Autisme: l'aide est insuffisante
L’annonce d’un demi-million de dollars par année pour venir en aide aux personnes atteintes du trouble du spectre de l'autisme (TSA) et leur famille devrait avoir un impact positif sur le délai de prise en charge des enfants autistes. Mais cet apport qui pourrait aussi augmenter le nombre d’heures de services fait l’impasse sur l’hébergement.
Ainsi donc, au-delà des chiffres, certains font preuve de prudence et de réserve face aux sommes disponibles, notamment dans le cas de l’aide à l’hébergement. C’est le cas d’Isabelle Marquis qui pilote avec d’autres parents, un projet de centre de santé spécialisé dans le but de combler les besoins grandissants de ces ressources pour les personnes vivant avec un trouble du spectre de l’autisme.
«Bien que les sommes aient l'air alléchantes, ce qui a été annoncé pour l'hébergement et le répit-gardiennage des jeunes adultes autistes est de 6 millions de dollars pour 5 ans divisés par 17 régions administratives. Ceci représente 70 000 $ par année pour tout le Bas-Saint-Laurent pour les services pour cette tranche d'âge. Autant dire rien qui puisse héberger nos jeunes», lance Mme Marquis.
Cette dernière reproche donc à la ministre de souffler le chaud et le froid dans ce dossier où les besoins, notamment en maison d’accueil, sont criants. «Le gouvernement fait donc des annonces d'une main pendant que le CISSS du Bas-Saint-Laurent coupe de l'autre. En effet, selon les statistiques fournies par le syndicat des familles d'accueil et des Ressources intermédiaires, 14 hébergements auraient fermé depuis l’année dernière», soutient-elle.
Mme Marquis ne cache pas son inquiétude alors qu’ici même, à Rivière-du-Loup, des services sont menacés. «Notre Maison s'apprête à fermer son service de répit-gardiennage à cause du retrait des employés payés par le CISSS. En ce moment, le CISSS refuse de financer de nouvelles ressources intermédiaires et se retirent des ressources déjà existantes. Alors, il va falloir beaucoup plus que $70 000 par année pour compenser ces pertes.»
AUTISME
Au Québec en 2015-2016 il y avait 14 429 élèves à la formation générale des jeunes avec un TSA, soit une prévalence de 142 pour 10 000 ou 1 enfant sur 70. Au Bas-Saint-Laurent, ce sont 371 personnes qui bénéficient de services spécialisés en TSA dont 235 sont âgés de 17 ans et moins.
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