X
Rechercher
Nous joindre
Publicité

Carl Thériault préoccupé par le sort de la traverse

durée 22 avril 2024 | 06h55
  • Lydia Barnabé-Roy
    Par Lydia Barnabé-Roy

    Journaliste de l'Initiative de journalisme local

    Le dossier de la traverse de Rivière-du-Loup, dont le transfert est envisagé à Cacouna, n’a pas été un long fleuve tranquille et n’a pas laissé les élus municipaux indifférents. Le conseiller du district de la Pointe à la Ville de Rivière-du-Loup, Carl Thériault, a contacté Info Dimanche pour s’exprimer à titre personnel sur ces enjeux.

    «Quand tu es conseiller du district où se passe le branlebas de combat, la situation, tu ne peux pas prendre la place du maire, mais il ne faut pas que tu te taises. Donc il y a le dossier mené par la Ville […] mais tu ne peux pas rester chez toi quand tu as participé à différents comités qui concernent généralement la traverse, où tu as beaucoup d’information. Ça influence ta vision», se justifie M. Thériault, qui a aussi travaillé durant un an au bureau de l’ex-député Denis Tardif.

    Étant resté plus discret en s’exprimant de temps à autre en raison des politiques administratives de la Ville en communications et de la façon dont les conseillers municipaux se doivent de prendre la parole, il ne pouvait rester les bras croisés dans ce dossier. M. Thériault a donc souhaité donner son propre son de cloche.

    OPACITÉ

    «On sait maintenant, par l’ex-député, Denis Tardif, que le gouvernement allait annoncer unilatéralement sans aucune consultation le transfert [à Cacouna]. Ouf!» s’exclame-t-il.
    Il décrie l’approche désordonnée de la Société des traversiers du Québec (STQ) qui, soutient-il, a mené à un débat entre des élus et intervenants d’une même région. D’après lui, tous ces revirements auraient pu être évités si la STQ avait, dès le départ, consulté les différents acteurs concernés et la population.

    M. Thériault revient aussi sur l’étude d’opportunité réalisée par WSP, une firme de génie et services professionnels, afin de connaitre les prix de nouvelles infrastructures aux deux ports opposés. Le gouvernement a gardé le document confidentiel. Cependant, «des chiffres sont sortis, ont coulé. C’est une bonne technique», soulève M. Thériault. Il s’interroge sur les investissements dévoilés par Radio-Canada de 750 M$ pour Rivière-du-Loup et 350 M$ pour Cacouna. Il se demande ce qui explique la grande différence entre ces deux sommes.

    SOLUTION PROPOSÉE

    Carl Thériault estime que les nouvelles infrastructures envisagées sont un non-sens environnemental en raison de la présence des bélugas, dont une pouponnière à Cacouna. Il explique que pendant le dragage, une alerte est émise lorsqu’un spécimen s’approche trop près. Les travaux sont donc suspendus durant une période indéterminée, alors que la facture ne cesse de grimper. «Imaginons des travaux d’infrastructure majeurs dans le fleuve avec des zones d’alerte pour le béluga. À Cacouna, ils partent à 350 M$, est-ce que ça compte les arrêts multiples? Car il va devoir y en avoir pour protéger l’espèce menacée», avance-t-il.

    M. Thériault propose de maintenir le statu quo tout en ajoutant une drague à résidence à Rivière-du-Loup et l’élargissement de la plage horaire d’entretien. Selon ce dernier, cette solution pourrait permettre de réduire les couts actuels de dragage au quai de la Pointe.
    Réaliser des infrastructures de grande envergure dans l’environnement d’une espèce menacée ne serait pas judicieux, selon Carl Thériault. «Toute la considération environnementale a été évacuée un petit peu de ce dossier-là, et ce n’est pas rien.» 

    Le côté environnemental n’est pas accessoire, mais fondamental, assure-t-il. Aucune étude du BAPE n’a été effectuée concernant la traverse, hormis celle du programme décennal de dragage.

    Il partage la même opinion en ce qui a trait à l’acceptabilité sociale d’un éventuel déménagement à Cacouna. À Rivière-du-Loup, il convient qu’elle n’est pas acquise. «Des travaux minimaux à la Pointe seraient le choix politiquement acceptable d’autant plus qu’il y a eu environ 8 000 signatures [NDLR : récoltées grâce une pétition effectuée par le citoyen Marc Morin], ça correspond environ à 40 % de la population», témoigne-t-il.

    Carl Thériault demande la ventilation des informations contenues dans l’étude d’opportunité de la STQ. Ce partage pourrait être la voie de sortie de ce dossier qui traine depuis trop longtemps, croit-il.

    Il qualifie les démarches «unilatérales» effectuées par la Société d’État «d’injustifiables». S’il en a encore beaucoup à dire sur le dossier de la traverse, il préfère se contenir. 
    La Ville de Rivière-du-Loup a tenu à rappeler que M. Thériault s’exprimait en son nom personnel et que son opinion n’engageait pas le conseil municipal.
     

    commentairesCommentaires

    0

    Publicité

    RECOMMANDÉS POUR VOUS


    10 mai 2025 | 13h26

    Quatrième présentation du Grand Défi des Basques

    La quatrième édition du Grand Défi des Basques a eu lieu les 9 et 10 mai. Une quarantaine d’élèves de l’École secondaire de Trois-Pistoles ont sillonné le territoire de la MRC des Basques afin de faire la promotion des saines habitudes de vie. Les participants inscrits au Grand Défi Pierre Lavoie, des élèves de 1er au 5e secondaire, se sont ...

    10 mai 2025 | 7h11

    La Ville de Rivière-du-Loup invite les citoyens à animer leur quartier

    Le 7 juin prochain se tiendra la 19e Fête du voisinage, une initiative portée à l’échelle du Québec par l’organisme Espace MUNI. La Ville de Rivière-du-Loup invite les citoyens à profiter de cette journée pour animer leur coin de rue et passer un moment festif avec leurs voisins. Qu’il s’agisse d’un barbecue, d’un tournoi amical de ping-pong ou ...

    10 mai 2025 | 6h36

    Fierté à la Maison Martin-Matte de Trois-Pistoles

    Cinq ans après son ouverture en pleine pandémie, sans cérémonie officielle de la Maison Martin-Matte de Trois-Pistoles, L’Association l’Éveil des Basques a organisé une journée portes ouvertes en présence de la députée de Rivière-du-Loup–Témiscouata, Amélie Dionne, de représentants de la Fondation Martin-Matte, ainsi que de plusieurs donateurs et ...