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Une trouvaille chargée d’histoire 

durée 5 février 2022 | 06h55
  • Marc-Antoine Paquin
    Par Marc-Antoine Paquin

    Journaliste

    La vie fait parfois bien les choses. Maxime Boucher, un pompier montréalais dont les origines familiales sont de Trois-Pistoles en a eu la preuve récemment, alors qu’il a eu la chance de mettre la main sur un vieil uniforme qui a appartenu à la brigade pistoloise de policiers-pompiers de son grand-père il y a près de 60 ans. Un souvenir unique d’un homme qui partageait la même passion que lui pour la protection des citoyens et dont la valeur est aujourd’hui inestimable. 

    Lieutenant au Service de sécurité incendie de Montréal, Maxime Boucher est tombé par hasard sur une publication de Firebag MTL, une entreprise de la métropole qui récupère les vieux uniformes de combat incendie pour en faire des sacs et accessoires, la semaine dernière sur les réseaux sociaux. Sur celle-ci, on pouvait voir un très vieux manteau noir et jaune sur lequel était écrit «3-Pistoles». 

    Pour l’entreprise, il s’agissait d’une initiative marketing intéressante, les vieux uniformes de combat «vintage» ayant une belle valeur chez les amateurs et collectionneurs du milieu. Mais pour Maxime, c’était différent. La publication a éveillé en lui quelque chose de beaucoup plus personnel.  

    «Mon grand-père Jean-Marc est décédé en décembre 2020, il y a maintenant deux ans. À son décès, j’ai organisé un petit hommage en son honneur. Mes tantes et oncles m’ont aussi donné plusieurs souvenirs de son temps comme policier et pompier. Des photos, des diplômes, des documents…», raconte-t-il. 

    «Parmi les photos, il y en avait une de sa brigade. On y voit une quinzaine d’hommes en rangée. Derrière, il y a un camion avec des uniformes. Sur l’un d’eux, on voit le chiffre 3 et la lettre P, identiques à ceux de la photo. C’est là que j’ai vraiment fait le lien.»

    Maxime n’a fait ni un, ni deux. Il est entré en contact avec le propriétaire de Firebag MTL, un collègue au Service incendie de Montréal. «Je l’ai appelé tout de suite et je lui ai expliqué tout ça. J’ai tenté d’en savoir plus, de savoir la provenance et de lui acheter. Finalement, il me l’a offert pour qu’il puisse revenir dans la famille. C’était très gentil.»

    Pour la petite histoire, le trentenaire ne peut savoir avec certitude si le manteau qu’il a maintenant entre les mains a appartenu à son grand-père ou à un de ses collègues. Évidemment, si c’était le cas, ce détail ajouterait à la magie de cette histoire, mais ça lui importe peu au final. 

    «Ils étaient une quinzaine à cette époque, donc les chances sont quand même bonnes qu’il l’ait même porté. Avoir un morceau de cette histoire, un souvenir comme ça qui me rattache à lui, c’est rare et ça reste spécial.»

    RETROUVÉ À DES CENTAINES DE KM 

    Jean-Marc Boucher a travaillé comme policier et pompier à Trois-Pistoles pendant plusieurs décennies à partir de 1959. C’est d’ailleurs au début de sa carrière qu’il aurait porté l’un de ses uniformes de combats noir et jaune. 

    «C’est un uniforme de première génération. Un manteau long porté avec de grosses bottes cuissardes. C’était un imperméable recouvert d’un tissu pour qu’il soit plus résistant. On était loin des ‘’bunkers’’ d’aujourd’hui», explique Maxime Boucher. 

    «Ce que je comprends, c’est qu’il s’est retrouvé à Montréal après avoir été remis dans un dépôt de la région pour être recyclé. Il n’y en avait qu’un seul, il n’était pas dans un lot. On ne sait pas trop où il se trouvait auparavant», ajoute-t-il. 

    Jean-Marc Boucher était un vrai passionné par son métier. En fin de carrière, après 32 ans de dévouement, il a laissé de côté ses responsabilités de policier, mais il tenait à rester pompier volontaire, ce qu’il a fait jusqu’au milieu des années 90. L’homme a participé à plusieurs interventions importantes, dont certaines qu’il a bien voulu raconter à son petit-fils au cours des années. 

    «Il m’a déjà parlé de l’incendie de l’Hôtel Manoir et de celui d’une manufacture de souliers au cœur de la municipalité […] Il m’a aussi raconté un jour être resté piégé sous une structure qui s’était effondrée et c’est Bertrand Lepage, le même qui a donné son nom à l’aréna, qui l’a secouru en soulevant les décombres de ses propres mains. Ils ont travaillé ensemble.»

    Maxime Boucher est lui-même pompier depuis environ 15 ans. S’il n’a pas choisi ce métier pour suivre les traces de son grand-père, il réalise aujourd’hui que sa passion pour le protection incendie n’est pas étrangère à celle qu’éprouvait son aîné pour le même domaine. 

    «Être pompier, c’était sa plus grande fierté. Quelque part, c’est sans doute grâce à lui si j’aime autant ce que je fais aujourd’hui. Cette passion pour le métier, celle que j’ai depuis que je suis petit, elle me provient sûrement de lui», partage-t-il.  

    C’est aussi pourquoi cet uniforme, qui s’est présenté sans avertissement il y a quelques jours, a une aussi grande valeur. «Certains m’ont dit que ce n’était qu’un morceau de linge, mais c’est plus que ça. C’est un souvenir familial, un cadeau pour mes enfants aussi. Mon grand-père a été le premier pompier de la famille. Qui sait, si mon fils choisit cette voie lui aussi, il pourra garder quelque chose qui le lie à ses origines.»

    Difficile d’expliquer comment cet uniforme s’est retrouvé dans les mains de Maxime Boucher à Montréal, près de deux ans jour pour jour après le décès de son grand-père paternel. Une coïncidence, sans doute, mais pour laquelle il est très reconnaissant. 
     

    commentairesCommentaires

    1

    • MB
      Martin Benoit
      temps Il y a 2 ans
      De mon cote, j ai recu en cadeau le casque de pompier qu utilisait le journaliste du quotidien The Gazette qui couvrait les incendies a Montreal.
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