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Des yeux dans le ciel pour les pompiers de Pohénégamook 

durée 1 février 2025 | 06h52
  • Marc-Antoine Paquin
    Par Marc-Antoine Paquin

    Journaliste

    Les pompiers du Service de sécurité incendie de Pohénégamook ont pu compter sur l’aide d’un nouvel allier lors de l’incendie majeur du 9 janvier : un drone. Une technologie que l’on observe de plus en plus dans les mains de particuliers, mais qui s’ajoute aussi maintenant à l’arsenal d’outils à la disposition des combattants du feu. 

    L’incendie était maitrisé, mais les décombres étaient encore fumants, lorsqu’un petit intrus volant s’est positionné au-dessus des ruines de la maison unifamiliale de la rue Principale. Rassurez-vous, il ne s’agissait pas d’un citoyen mal avisé – et peu respectueux –, mais plutôt du service de sécurité incendie qui souhaitait ne laisser aucune place à l’erreur. 

    Aux commandes, non loin du site, le directeur incendie Dean Thériault était concentré sur son appareil. «Je cherchais les derniers points chauds pour guider les pompiers sur le terrain», a-t-il raconté, quelques jours après l’intervention. 

    «Il y avait une enquête de la Sûreté du Québec, alors c’était important de préserver la scène et les pièces à conviction. On a été capables de travailler précisément grâce aux images thermiques. L’opération a été très efficace.»

    Voilà maintenant près de trois ans que la Ville de Pohénégamook a fait l’acquisition d’un drone pour son service incendie. L’appareil, évalué à un peu plus de 9 000 $, a demandé des investissements de 2 055 $ aux contribuables, grâce à une subvention de la MRC de Témiscouata.

    Le DJI Mavic 2 Enterprise est conçu spécifiquement afin d’appuyer le travail des services d’urgence. Il possède une portée d’environ 10 kilomètres et une autonomie d’une vingtaine de minutes par batterie, selon les conditions. Il peut être muni de différents équipements, dont une caméra thermique, un haut-parleur, un projecteur et même une balise. 

    Si l’achat a été fait il y a un moment déjà, l’utilisation demeure récente, trois pompiers ayant été contraints de suivre plusieurs formations afin de l’opérer sécuritairement et en toute légalité. Les autorisations et règles à respecter sont d’ailleurs nombreuses, preuve qu’il ne s’agit pas d’un jouet. «Ce n’est pas un drone que tu fais voler derrière la maison pour recueillir quelques images. À proximité de la frontière américaine, il faut aussi être prudents», souligne M. Thériault, qui est l’un des pilotes certifiés. 

    APPLICATIONS MULTIPLES

    Lors de l’intervention du 9 janvier, entre les quartiers Sully et Estcourt, la caméra a permis aux pompiers d’être efficaces dans leur travail, mais ce n’est qu’un petit exemple de tout ce qu’elle peut accomplir. Selon Dean Thériault, elle pourra également offrir une nouvelle perspective aux pompiers dans une multitude de scénarios, du combat incendie à la recherche, en passant par les sauvetages nautiques et terrestres. 

    La caméra thermique pourra, par exemple, être utilisée afin d’informer les sapeurs de la propagation d’un incendie à l’intérieur d’un grand bâtiment en flammes. Elle jouera aussi un rôle important dans le combat des feux de forêt. 

    «Le drone permettra d’abord de trouver un point d’accès plus facilement. Lors de l’extinction, il nous aidera à confirmer qu’il ne reste aucun point chaud au niveau du sol», a-t-il expliqué. 

    La détection de chaleur sera aussi toute une alliée dans des contextes de sauvetages ou de recherches, en toute saison et même la nuit. L’été dernier, le drone a permis de localiser rapidement une personne ainée égarée en forêt, a soutenu le chef pompier. 

    «Il y a beaucoup de randonneurs, quadistes, chasseurs, amateurs de motoneige ou de ski hors-piste [qui profitent de leur passion] à Pohénégamook. Si une personne se perd en forêt ou en montagne, on pourra la retrouver plus facilement grâce à la caméra thermique», a-t-il soutenu. «Une fois la personne localisée, nous pourrons aussi communiquer avec elle et lui dire que les services d’urgence sont en route.»

    Pour le SSI, le drone est un nouvel outil qui assurera la sécurité des pompiers, mais aussi une meilleure efficacité lors des interventions. Quand on sait que quelques minutes peuvent faire la différence dans la vie d’une personne, le temps est d’or. «Quand un équipement vient sauver des vies, des biens, il se rentabilise rapidement», a déclaré Dean Thériault. 

    EN VOGUE? 

    Les services de sécurité incendie sont de plus en plus nombreux à utiliser un drone au Québec. Près du Bas-Saint-Laurent, on en retrouve dans la région de la Capitale-Nationale et en Beauce, selon Dean Thériault.

    Le SSI de Pohénégamook serait toutefois le seul à bénéficier de son propre appareil sur le territoire du KRTB. La Ville de Rivière-du-Loup, qui compte le plus gros service incendie de la région, ne possède pas son drone. Elle peut toutefois compter sur l’expertise d’un pilote de la région, si le besoin se présente.

    Éric Bérubé, directeur du SSIRDL, soutient que l’équipement pourrait notamment être très utile lors d’une intervention dans une tourbière. L’été dernier, les pompiers l’ont d’ailleurs à leur préparation.  

    Un drone pourrait aussi être utilisé quand les flammes s’attaquent à de très grands bâtiments et qu’il est difficile d’en évaluer la progression, croit M. Bérubé. 

    Il estime d’ailleurs qu’il est important pour les services incendie de se tenir aux aguets des nouvelles technologies permettant une plus grande efficacité des interventions. 

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