Rivière-du-Loup – L’ultramarathonienne Emmanuelle Dudon a relevé avec brio un nouveau défi récemment, celui de traverser à la course l’État de Californie, aux États-Unis, en 10 jours. Un exploit de 450 km qu’elle a réalisé en 46 heures et 3 minutes, soit l’équivalent d’un marathon par jour pendant 10 jours consécutifs!

Ceux qui connaissent bien Emmanuelle savent qu’elle carbure aux défis et que l’ultramarathon est une passion pour elle, ayant déjà participé à de multiples courses d’endurance, souvent en autosuffisance, dans des déserts et autres endroits extrêmes.

Son dernier défi à travers la Californie était une étape de la « Race across USA », une course de 140 jours et 5 000 km, une activité qui recueille des fonds pour contrer l'obésité chez les jeunes et l'inactivité.

Du 16 au 26 janvier, Emmanuelle a couru avec une quinzaine d’athlètes, dont certains participent à la course dans sa totalité.

« Personnellement, j’ai une famille et un travail, je ne pouvais pas me permettre de quitter pour plusieurs mois », explique celle qui, lorsqu’elle n’est pas en train de courir, occupe le reste de son temps en étant chirurgienne orthopédiste au Centre hospitalier du Grand-Portage (CHRGP).

UNE PASSION

« Je n’avais jamais parcouru autant de distance en aussi peu de temps. Mais c’est ma passion: j’étais en terrain inconnu, c’est quelque chose que je n’avais jamais fait… C’est ma motivation première, de faire des choses que je ne sais pas si je serai capable… c’est un défi », avoue-t-elle.

Si la distance parcourue et son exploit semblent étonnants pour le néophyte, Emmanuelle elle, relativise les choses. « Pour avoir participé à des courses en autosuffisance, notamment dans le désert, où l’on transporte sur son dos tout ce dont on a besoin, comme la nourriture, la tente, etc. je peux dire qu’on était bien traitée en Californie, alors que nous dormions tous les soirs dans un lit et qu’une équipe nous suivait chaque jour avec nos bagages », lance-t-elle, modeste.

VALEURS

Si l’ultramarathon rejoint ses valeurs et ses objectifs, celui de la course auquel elle a participé le fait également. La course visait à amasser des fonds pour contrer l'obésité chez les jeunes et l'inactivité. « L’ultramarathon, c’est pour tous les âges. En Californie, il y avait des coureurs dans la vingtaine et aussi un de 73 ans. Même si on est moins rapide, on peut toujours terminer l’épreuve, c’est ça l’important: faire la distance, pas le temps. Il ne faut pas dénaturer l’esprit de ce genre de courses participatives en y inculquant un caractère élitiste, basé sur les résultats », indique la Louperivoise de 46 ans.

Elle avoue que l’absence du côté compétitif fait toute la différence et rejoint ses propres valeurs personnelles. « Si on veut faire des adultes qui bougent avec nos enfants, il faut d’abord que ce soit amusant, que le sport demeure un jeu », conclut Emmanuelle.