Plus de la moitié des entreprises de la MRC de Rivière-du-Loup en difficulté de recrutement
Un questionnaire web distribué par Services Québec auquel 277 entreprises de la MRC de Rivière-du-Loup ont répondu révèle que 50,9% d’entre elles éprouvent des difficultés de recrutement qui ont un impact sur la production de biens et de services de leur organisation. Une situation qui peut entrainer des fermetures, comme dans le cas du restaurant les Jardins de Lotus, ou encore les forcer à refuser des contrats.
«On parle de pénurie de main-d’œuvre lorsque divers éléments sont réunis, dont le fait qu’il s’agisse d’un secteur où les emplois sont en croissance, où on retrouve un nombre important de postes vacants depuis plus de 90 jours et lorsque les difficultés de recrutement ont un impact direct que la production de l’entreprise», explique Alexandre Gauthier-Belzile, économiste pour Services Québec. Ce dernier considère qu’au Bas-Saint-Laurent, on se trouve plutôt en contexte de rareté de main-d’œuvre.
Il ajoute que le manque d’employés en restauration est exacerbé par le fait qu’il s’agisse d’un secteur très concurrentiel, où les marges de profit sont difficiles à obtenir. La conciliation travail-famille peut être également plus ardue, en raison des horaires atypiques.
Diverses solutions peuvent être envisagées par les employeurs, dont la diminution de leurs heures d’ouvertures, mais en agissant ainsi, ils diminuent également leur possibilité d’engranger des profits, puisque les frais à payer demeurent les mêmes. Une enquête de Statistiques Canada réalisée à chaque trimestre rapportait que pour 800 entreprises au Bas-Saint-Laurent, on dénombre 2 065 postes vacants au premier trimestre de 2019, soit une hausse de 25% par rapport à la même période l’an dernier. Selon M. Gauthier-Belzile, les entreprises du secteur manufacturier sont aussi de la difficulté à combler leurs postes et doivent parfois refuser des contrats, ce qui a un impact sur leur production.
À Services Québec, on envisage plusieurs solutions, dont augmenter l’attractivité des employeurs en proposant aux chercheurs d’emplois de meilleurs salaires, des avantages sociaux et de bonnes conditions de travail. «On les encourage également à élargir leur bassin de recrutement à des endroits où le taux de chômage est plus élevé, et où des formations sont dispensées», renchérit l’économiste. Il ajoute que l’accueil de stagiaires peut être une avenue à explorer pour diverses entreprises en recherche de main-d’œuvre. «Il ne seront peut-être pas productifs, mais c’est une manière de recruter de la main-d’œuvre à plus long terme parce qu’ils parlent de l’entreprise à de potentiels futurs employés dans leur cercle d’amis et de connaissances, et ils peuvent décider de rester».
La formation d’employés à l’interne, ou encore faire affaire avec des institutions d’enseignement pour leur permettre d’acquérir des compétences supplémentaires est une autre avenue envisageable. «C’est plus simple de recruter un poste d’entrée, comme un manœuvre, qu’un soudeur, qui est un métier qui nécessite une formation spécialisée. En plus, on vient valoriser un employé qui était déjà dans l’organisation.»
Il cible également la robotisation et l’automatisation qui consolident les emplois en place en permettant à l’entreprise d’accroitre sa production, puis le recours à l’immigration, malgré que le processus administratif soit plus long et complexe. L’accueil de travailleurs étrangers vient également avec certaines responsabilités d’intégration et de support à la fois dans le cadre de l’emploi et dans sa communauté.
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