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Ma place au travail : Myriam Lapointe-Gagnon au cœur d’une tempête médiatique

durée 19 mai 2021 | 06h59
  • Andréanne Lebel
    Par Andréanne Lebel

    journaliste

    Myriam Lapointe-Gagnon, fondatrice du mouvement social Ma place au travail, s’est retrouvée bien malgré elle au cœur d’une tempête médiatique la semaine dernière. Cette maman de Cacouna qui milite depuis deux mois afin d’améliorer l’accès à des places en services de garde au Québec est maintenant impliquée en tant que témoin dans une enquête criminelle de la Sûreté du Québec concernant une fuite de données personnelles de la plateforme Web Place 0-5 ans.

    Un pirate informatique a profité d’une brèche informatique entre le 8 et le 9 mai pour avoir accès aux données des parents ayant inscrit leurs enfants sur La Place 0-5 ans. Plus de 5 000 dossiers sont concernés directement par cette fuite de données personnelles. Dans un courriel acheminé à Myriam Lapointe-Gagnon, le pirate informatique l’a informée que près de 87 000 parents seraient en attente d’une place pour au moins un enfant. Le calcul du ministère de la Famille compte 51 000 enfants en attente d’une place subventionnée en service de garde.  

    «Par chance que j’ai pris les bonnes décisions, j’ai fait mon devoir de citoyenne et je ne voulais pas discréditer le mouvement. Je ne cautionne aucunement ce geste […] Pour ma première fête des mères, je n’ai pas reçu de fleurs, j’ai reçu une patate chaude. J’en ai informé les gens du mouvement dès que j’ai pu, c’était important pour moi d’être transparente. Il faut que les gens comprennent que je suis maman d’un bébé de six mois en zone rouge foncé et je n’ai pas de services à domicile. À la base je suis une maman, mon rôle prioritaire c’est celui-là. Je n’ai pas de compétences pour mener une mobilisation, je suis avant tout une citoyenne informée qui veut changer les choses», explique Mme Lapointe-Gagnon. Elle attend toujours que la lumière soit faite sur le nombre réel de familles en attente d’une place en service de garde.

    Occupée par l’organisation d’une manifestation devant l’Assemblée nationale le 9 mai, elle n’a consulté le courriel envoyé par le pirate informatique plusieurs heures plus tard. Elle a alors réalisé le sérieux de la chose. Après avoir tenté d’informer la Sûreté du Québec à trois reprises qu’elle avait des données sensibles en sa possession sans être prise au sérieux, elle s’est tournée vers le journaliste d’enquête de La Presse, Tommy Chouinard et elle a transmis les documents à lui seulement. Une enquête a été lancée par la Sûreté du Québec et par la Gendarmerie royale du Canada après la publication d’un article dans La Presse.

    Le guichet d’accès unique géré par la coopérative Enfance Famille a été fermé pour la durée de l’enquête. Le ministère de la Famille a déployé une équipe d’experts en cybersécurité ayant pour mandat d'analyser la sécurité dans la gestion des données enregistrées sur le guichet unique et de recommander les actions nécessaires pour corriger la situation afin que les meilleures pratiques en la matière soient mises en place.

    » À lire aussi - Pénurie de places en services de garde : des parents lancent un cri du coeur

    PÉTITION

    En parallèle de cette fuite de données et de cette crise informatique, le mouvement Ma place au travail a lancé le 13 mai une pétition portée par les trois partis d’opposition. Ses revendications concernent quatre points centraux, reconnaitre la crise liée à la pénurie de places en services de garde; mobiliser les ministères et organismes afin de mettre en place dans les meilleurs délais, un plan d’urgence national; proposer un plan de réalisation de toutes les places manquantes et valoriser les métiers de la petite enfance.

    «On le fait au nom des enfants, de l’égalité des sexes et des chances pour nos petits. On a de grandes ambitions pour cette pétition, on veut recueillir un nombre record de signatures et on a la cible de 206 000 à battre. Elle viendra à échéance le 7 juin», complète Mme Lapointe Gagnon. Elle déplore que le manque de places en services de garde et la fermeture de nombreux milieux familiaux au cours des derniers mois empêche les femmes et les travailleurs des secteurs considérés comme «essentiels» par le gouvernent du Québec de retourner au travail. Myriam Lapointe-Gagnon souligne que cet enjeu touche énormément de sphères de la société. L’indépendance financière est aussi un important facteur de protection contre la violence conjugale. Elle déplore également de que nombreux investissements sont présentement réalisés par le gouvernement pour construire des routes, alors que le réseau de services de garde au Québec ne fournit tout simplement plus à la demande.

    En date du 18 mai, la pétition avait recueilli près de 13 000 signatures.  Voici le lien vers la pétition : https://www.assnat.qc.ca/fr/exprimez-votre-opinion/petition/Petition-9045

     

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