Des influences du pape François jusqu’au Bas-Saint-Laurent
Le pape François, Jorge Mario Bergoglio, décédé le 21 avril, a su laisser sa trace dans l’histoire de l’Église, après 12 ans à la tête du Vatican. Son influence s’est répandue un peu partout dans le monde, même au Bas-Saint-Laurent. Le Diocèse de Sainte-Anne-de-la-Pocatière s’est inspiré de l’homme de 88 ans afin de toujours s’améliorer.
D’après l’évêque du diocèse, Pierre Goudreault, le 266e pape a apporté beaucoup à l’Église catholique en étant proche des gens et en s’engageant auprès des pauvres, des prisonniers et des réfugiés.
«Il a vécu sa mission comme pape avec beaucoup de simplicité», soutient Mgr Goudreault. Il mentionne qu’il a renoncé à certains protocoles qui entourent habituellement le personnage du pape, par exemple à des appartements, à une limousine, à certains vêtements. «Ce témoignage-là, à l’Église, au monde, je pense que ça a été fort. Ça montre qu’au fond, l’autorité n’est pas appelée uniquement comme un pouvoir, mais comme un service. Un service pour le bien commun, qui se centre sur le message du Christ d’amour et de paix», croit l’évêque.
Le pape François a été un réformateur, selon Pierre Goudreault. Il a changé certaines structures de l’Église pour qu’elle soit plus consultative et participative. Il a aussi travaillé à changer les mentalités pour que l’Église soit plus accueillante pour tous, peu importe leur statut, leurs origines et leurs conditions de vie.
Mgr Goudreault indique que le religieux avait un souci pour la sauvegarde de la Terre, pour l’environnement. «Ce qui l’a démarqué beaucoup des autres papes, c’est qu’il est entré en dialogue pas juste avec des croyants, mais aussi avec des non-croyants, des gens de tous horizons, mais qui ont la cause de l’environnement, de la justice climatique de la Terre à cœur».
Il a aussi interpellé les chefs d’État, surtout ceux en guerre, afin qu’ils baissent les armes et fassent la paix. «On parle souvent du pape ou du pontife. Le mot pontife veut dire pont. [Le pape François] voyait beaucoup sa mission comme d’établir des ponts et non de construire des murs», ajoute l’évêque.
CHANGEMENTS
Dans le même ordre d’idée que le pape qui a rendu le programme de l’Église plus missionnaire, présent pour les gens et ouvert aux choix, le Diocèse a aussi évolué ces dernières années. Il a, notamment, développé une assemblée de consultations pour échanger sur divers questionnements actuels, au lieu que l’évêque seul ne prenne des décisions. Ainsi, près de 80 personnes de différentes paroisses participent maintenant à des discussions autour d’une même question, ce qui est très intéressant et enrichissant selon Mgr Goudreault.
Le Diocèse a aussi développé des initiatives pour soutenir les personnes en situation de pauvreté. De plus, il a réalisé des activités auprès des jeunes adultes et des familles afin de les éveiller à la présence de Dieu, de donner un sens à leur vie.
ET LA SUITE?
Pierre Goudreault ignore qui succèdera au pape François. Toutefois, s’il sait une chose, c’est que Mgr Bergoglio a donné une belle impulsion, comme pape, à une ouverture, à une rencontre avec les personnes, à une église en transformation. «Et je pense que, bien qu’il ait donné une impulsion, ça nous appartient à tous et à toutes de continuer cette œuvre-là», confie-t-il.
«Le pape François a tracé un chemin qui fait qu’on ne peut plus retourner en arrière. Celui qui va poursuivre va avoir sa personnalité, ses talents, mais je pense qu’il va sûrement être inspiré par ce que le pape François a semé», conclut l’évêque, qui a reçu ce titre du Saint-Père il y a sept ans. Mgr Goudreault a vu le pontife pour la dernière fois en décembre 2024. Il se rappellera de lui comme d’une personne accueillante, attentive et ayant un bon sens de l’humour.
Mentionnons que par communiqué, l’archevêque du Diocèse de Rimouski, Denis Grondin, a souligné que la mort du pape était pour lui «une perte immense». Il a aussi indiqué que la famille diocésaine de Rimouski se joignait à l'Église catholique dans le monde entier qui pleure la disparition d'un pasteur sensible.
Le conclave chargé d’élire le nouveau pape doit se réunir dès le 7 mai. Déjà, une vingtaine de cardinaux ont été pressentis pour succéder au pape François.
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