Chalet de la Côte-des-Bains
La Ville défend le projet développé à la Pointe
Le projet du Chalet de la Côte-des-Bains ne s’en va nul part. Malgré les critiques et même les menaces de poursuites de l’homme d’affaires Jean Côté, la Ville de Rivière-du-Loup continue de croire en ses décisions et maintient le cap. Elle compte toujours aller de l’avant tel que prévu.
La Ville de Rivière-du-Loup est décidée à voir ce secteur du parc de la Pointe prendre un nouvel envol et surtout à répondre aux demandes des citoyens qui souhaitent ardemment une offre de services au Chalet de la Côte-des-Bains, un bâtiment situé sur un espace stratégique et qui appartient à la population.
Karine Plourde, conseillère aux communications, rappelle d’ailleurs que le projet est lancé à la suite d’un long processus au cours duquel les citoyens et les gens d’affaires ont été invités à s’exprimer. Les personnes intéressées avaient aussi l'opportunité de soumettre un projet d’exploitation.
«On vient répondre à une volonté qui a été très largement exprimée par la population. Une position qui est aussi confortée chaque fois que le dossier revient dans l'actualité et que les gens ont l’opportunité d’émettre des commentaires», a-t-elle dit.
«Le dossier a été regardé sous toutes les facettes, sous tous les angles. Il y a une très très vaste revue de presse à ce sujet.»
Questionnée sur les conditions de location et d’occupation accordées au concessionnaire, la Ville ne croit pas avoir fait un faux-pas. Il y a eu négociations.
«On a mis des conditions qui, selon l'offre et la demande, selon les intérêts soulevés, selon les conditions du marché, nous semblaient tout à fait correctes pour répondre au souhait de la population d'avoir quelque chose à cet endroit-là», a mentionné Mme Plourde.
«On a établi des conditions, on en est venu à une entente, pour répondre à ce que veulent les citoyens […] Ils ne souhaitent pas que ce bâtiment reste là sans rien.»
Karine Plourde précise par ailleurs que des taxes s’ajoutent au loyer (9 600 $ la première année) et que le locataire aura aussi à sa charge l’entretien du bloc sanitaire accessible hiver comme été. Une responsabilité qui revenait jusqu’ici à la Ville durant la saison estivale.
Il faut aussi garder en mémoire, dit-on, que l’homme d’affaires Stéphane Duclos compte investir à même le bâtiment afin de réaménager l’intérieur et d’y intégrer une cuisine. Selon l’entente, toute transformation et toute amélioration locative des lieux loués demeureront la propriété de la Ville à la fin du bail, à l’exception des équipements non-fixes fournis par ledit locataire.
«Il ne faut pas juste prendre le montant de location. Il y a d'autres conditions qui viennent s'ajouter et qui ont aussi un impact», a-t-elle résumé, précisant que 20 % du revenu des sous-locations devra être versé à la Ville, par exemple.
Sur l’aspect de la concurrence, la Ville rappelle également que le locataire ne pourra pas offrir des aliments pouvant s’apparenter à une restauration de type friterie ou crème-molle. Elle y voit un effort réel de ne pas porter préjudice à certains commerces connus et établis à proximité.
Il s’agit toutefois d’une condition que Jean Côté ne trouvait pas suffisante, lorsqu’il a rencontré Info Dimanche, la semaine dernière.
ET LES TRAVAUX?
Quant aux travaux prévus dans la côte, la Ville de Rivière-du-Loup explique que la conduite d’eau présente actuellement ne permet pas une desserte en eau potable sur une base annuelle. Quand la décision a été prise de la changer, il tombait sous le sens de connecter le bâtiment au réseau d’égoûts municipal afin de prévenir la fin de la vie utile des installations sceptiques présentes. La facture, qui devrait inclure le pavage, s’élève à environ 450 000 $.
«Le chalet est alimenté de façon saisonnière en eau potable. Considérant la volonté municipale d’ouvrir le bâtiment douze mois par année pour répondre aux demandes citoyennes, il faut la remplacer», a soutenu Gérald Tremblay, directeur du Service technique et du développement durable.
«De leur côté, les installations sceptiques ont une trentaine d’années. Elles fonctionnent encore, mais on peut penser qu’elles atteindront éventuellement leur maturité. C’est pourquoi on voulait profiter de la fenêtre d’opportunité pour refaire à neuf l’ensemble du système», a-t-il ajouté.
M. Tremblay souligne que les travaux, prévus initialement en mai, seront devancés au 27 avril. Cette décision permettra au chantier prévu dans le haut de la côte d’être achevé avant l’ouverture officielle de l’Auberge de la Pointe, le 10 mai. Pour l’ensemble des travaux, il faudra cependant attendre la mi-juin avant de voir la machinerie quitter.
«C’est un milieu fortement touristique et on connaît les enjeux. L’objectif, c’est de quitter le plus rapidement possible», a mentionné le directeur.
Il précise aussi que la nouvelle conduite d’eau pourrait éventuellement être utilisée afin de desservir les résidences du secteur, si c’était leur désir. Pour les égoûts, des confirmations supplémentaires devraient être obtenues.
Du côté de la mise aux normes du bâtiment, Gérald Tremblay soutient que les travaux de réfection ne sont pas un luxe. Un carnet de santé prouve d'ailleurs que le chalet a besoin d'amour à plusieurs niveaux. Les travaux concerneront la couverture extérieure, la toiture, les fenêtres et les portes. Ils s’élèveront à environ 350 000 $ et seront effectués probablement l’automne prochain.
GRANDE CONSULTATION
En mai 2021, la Ville de Rivière-du-Loup a présenté les conclusions du rapport de consultation sur l’avenir du Chalet de la Côte-des-Bains. La très grande majorité des 1 100 répondants à la consultation se sont exprimés en faveur de la réhabilitation du chalet et de la mise en œuvre d’un projet qui répondrait aux aspirations et aux besoins de la population.
Parmi les constats soulevés, on notait le désir de voir s’implanter sur le site un service de restauration santé mettant en valeur les produits locaux et la présence d’une personne ressource qui aura notamment pour mandat de guider les touristes et leur proposer des activités à faire à Rivière-du-Loup.
Les citoyens souhaitaient également que le lieu soit animé, qu’il propose une programmation d’événements culturels comprenant des ateliers éducatifs et des spectacles pour tous les âges, ainsi que la mise en disponibilité d’équipements sportifs pour les visiteurs.
Au cours des deux derniers étés, le projet de café-théâtre a été un succès, rappelle la Ville.
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