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Un trou de services en itinérance dans la région

durée 30 janvier 2023 | 06h53
  • Andréanne Lebel
    Par Andréanne Lebel

    journaliste

    Une employée d’un établissement touristique de Rivière-du-Loup, Alexandra Scott-Larouche, a été contrainte de refuser d’héberger temporairement un homme et son chien lors de la tempête hivernale du 13 janvier. Voulant le référer à un lieu où il pourrait trouver refuge, elle s’est butée au manque de ressources pour les personnes en situation d’itinérance dans la région, alors que la Bouffée d’air du KRTB était remplie à pleine capacité.

    «Il voulait se réchauffer et nous avons une politique très stricte sans animaux pour les autres clients […] Tout le monde est d’accord qu’il faut faire quelque chose, mais on est encore au même point. Des ressources ont dû couper leurs services par manque de financement», explique Alexandra Scott-Larouche. Cette dernière voulait mettre en lumière cette situation en faisant une sortie publique sur les réseaux sociaux.

    La directrice de la Bouffée d’air du KRTB, Hélène Chabot, indique que la mission principale de son organisme n’est pas l’accueil de personnes en situation d’itinérance, mais plutôt de gens vivant diverses situations de crise.  

    Elle confirme qu’un homme qui cherchait un hébergement avec son chien à Rivière-du-Loup le 13 janvier avait été accueilli pendant quelques jours à la Bouffée d’air du KRTB, qui l’a référé par la suite à l’Auberge du cœur le Transit à Rimouski. Il ne s’agirait toutefois pas du même individu.

    «Nous sommes un centre de crise et nous pouvons les dépanner pour de courts séjours avant qu’ils ne repartent vers d’autres ressources […] Ça prend une équipe très outillée afin d’accompagner les personnes qui veulent sortir de l’itinérance.»

    Ce type de service est mieux développé et plus spécialisé dans les centres urbains comme Québec ou Montréal, où ils sont généralement dirigés par les intervenants de la région. Hélène Chabot décrit elle aussi un trou, un vide de services d’hébergement pour les personnes de passage dans la région qui sont sans domicile fixe. Elle estime qu’elle reçoit une douzaine de ces demandes par année. La directrice de la Bouffée d’air se questionne aussi sur la forme de ressource qui pourrait être mise en place afin de répondre aux besoins dans la communauté.

    Parfois, plusieurs difficultés personnelles se superposent, comme la pauvreté, une rupture amoureuse, des enjeux de santé mentale, des problèmes de consommation de stupéfiants ou d’alcool, ce qui complexifie les interventions.

    «Il n’y a plus d’argent pour ouvrir une ressource dédiée à l’itinérance 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. Nous avons aussi vécu des enjeux de main d’œuvre afin de trouver des employés de nuit», ajoute Mme Chabot. La Bouffée d’air a dû fermer son service d’hébergement de nuit du 6 octobre au 14 novembre 2022 en raison d’un manque de personnel.

    Selon Hélène Chabot cela prendra de l’imagination afin de trouver des solutions multiples à cet enjeu «très complexe». Elle refuse que la Bouffée d’air du KRTB s’affiche comme une ressource en itinérance puisqu’elle n’a pas les ressources pour accompagner ces personnes à long terme, même si elle agit parfois à titre de refuge en hiver. Auparavant, certains demandeurs étaient dirigés vers un restaurant ouvert 24 heures sur 24 pour se réchauffer en hiver, lorsque les hébergements étaient pleins. Ce n’est maintenant plus possible puisque les heures d’ouverture ont été réduites.  

    Divers intervenants du CISSS du Bas-Saint-Laurent, des organismes communautaires, de la Sûreté du Québec et des travailleurs de rue travaillent présentement de concert afin de trouver des solutions pour mieux accompagner les personnes en situation d’itinérance ayant besoin de services sur le territoire.

    » À lire aussi : Des organismes communautaires à la recherche de solutions en itinérance

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