Leila Beaudoin la battante
Rivière-du-Loup - Le monde de la boxe est un milieu exigeant. L’entrainement, la compétition, les combats, tous ne s’y font pas. Mais dans cet univers de testostérone, des femmes se démarquent. Leila Beaudoin, une jeune femme de 19 ans originaire de Témiscouata-sur-le-Lac, s’inscrit comme la relève et l’a démontré lors des Sélections olympiques du Québec 2015.
Aux dires de son entraineur, Mathieu Lavoie-Dion, la pugiliste de l’École de boxe olympique de Rivière-du-Loup a livré une solide performance lors de la compétition présentée ce weekend dans la Vieille Capitale. «Nous y allions pour l’expérience, mais Leila a boxé comme une pugiliste au sommet de son art», a raconté le coach.
ELLE ATTIRE L’ATTENTION
La progression fulgurante de son élève ne passe pas inaperçue. La pugiliste se mesure maintenant à des filles qui ont entre 25 et 30 ans, dont celle qui a remporté la compétition, Sabrina Aubin, qui compte pas moins de 75 combats à sa fiche. Malgré tout, Leila Beaudoin tient son bout.
Alors que des pugilistes avec son expérience sont présentés comme des nombrils verts, Leila attire l’attention. Ses performances dans le ring imposent le respect. «Elle était incommodée par des crises d’asthme, un début de rhume, et lors du 4e et dernier round, elle a été celle qui était à l’attaque. Elle est venue me confirmer qu’elle avait sa place dans l’élite. Et elle progresse encore», a apprécié Mathieu Lavoie-Dion.
LEILA
La pugiliste l’admet, elle recherche la performance. «Je veux gagner. J’ai toujours été dans les meilleures dans les sports que j’ai pratiqués. J’ai toujours rêvé d’aller aux Olympiques. Je suis une fille déterminée, persévérante. Quand j’ai mis le ski en veilleuse, je me suis totalement investie dans mon entrainement de boxe», raconte-t-elle.
Après avoir impressionnée lors des Gants dorés 2015 qui ont eu lieu à Rivière-du-Loup, où elle s’est classée deuxième, elle s’est présentée aux Sélections olympiques pratiquement à titre de recrue. La commande s’annonçait importante, et elle l’était.
«J’espérais ne pas affronter Aubin, mais j’ai eu droit à Elena Revel qui est aussi une excellente boxeuse», raconte la boxeuse de Cabano. Selon plusieurs amateurs de boxe, Revel est considérée comme la deuxième meilleure pugiliste des 60 kg. Une adversaire redoutable donc, qui l’a surprise dans le ring.
«Elle m’a affronté droitière plutôt que gauchère. Ça m’a déstabilisée, mais plus le combat avançait, et surtout au 4e round, j’ai réalisé que mes coups de puissance et ma force la dérangeaient.»
Malgré le courage et la détermination qui la caractérisent, Leila Beaudoin s’est inclinée. Positive, et avec raison, elle souligne qu’il y a un an à peine, elle participait aux Gants d’argent. «J’avais été voir les Gants dorés (en 2014) en me disant que ces filles-là étaient vraiment fortes, j’étais impressionnée. Aujourd’hui, je suis rendue là.»
De son côté, Mathieu Lavoie-Dion rappelle que la jeune femme ne compte qu’une dizaine de combats à son actif. «Elle est dédiée, facile à coacher, et attentive. C’est une performer, regardez là bien aller», a lancé l’entraineur.
Rendez vous à Tokyo 2020.