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Procès pour agression sexuelle

La preuve est close au procès d’Harold LeBel

durée 15 novembre 2022 | 14h56
  • Andréanne Lebel
    Par Andréanne Lebel

    journaliste

    Les plaidoiries de l’avocat de la défense, Me Maxime Roy et de la procureure de la Couronne, Me Manon Gaudreault, dans le dossier de l’ex-député de Rimouski Harold LeBel, accusé d’agression sexuelle, débuteront le mercredi 16 novembre au palais de justice de Rimouski.

    Le juge Serge Francoeur prévoit livrer ses directives finales au jury de 14 personnes le lundi 21 novembre avant qu’il ne soit séquestré pour délibérer. À ce moment, leur nombre sera réduit de 14 à 12 afin de rendre une décision.

    Selon la version de la plaignante, l’accusé l’aurait embrassée contre son gré alors qu’elle était hébergée avec une amie à son condo de Rimouski en octobre 2017. L'autre femme était alors endormie dans la chambre. La présumée victime considérait Harold LeBel comme un mentor et un ami. Il aurait aussi dégrafé son soutien-gorge et tenté d’entrer dans la salle de bain, où elle s’était enfermée après le baiser. Harold LeBel aurait ensuite rejoint la plaignante dans un lit escamotable et lui aurait touché les fesses et l’anus pendant plusieurs heures. 

    «Toute la nuit jusqu’au petit matin, tu ne m’as pas lâchée. Je ne sais pas si tu me croyais endormie, mais je n’ai pas fermé l’œil une seconde, pas une seule. Comment aurais-je pu? Tes mains baladeuses sur mes fesses, tes doigts à l’intérieur. J’étais complètement figée, comme si le temps s’était arrêté, comme si je ne pouvais pas bouger. La peur et l’incompréhension m’ont rendue immobile, stoïque», a-t-elle rapporté citant son propre courriel envoyé à Harold LeBel et daté du 21 février 2020.

    L’accusé lui a répondu par courriel le lendemain. «Merci de m’écrire, moi aussi je vis avec plein de questionnements depuis ce temps. Lire ton mot me vire à l’envers, tu sais je n’ai aucun souvenir de tout ça, moi qui ai toujours eu un respect énorme pour toi. Je me souviens m’être réveillé à côté de toi en me demandant ce que je faisais là. Voilà une soirée d’alcool que je voudrais n’avoir jamais connue. Je veux juste te dire à quel point je t’ai toujours appréciée et je suis tellement désolé de tout ça. C’est pas moi ça. J’espère un jour redevenir ton ami […] Pardonne-moi cette soirée, s’il-te-plait, je m’en veux tellement, ceci est à mille lieues de la considération et du respect que j’ai pour toi […] Ta lettre me bouleverse, mais merci, comme je n’avais aucun souvenir, je comprends maintenant.» Les courriels échangés entre la plaignante et l’accusé les 21 et 22 février 2020 font l’objet d’admissions négociées entre la Couronne et la défense.

    L’ACCUSÉ NE SE SOUVIENT PAS

    Au cours de la dernière semaine de procès, l’accusé Harold LeBel a nié la quasi-totalité des gestes qui lui sont reprochés par la plaignante, tant en interrogatoire qu’en contre-interrogatoire.

    À la question de son avocat, Me Maxime Roy, à savoir s’il avait agressé ou non la plaignante, Harold LeBel a répondu «non, je n’ai jamais fait ça, jamais.» L’accusé a aussi nié avoir touché ses fesses et son anus et avoir tenté de dégrafer son soutien-gorge. Il a cependant confirmé qu’ils auraient échangé un baiser à la table de cuisine de son condo de Rimouski en octobre 2017. «Oui, c’est arrivé à la table après la discussion, on était tout seuls à ce moment-là. Très rapidement, on s’est dit ‘’wô, qu’est-ce qui arrive’’ et on a reculé.»

    Confronté par le procureur de la Couronne, Me Jérôme Simard, à propos du terme «blackout» et de sa consommation d’alcool le soir de la présumée agression, Harold LeBel s’est défendu en disant qu’il s’était «endormi». «Je ne me souviens pas, posez-moi pas des questions, je me suis endormi […] J’ai dormi cette nuit-là.»

    À plusieurs reprises au cours de son contre-interrogatoire, il a affirmé ne pas se souvenir de ses déclarations faites aux policiers lors de son arrestation en décembre 2020. Il dit avoir répondu à leurs questions «de façon la plus honnête […] dans un moment de stress et d’anxiété très élevés.» Après avoir affirmé lors de son interrogatoire avec les policiers ne pas se souvenir de sa consommation d’alcool au cours de la soirée de l’agression, il a corroboré la version de la présumée victime, qui l’estimait à environ quatre ou cinq verres de gin.

    L’accusé a convenu s’être couchée dans le même lit que la plaignante, tout habillé et s’être endormi. Il a expliqué devant le jury s’être réveillé le lendemain matin avec  «aucun souvenir de quoi que ce soit», le nez dans les cheveux de la plaignante et la main gauche sur son épaule. «Je n’étais pas à l’aise d’être dans cette situation-là.»

    La preuve est maintenant considérée comme close. La Couronne a fait entendre un technicien en scène de crime de la Sûreté du Québec et la plaignante. Le témoin de la défense était l’accusé, Harold LeBel.

    Des ordonnances de non-publication visent l’identité de la plaignante, des témoins civils et des jurés. Elles s’adressent tant aux médias traditionnels qu’aux personnes utilisant les médias sociaux.

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