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Des organismes communautaires à la recherche de solutions en itinérance

durée 30 janvier 2023 | 06h36
  • Andréanne Lebel
    Par Andréanne Lebel

    journaliste

    Devant un vide de services destinés aux personnes en situation d’itinérance dans les secteurs de Rivière-du-Loup, Témiscouata et Les Basques, divers intervenants agissent de concert afin de trouver des solutions tout en jonglant avec leurs moyens financiers restreints. De nouveaux modèles doivent être trouvés puisque les services dans les grands centres ne sont pas adaptés aux réalités régionales.

    Dans les Basques, une nouvelle initiative mise en place par le Périscope des Basques débutera dès le 30 janvier. Le directeur général de l’organisme, Denis Pépin, indique qu’un logement 2 ½ meublé sera mis à la disposition des personnes en situation d’itinérance. Les vêtements seront fournis, tout comme divers objets hygiéniques et un service de dépannage alimentaire sera offert. «On peut aller jusqu’à un mois, en attendant de trouver des pistes de solutions plus permanentes. Il n’y a pas de barrière à l’entrée», précise M. Pépin. L’organisme travaillera de pair avec les policiers de la Sûreté du Québec, des intervenants de première ligne, les travailleurs de rue et avec les organismes Croc-Ensemble des Basques, Logis-Aide et Tandem-Jeunesse.

    «Ce type de ressource n’existait pas dans les Basques. Nous avions des travailleurs de rue qui se trouvaient devant un vide de services», ajoute Denis Pépin. Les intervenants ne sachant pas où ils pouvaient les référer, une entente a été conclue avec le Motel Trois-Pistoles comme solution de dépannage.

    Le Périscope des Basques est fiduciaire du nouvel appartement et il est aussi responsable de l’intervenante qui est engagée à temps plein afin d’accompagner les futurs résidents. «Ce sont souvent des personnes en transit d’une région à une autre qui arrivaient à Trois-Pistoles et qui ne savaient pas trop quoi faire. Nous, on les prend tels qu’ils vont être», résume Denis Pépin.

    AUGMENTATION DES DEMANDES

    La directrice de l’organisme Tandem-Jeunesse, Karina Fleury, a constaté une hausse des demandes d’hébergement d’urgence au cours des dernières années. «Le défi est de trouver des solutions avec peu de moyens financiers. Nous n’avons pas les moyens d’avoir un refuge dans chaque MRC et il y a une réelle problématique de main d’œuvre.» Elle constate aussi le peu d’options de transports possible vers des ressources alternatives et la complexité des déplacements sur le territoire. Toutefois, des efforts de concertation ont été réalisés.

    «Tout le monde essaie de tricoter et de trouver des solutions ‘’maison’’. On veut trouver des avenues réalistes pour éviter de laisser des gens dans la rue en respectant nos moyens [financiers]. On entame une réflexion pour trouver un modèle fonctionnel et efficace.»

    Tandem-Jeunesse est basé à La Pocatière. Il s’agit d’une maison d’hébergement communautaire pour les jeunes de 15 à 22 ans. Cet organisme communautaire compte aussi quatre places en hébergement supervisé à Rivière-du-Loup qui sont toutes occupées. Les résidents peuvent y rester plusieurs mois afin de faciliter leur transition de l’adolescence vers la vie autonome.

    ÉVALUATION DES BESOINS

    Au Témiscouata, la situation a commencé à se détériorer au début de la pandémie, selon Fanny Pilon, coordonnatrice du Regroupement des assistées sociales et assistés sociaux du Témiscouata (RASST). L’organisme rapporte une hausse de demandes de personnes qui se sont retrouvées coincées au Québec lors de la fermeture des frontières, sans revenus ou moyens pour être hébergés au motel. «On a constaté un problème d’hébergement d’urgence», résume Mme Pilon.

    Le Témiscouata est une région frontalière où il y a beaucoup de circulation, située près de l’autoroute Transcanadienne et des limites du Nouveau-Brunswick. Un comité d’itinérance a été formé en collaboration avec le CISSS pour élaborer une trajectoire de services d’hébergement d’urgence.

    «Nous avons fait des démarches et demandé du financement, mais nous n’avions pas de portrait exact ou de chiffres à présenter», explique Fanny Pilon. Un recensement de toutes les demandes de personnes se retrouvant sans domicile fixe est mené depuis le 1er janvier 2023, pour une durée d’un an.

    «Elles peuvent avoir été évincées de leur logement, être seulement de passage, en situation de crise ou précaire ou encore sans domicile fixe», explique la coordonnatrice du RASST. Des séparations, de la dépendance et des problèmes de santé mentale peuvent également s’ajouter à leur portrait.

    Pour le moment, le projet prévu serait une unité mobile qui se déplacerait sur le territoire du Témiscouata au besoin, avec un intervenant accompagnateur disponible sur appel. Cette initiative est appelée à se préciser avec le temps. «L’objectif est de stabiliser la situation de la personne qui a besoin d’une aide d’urgence, sans la déraciner de son milieu. Le territoire est grand est habité partout», rappelle Fanny Pilon. Elle ajoute que la demande dépasse la capacité de recevoir au Témiscouata, ce qui crée un trou de service. «C’est important de bien cibler les besoins avec le recensement. Je crois que ce ne serait pas possible de maintenir une ressource d’hébergement fixe pour les personnes ayant un profil d’itinérance.»

    Toute personne en situation de vulnérabilité ou de crise ayant besoin d’un hébergement d’urgence peut contacter la ligne Info-Social 811, option 2, rappelle le CISSS du Bas-Saint-Laurent. Elle sera ainsi prise en charge et dirigée vers les ressources disponibles par des intervenants psychosociaux.

    » À lire aussi : Un trou de services en itinérance dans la région

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