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Yvan L’Heureux au sommet de sa forme à l’approche d’un défi unique 

durée 26 mars 2022 | 06h34
  • Marc-Antoine Paquin
    Par Marc-Antoine Paquin

    Journaliste

    Si l’hiver a été froid et dur cette année, l’athlète louperivois Yvan L’Heureux n’a au contraire jamais eu aussi chaud. Depuis janvier, le passionné s’encabane dans son sous-sol où il court tous les jours à des températures dépassant les 45 degrés Celcius en préparation à son prochain défi. Une épreuve unique qu’il pourra bientôt cocher de sa «bucket list».

    L’instigateur du Défi Everest, fervent amateur de grandes courses d’endurance, participera au 36e Marathon des sables, un événement parmi les plus mythiques au monde, du 25 mars au 4 avril. Il s’agit d’une course par étapes, au cœur du Sahara marocain, qui pousse les participants à franchir plus de 250 kilomètres en une semaine. Les dunes de sable seront à perte de vue pour le meilleur et pour le pire. 

    «C’est une épreuve assez folle qui te confronte à l’une des choses que je déteste le plus à la course: la chaleur. Je m’étais promis de faire une course dans le désert un jour pour me tester et il n’y a pas mieux que celle-là», confie le coureur. 

    Yvan L’Heureux le sait que trop bien : le Marathon des sables fait souffrir ses athlètes en leur imposant des chaleurs extrêmes, atteignant souvent 50 degrés Celsius, en pleine activité physique. Et comble de malheur, l’athlète a la mauvaise habitude d’être victime de coups de chaleur. En fait, c’était vrai, mais ce ne l’est plus tout à fait…

    «Le froid ne m’a jamais vraiment dérangé, mais le chaud, ç’a toujours été une faiblesse et il fallait que je corrige ça. Depuis des mois, je m’entraine en cachette chez moi à la Rocky IV. Personne ne le sait, personne ne le voit, mais ça n’arrête pas», raconte-t-il en riant. 

    Depuis janvier, donc, l’acuponcteur de métier passe plusieurs heures chaque jour dans un espace dédié à le faire souffrir chez lui. Un coin de sous-sol adapté et modifié afin de faire grimper le mercure à des températures insoutenables pour la majorité des gens. On y trouve un tapis roulant, évidemment, mais aussi une chaufferette industrielle et un système de ventilation qui transporte l’air chaud du poêle à bois. Le tout est cloisonné par du plastique isolant qui réussit à transformer l’espace de 10 pieds par 8 pieds en véritable micro-ondes.  

    «La température monte facilement à 50-55 degrés Celcius, raconte Yvan L’Heureux. Mon entraineur me disait de réduire l’intensité un peu, mais j’ai refusé. Je me suis entêté à courir à la chaleur.» 

    Les résultats ont été probants. «La première fois, après 20 minutes, les genoux me claquaient, je vomissais et ça ne fonctionnait pas de tout, mais je n’ai pas abandonné […] Maintenant, je réussis à endurer quatre heures et demie d’activité physique intense à cette température. C’est fou à quel point le corps s’adapte», ajoute-t-il. 

    UN OBJECTIF EN TÊTE 

    Au quotidien, durant le Marathon des sables, les athlètes devront franchir entre 36 et 100 kilomètres à travers les dunes et les déserts de pierres, en autonomie alimentaire. Seule l’eau est fournie fréquemment. Le soir, ils reviendront dormir dans un campement de tentes berbères aménagé pour eux. 

    Contrairement à certaines épreuves qu’il a faites dans le passé, et malgré tous les défis que celle-ci comporte, 90 % des participants réussirent en moyenne à franchir la dernière ligne d’arrivée du marathon. «Étant donné que c’est une course par étape, très permissives, des athlètes de 60-70 ans réussissent à compléter le parcours chaque année», confirme Yvan L’heureux. 

    Alors pourquoi tant d’efforts? Pourquoi tous ces sacrifices ces derniers mois? «Parce que cette fois, je me présente là pour courser avec l’élite. Je souhaite terminer parmi les 100 premiers sur 1000 participants et y arriver demandera énormément d’efforts.»

    C’est ainsi qu’il a décidé de se lancer dans cette folle aventure sans ne rien laisser au hasard. En plus d’ajuster sa résistance à la chaleur, Yvan l’heureux a aussi habitué son corps à ingérer une grande quantité d’eau en peu de temps, soit environ 2L d’eau à l’heure en courant. Il suit aussi des «protocoles de sauna» en alliant activité physique et séances calculées de déshydratation afin de pouvoir faire face, peu à peu, à toutes les conditions. L’objectif n’est plus de terminer la course, mais d’y performer, réellement. 

    Suivi par le préparateur physique Charles Castonguay, reconnu pour son travail auprès d’athlètes olympiques, Yvan L’heureux avoue être dans la meilleure forme de sa vie. «Mon programme jumelle deux séances d’entrainement chaque jour. Du rameur en intervalle, de la course à la chaleur, dans la neige folle…Je n’ai jamais été en forme à ce point-là, c’est impressionnant», décrit-il, ne cachant pas que cet entrainement «extrême» demande toutefois une coordination «chirurgicale» entre le sport, la famille et le travail. 

    EXPÉRIENCE HUMAINE 

    Au-delà de l’aspect sportif, Yvan L’Heureux souligne être impatient de participer au Marathon de sables pour «l’expérience humaine» qu’offre l’événement. Les participants, réunis dans de grandes tentes berbères tous les soirs, auront l’opportunité de fraterniser et de s’entraider. «C’est différent d’une course en montagne traditionnelle où tu es seul avec toi-même. J’ai hâte de vivre ça, de rencontrer des gens et de partager une expérience», confirme l’athlète, soulignant qu’il dormira dans une tente avec sept autres participants canadiens. 

    Dernière chose : le marathon des sables étant une course en autonomie, chaque participant doit courir avec sa nourriture, son matelas de sol et ses équipements. Yvan L’heureux, lui, trainera un petit sac d’à peine 6,6 kg (8,6 kg avec l’eau fournie). Sa nourriture de choix? Un mélange de pablum pour bébé, de gruau, de graines et de chili lyophilisé, question de sauver sur l’espace et le poids. «Avec de l’eau, ça me fait une bouette, mais ça me permet de rentrer tout ce dont j’ai besoin dans un tout petit sac […] J’ai coupé tout au maximum», mentionne-t-il. Un régime qui illustre pourtant bien, encore une fois, où l’athlète est prêt à aller pour s’évader, se dépasser et atteindre ses objectifs les plus ambitieux. 

    Parti pour le Maroc le 22 mars, Yvan L’Heureux est entré dans le désert profond le 25 mars. La course commencera le 27 mars au matin.


     

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