Services d'urgence et assurance-emploi: Pascal Rousseau sonne l'alarme
« Avant, on faisait paraitre une annonce par année pour combler un poste. Puis, ce fut deux fois, puis trois. Aujourd’hui, il y a une annonce en permanence toute l’année ! », lance-t-il.
Comment expliquer cette situation? « C’est une multitude de facteurs. L’exode des jeunes se fait sentir. Les valeurs ont changé, la famille vient en premier, le temps disponible aux pratiques et formations pose problème. Et puis, les modifications à loi sur l’assurance-emploi ne nous aident vraiment pas. »
Bon an, mal an, avec persuasion, en augmentant les incitatifs comme les salaires, la caserne 51 de Trois-Pistoles peut compter sur 20 pompiers. « C’est suffisant, mais le minimum n’est pas l’idéal. Si nous pouvions compter sur trois ou quatre pompiers supplémentaires ça serait un plus pour le service », souligne M. Rousseau.
Il invite donc toute personne, homme ou femme, désirant jouer un rôle dans sa collectivité à téléphoner au 418 851-2219 ou faire parvenir son curriculum vitae au 289, rue Notre-Dame Est, Trois-Pistoles, Québec, G0L 4K0.
M. Rousseau explique qu’il doit respecter des normes précises, fixées par le gouvernement du Québec en matière de schéma de couverture de risques et que ses pompiers doivent être formés, entrainés… et disponibles.
CHÔMAGE
C’est cette disponibilité sur le nombre d’effectifs sur lequel peut compter la caserne 51 qui incite Pascal Rousseau à tirer la sonnette d’alarme. Il pointe du doigt les nouvelles mesures de la loi sur l’assurance-emploi entrées en vigueur le 6 janvier dernier.
Il ne cache pas sa préoccupation et son inquiétude à voir des pompiers forcés d’accepter un emploi à 100 kilomètres de la caserne, telle que le prévoit maintenant la loi. « Comment un pompier pourrait intervenir sur un feu s’il est forcé de travailler à 100 kilomètres? », lance-t-il.
Contrairement aux communautés rurales, la ville ne peut pas compter sur des agriculteurs pour se joindre à son service incendie. L’exode des jeunes vers les grandes villes est une réalité à laquelle la caserne 51 n’échappe pas. La création d’emploi dans la MRC des Basques, malgré les efforts déployés, a aussi un impact direct sur le nombre d’effectifs.
« Nous avons de moins en moins de jeunes, et beaucoup ont un travail saisonnier. Les municipalités comme la nôtre ont été oubliées par la loi sur l’assurance-emploi. Ces pompiers-là se retrouvent dans l’eau chaude. »
Le directeur de la caserne fait aussi remarquer que les pompiers bénéficiant de l’assurance-emploi doivent faire face à une période de latence pendant laquelle ils s’exposent à des répercussions s’ils interviennent à titre de pompier.
«S’ils se présentent sur une intervention dans la période des deux semaines de latence, ils devront la reprendre. Une fois le chômage commencé, s’ils sont actifs comme pompier, ils sont coupés sur leurs prestations. Nous avons fait des efforts pour augmenter les salaires pour attirer les jeunes, mais une fois coupés, ils travaillent pour 4 $ de l’heure. Ça n’a pas de sens voyons! », s’insurge Pascal Rousseau.
Il interpelle donc les deux paliers de gouvernement, provincial et fédéral, à qui il demande une reconnaissance particulière pour les employés temporaires de services essentiels d’urgence. « La situation doit vite être corrigée avant qu’une situation critique surgisse», a conclu M. Rousseau.
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