Super Démolition de Saint-Antonin
Courir pour l’adrénaline
Pour Ken Desjardins (à droite), d’Edmundston, la démolition, c’est une histoire de famille. La Super Démolition de Saint-Antonin fait maintenant partie de ses incontournables.
Le temps presse pour les coureurs terminant sur les trois premières places. La voiture doit de nouveau être fonctionnelle pour les finales en fin d’après-midi.
La majorité des coureurs apportent plus d’une voiture à la démolition. Aux premiers rangs, les engins de David Gagné, de Pohénégamook.
Saint-Antonin – La Super Démolition de Saint-Antonin a attiré, ce samedi 4 juillet, 90 concurrents, tous animés par cette même passion de l’automobile et attirés par l’adrénaline que procurent les courses.
« C’est la plus belle sensation que tu ne peux pas avoir. J’ai sauté en bungee, fait du rafting, mais la course de démolition, quand tu es dans le ring, c’est fou raide. Ça fait une semaine que j’en rêve », s’écrit David Gagné de Pohénégamook, devant sa vieille Chrysler Cordoba, peinturée en bleu pour l’occasion.
Aidé de ses deux amis mécaniciens, ce charpentier-menuisier de formation a apporté avec lui plusieurs véhicules, question de maximiser ses chances de gagner, mais aussi le plaisir.
HISTOIRES DE FAMILLE
L’enthousiasme était donc à son comble, samedi, dans la cour des participants, où ceux-ci fignolent leurs voitures en vue d’une course à venir ou les réparent après être passés dans l’arène. À quelques mètres de la voiture de M. Gagné, trois hommes s’afféraient à préparer une vieille Dodge Caravan. « Elle ne marche plus, on ne pourra pas courir avec celle-là », explique l’un d’eux, Ken Desjardins.
Pour M. Desjardins, originaire d’Edmundston, la démolition, c’est une histoire de famille. « Avec mes frères, on fait de la démolition depuis 15 ans. C’est une passion de père en fils », confie-t-il.
Les évènements de Saint-Antonin et de Pohénégamook se révèlent maintenant être les plus proches de la maison pour ses amis et lui. Six voitures néo-brunswikoises étaient en course le 4 juillet. « Saint-Antonin, c’est une belle place. On aime l’ambiance. […] On va essayer d’amener plus de monde du Nouveau-Brunswick l’an prochain! »
Tout juste devant les voitures de M. Desjardins vient d’être déposée une voiture de quatre cylindres. L’engin n’est pas en piètre état. Il a, semble-t-il, flanché en début de course. C’était Nathalie Vaillancourt-Dickner, de Saint-Épiphane, qui était au volant.
« Mon père fait de la démolition depuis que je suis bébé et il a fini par me donner la piqûre », indique-t-elle, tout sourire. « C’est ma deuxième expérience. La première fois, quelqu’un m’a rentré dans la porte [c’est interdit], alors je ne voulais pas en refaire, mais finalement j’y suis retourné aujourd’hui ».
HEURES DE TRAVAIL
Pour qu’une voiture soit valide à la course de démolition, elle doit respecter plusieurs règles. Par exemple, le réservoir à essence d’origine doit obligatoirement être enlevé sous le véhicule, tout comme le pare-brise et toutes les vitres. La voiture doit aussi être vidée, notamment. Ces ajustements, tout comme les petites modifications qui maximisent la résistance aux chocs de l’engin, demandent beaucoup de travail et de temps, soit « un bon quarante heures ».
Plusieurs centaines de dollars sont également investis dans l’achat et la modification de ses engins. « Tout dépend de ce que tu recherches. Quand tu veux aller loin dans les 8 cylindres, par exemple, il faut prendre un char qui est encore bon. Quand ta structure d’auto est bonne, tu as des chances », explique M. Gagné, qui a avoué avoir mis près de 2 000$ sur une de ses voitures. La plupart des participants comptent aussi sur l’aide de plusieurs commanditaires.