Les pneus verts et l’industrie: plus qu’une mode passagère
Mis en marché en 1991 par Michelin, les pneus écologiques – ou verts – accaparent une part de marché incessamment grandissante. Pourtant, leurs avantages et leur avantage restent relativement inconnus auprès des consommateurs. Voici un portrait sommaire de leur utilité et de leur place dans l’industrie.
Les pneus verts, c’est quoi?
Comme bien des entreprises cherchent à s’approprier l’étiquette « verte », bien des produits d’aujourd’hui tentent de se distinguer avec une mention « écologique » ou « recyclée ». Même s’il est vrai que beaucoup de pneus innovent sur ce front – les pneus recyclés sont manifestement plus écologiques que les pneus neufs – les pneus verts dont il est ici question sont ceux qui combinent deux propriétés : ils sont fabriqués à partir de matériaux issus de sources renouvelables, et ils sont écoénergétiques.
Les bénéfices des matériaux plus « verts » sur l’environnement sont évidents. Mais comment de simples pneus peuvent-ils être écoénergétiques? En fait, ils sont optimisés afin d’opposer le moins possible de résistance au roulement. On pourrait s’attendre à ce que ce soit une particularité de tous les pneus sur le marché, mais il n’en est rien! La majorité des pneus vendus sont conçus avec l’adhérence comme seule qualité… et ils sont donc plus difficiles à faire tourner, et consomment plus d’essence!
Une industrie en évolution
Sans surprise, les modèles mis en vente dans les années 90 souffraient d’une réputation, justifiée, de pneus moins adhérents. Toutefois, 20 ans d’innovation ont permis aux fabricants de commercialiser des pneus « sans compromis », autant pour l’été que pour l’hiver, dans la mesure où ils sont bien adhérents et écoénergétiques; selon certaines estimations, si tous les véhicules de la planète en étaient munis, les émissions de gaz carboniques seraient réduites de 15 millions de tonnes par an.
Motivée par ces faits, l’Union européenne a d’ailleurs déployé de nouveaux standards qui contraignent les fabricants à identifier leurs pneus selon leur efficacité énergétique, afin que les consommateurs puissent faire des choix éclairés. Le volume de bruit émis par les pneus en mouvement y est également indiqué; les pneus écologiques sont d’ailleurs moins bruyants que les pneus traditionnels.
Et, heureusement, les consommateurs achètent. Alors que le marché global pour les pneus verts se chiffrait à 45 milliards en 2012, des analyses indépendantes prévoient une progression constante jusqu’en 2017, où ils pourraient valoir environ 70 milliards, soit 35 % du marché global. Il s’agit d’une croissance de 11 pour cent, une évolution très forte selon les standards du marché.
Cette tendance se conjugue tout naturellement avec d’autres courants dans le monde automobile, comme l’hybridisation et l’utilisation de nouveaux matériaux composites. Il ne faut pas s’étonner que l’industrie réponde aux besoins des consommateurs, mais il est tout de même encourageant de constater que les tendances modernes, loin d’être une mode temporaire, semblent ici pour rester.
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