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Le franglais, la nouvelle cible du scribe Benoît Dumais 

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durée 11 mai 2022 | 06h57
  • Marc-Antoine Paquin
    Par Marc-Antoine Paquin

    Journaliste

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    Après deux initiatives visant la protection et la valorisation du français fructueuses, lesquelles ont même bénéficié d’un rayonnement national, l’enseignant de français et scribe du Cégep de Rivière-du-Loup, Benoît Dumais, récidive. Une nouvelle campagne, ciblant cette fois l’utilisation parfois «abusive» du franglais à l’oral, a été lancée ce mardi 10 mai. 

    Intitulée «Et si on décidait de frencher?», cette campagne ludique s’articule autour de courtes capsules vidéo et d’images qui seront partagées sur les réseaux sociaux Instagram, TikTok, Youtube et Facebook du 10 mai au 26 mai. 

    L’objectif avoué est de rejoindre les jeunes adultes du cégep louperivois – mais aussi ceux de la province en entier – et de leur faire prendre conscience de l’utilisation importante, voire excessive, de l’anglais dans leur quotidien. Il faut y voir également une volonté de ramener un sentiment de fierté envers la richesse de la langue française.

    «Il y a un romantisme dans notre langue, le français, et c’est là-dessus que nous avons décidé de miser, confie Benoit Dumais. Le but, c’est de créer une sensibilité à l’égard de la langue. On veut faire sourire, créer un sentiment de plaisir, puis faire réfléchir.»

    «On peut faire beaucoup mieux que de qualifier une situation de nice ou insane», ajoute l’instigateur, faisant un clin d’œil assumé à certains mots anglais utilisés fréquemment. 

    Agent de valorisation du français au Cégep de Rivière-du-Loup depuis près de 20 ans, M. Dumais a fait les manchettes en 2017 à la suite de la réalisation d’affiches humoristiques, puis à nouveau en 2019 lorsqu’il a souligné des erreurs communes à travers l’utilisation de «mèmes» sur les réseaux sociaux. Chaque fois, les réalisations originales ont voyagé au-delà de Rivière-du-Loup et des frontières québécoises.

    Cette année, l’enseignant a fait le choix de tout miser sur une idée qu’il murissait depuis déjà un bout de temps. Celle-ci a finalement été déployée avant la fin de la session collégiale grâce à l’aide de nombreux partenaires du Cégep et d’un soutien financier de 22 000 $ du programme En français, naturellement!, du gouvernement du Québec. 

    La réalisation de courtes capsules vidéos allait d’ailleurs de soi, selon Benoît Dumais qui rappelle que le médium est très consulté au quotidien chez les moins de 30 ans. Une grande partie du budget sera d’ailleurs alloué à en faire la promotion sur les réseaux sociaux afin qu’elles atteignent le plus large public possible. 

    «Dans mon processus de valorisation, concernant les erreurs communes, je pense que j’avais fait le tour du jardin. M’intéresser à l’utilisation du franglais s’est ensuite imposé. Chaque session, j’entends une phrase ou quelques mots qui viennent me déranger. Ça fait maintenant partie de chaque discussion et c’est abusif, explique-t-il. Je ne suis pas puriste, mais je crois qu’il faut retrouver la fierté de bien parler français.»

    «Concernant l’approche, j’ai voulu faire différent puisque j’estime qu’on a plus de chance de les toucher si on passe par la nouveauté, par quelque chose de plus rafraichissant.»

    Benoît Dumais a ainsi utilisé la même formule que pour sa pratique d’enseignant. Il se dit fier du résultat. «Je veux que les gens qui vont écouter les capsules réalisées au Cégep aient le même sentiment que mes étudiants qui sortent de ma classe de français. Je veux d’abord qu’ils aient du plaisir, puis qu’ils en retiennent quelque chose.»

    Notons que Benoît Dumais n’est pas seul dans cette aventure. L’équipe du Service des communications du Cégep de Rivière-du-Loup a été une alliée de taille, tout comme le technicien en travaux pratiques en Arts, lettres et communication, François Gamache. Sans oublier le musicien Olivier Martin qui signe la trame sonore, ainsi que les deux élèves, Laurianne Lepage et Félix Comeau, qui ont accepté de suivre le projet de leur enseignant et qui sont au cœur des capsules tournées au Cégep. 
     

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