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PPAW 1 : des bonifications «nécessaires» sur le plan écologique, juge le BAPE 

durée 25 octobre 2024 | 11h48
  • Marc-Antoine Paquin
    Par Marc-Antoine Paquin

    Journaliste

    Même si elle reconnait les efforts déployés par les partenaires derrière le projet de parc éolien Pohénégamook – Picard – Saint-Antonin – Wolastokuk (PPAW 1) sur le plan écologique, la commission d’enquête du BAPE juge que des bonifications sont toutefois nécessaires afin de réduire davantage les effets du développement sur le milieu forestier, les milieux humides et hydriques, la tortue des bois et les chauves-souris. 

    Cette conclusion fait partie du rapport du BAPE rendu public, ce 25 octobre, soit quatre mois après la tenue de la dernière des cinq séances publiques permettant aux citoyens de s’exprimer sur le projet. Le rapport a également été transmis au ministre responsable de l’Environnement, Benoit Charrette. 

    Dans leur document de 86 pages, la présidente Marie-Ève Fortin et la commissaire Linda St-Michel reviennent ainsi sur certaines des préoccupations environnementales qui ont le plus été discutées pendant les rencontres organisées à Rivière-du-Loup. 

    À propos du déboisement, dont la superficie nécessaire est estimée à 322,4 hectares (3,2 km), la commission d’enquête juge notamment qu’Énergie éolienne PPAW «devrait poursuivre ses travaux afin de le réduire au maximum dans les corridors écologiques identifiés». Elle estime qu’il serait possible de limiter davantage leur fragmentation et du même coup maintenir la connectivité écologique sur le territoire. 

    Dans le même ordre d’idées, les commissaires indiquent que le mouvement des éoliennes devrait être démarré à partir d’une certaine vitesse de vent dès la mise en service du parc éolien. Cette «mesure de bridage» devrait être appliquée, considérant la précarité des différentes espèces de chauves-souris du Québec. 

    Concernant les milieux humides et hydriques, bien qu’Énergie éolienne PPAW se soit efforcée de limiter leurs pertes, «elle doit poursuivre son travail d’optimisation afin de réduire au maximum son empreinte dans ces milieux d’intérêt écologique. De plus, comme le prévoit le tracé alternatif à l’étude, elle devrait éviter le déboisement dans les zones où la tortue des bois est présente.»

    AUTRES CONCLUSIONS 

    Parmi les autres éléments à retenir, la commission croit que le gouvernement devrait prévoir, le plus rapidement possible, «des actions visant l’écoconception et le recyclage des pales [d’éoliennes] dans sa démarche visant à intégrer cette filière dans l’économie circulaire».

    Cette action serait d’autant plus importante dans la mesure où «la filière éolienne est appelée à prendre une place grandissante dans la transition énergétique du Québec», indique-t-on. 
    Lors des séances publiques, de nombreuses préoccupations avaient été soulevées concernant le démantèlement des éoliennes au terme du contrat d’exploitation.

    «Conséquemment, ces actions devraient s’appliquer aux projets issus de la Stratégie de développement éolien d’Hydro-Québec», écrivent Mmes Fortin et St-Michel.  

    Parlant du contexte de développement de projets à venir dans la région du Bas-Saint-Laurent, les commissaires recommandent aux MRC impliquées à lancer une démarche d’information et de consultation publique. Cette démarche permettrait, croit-on, «d’obtenir une meilleure connaissance de l’ensemble de ces projets […] et d’y apporter des bonifications par la prise en compte des préoccupations exprimées.»

    RETOMBÉES ÉCONOMIQUES 

    La commission d’enquête reconnait enfin que le projet PPAW 1 «a le potentiel de générer des retombées économiques structurantes pour la région du Bas-Saint-Laurent». Une bonne nouvelle, alors que la région est «aux prises avec des enjeux de dévitalisation», rappelle-t-on.  

    Selon les données retenues, les redevances qui seraient versées aux communautés d’accueil pourraient représenter une hausse de leurs revenus annuels pouvant aller jusqu’à 7,6 %. Plus concrètement, en juin, les promoteurs avaient mentionné que les retombées économiques publiques envisagées s’élevaient à plus de 180 M$ sur la période d’activités de 30 ans. De cette somme, 82 M$ iraient à la RIÉBSL. Plus de 45 M$ s’ajouteraient pour territoires qui accueilleront les éoliennes.

    Rappelons que le projet consiste en l’installation de 56 éoliennes d’une puissance totale de 349,8 MW et d’une hauteur maximale avec les pales de 200m. Il serait situé à Pohénégamook, Saint-Antonin, Saint-Honoré-de-Témiscouata, sur le territoire non organisé de Picard, ainsi que sur le territoire ancestral de la Première Nation Wolastoqiyik Wahsipekuk. La mise en service du parc éolien est prévue pour le 1er décembre 2026. 

    Le Conseil des ministres utilisera les conclusions du rapport pour éclairer sa réflexion sur le projet. Une décision, à savoir s’il est autorisé ou non, sera communiquée ultérieurement. 

    D'autres détails suivront...
     

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