ICI : Un devoir de mémoire, un appel au respect

    Les signataires sont Jean-Pierre Rioux, ancien maire, ainsi que Frédéric Lagacé, Gina Charest, Marie LeBlanc, Jacinthe Veilleux et Guillaume Côté-Philibert, anciens conseillers et conseillères. Maurice Vaney, qui a fait partie de l’administration précédente, mais qui est toujours en poste aujourd’hui, a également apposé son nom.  

    «Nos années au conseil ont été marquées par un profond engagement, par des projets structurants, et par une volonté constante de servir notre communauté du mieux possible, même au cœur de circonstances exceptionnelles comme la pandémie», ont-ils écrit d’une voix commune. 

    «ATTAQUE GRATUITE»

    Rejoint le 2 juin, Jean-Pierre Rioux explique que les propos du maire Philippe Guilbert ont été reçus comme une attaque gratuite dans la dernière semaine et qu’ils ont heurté ses anciens collègues qui n’ont pas accepté de se faire salir et diminuer de cette façon. Un sentiment profond de déception qu’il a aussi partagé. 

    «La réaction a été unanime et instantanée», a résumé l’ancien maire qui ne cache pas avoir décelé, dans les propos de Philippe Guilbert, une forme d’égocentrisme. Il précise cependant que la «lettre ne vise pas à alimenter la division, mais à rappeler l’importance d’une mémoire municipale partagée et d’un dialogue digne entre celles et ceux qui ont eu l’honneur de représenter les Pistoloises et Pistolois.» 

    M. Rioux ne se leurre pas d’illusions : le dernier mandat du conseil municipal avant les élections de 2021, marqué par la pandémie, n’a pas été «parfait». «Aucun ne l’est», a-t-il d’ailleurs précisé. Il croit toutefois qu’il est malhonnête et réducteur de sous-entendre que rien n’a été fait, d’autant plus que chaque conseil travaille avec différents contextes et réalités. 

    «Dans les dernières années, on parle de la réfection de l’usine d’épuration des eaux, de la restauration de l’aréna et de terrains sportifs, du retour du traversier, de la restauration des quais. Tous les aménagements paysagers faits en ville, le terrain pour la Maison Martin Matte… C’est nous qui avons travaillé avec l’Éveil des Basques et c’est une fierté», a-t-il énuméré.

    M. Rioux et ses anciens collègues jugent que le discours de M. Guilbert «sème le doute sur les intentions et les compétences de ses prédécesseurs et prédécesseures», qu’il est «indigne de la fonction de maire» et qu’il «va à l’encontre des principes fondamentaux de la démocratie municipale : la continuité, la reconnaissance et la collégialité». 

    Les signataires rappellent que «la gouvernance municipale n’est jamais l’œuvre d’une seule personne». En ce sens, ils regrettent que Philippe Guilbert semble vouloir s’approprier les décisions et développements de la Ville de Trois-Pistoles. 

    «La collectivité se construit dans la durée, grâce aux apports conjoints de plusieurs générations d’élus, de fonctionnaires, de bénévoles et de citoyens», a soutenu Jean-Pierre Rioux qui a été maire de Trois-Pistoles pendant 20 ans. 

    Philippe Guilbert n’a pas souhaité commenter la sortie publique. «Toutefois, je ne suis pas insensible aux doléances des membres de l'ancien conseil», a-t-il partagé.

     

    commentairesCommentaires

    0

    Pour partager votre opinion vous devez être connecté.

    Publicité

    RECOMMANDÉS POUR VOUS


    Publié à 9h57

    Trois lettres qui font jaser de Rivière-du-Loup

    Au cours des derniers jours, trois grandes lettres en aluminium ont fait leur apparition au parc de la Pointe de Rivière-du-Loup, tout juste avant le début de la saison touristique. Le sigle «RdL» devrait donc abondamment circuler sur les médias sociaux cet été. La création d’une installation avec un certain pouvoir d’attraction était demandée ...

    Publié à 6h54

    Un début de reprise pour les agriculteurs du Bas-Saint-Laurent

    L'apparition récente de journées ensoleillées a redonné aux agriculteurs du Bas-Saint-Laurent la possibilité de cultiver leurs semences. C'est un commencement de relance qui s'ensuit après un mois de mai excessivement pluvieux ayant entravé toute activité de production. Le KRTB aura reçu 23% de plus en pluie que la moyenne des 30 dernières ...

    Publié à 6h03

    Le nom de la circonscription changera pour Rivière-du-Loup—Témiscouata—Les Basques

    C’est officiel : le nom de la circonscription de Rivière-du-Loup–Témiscouata sera remplacé par Rivière-du-Loup—Témiscouata—Les Basques. La députée Amélie Dionne en a fait l'annonce après l’adoption, cet après-midi à l’Assemblée nationale, du projet de loi 797.  La députée Amélie Dionne s’est engagée à changer le nom de la circonscription, afin ...