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Procès pour agression sexuelle

«Je n'ai jamais fait ça, jamais» - Harold LeBel

durée 14 novembre 2022 | 12h25
  • Andréanne Lebel
    Par Andréanne Lebel

    journaliste

    La deuxième semaine du procès de l’ex-député de Rimouski Harold LeBel pour agression sexuelle a débuté ce 14 novembre au palais de justice de Rimouski avec le témoignage de l’accusé, qui a nié à plusieurs reprises avoir agressé la plaignante.

    À son avocat, Me Maxime Roy, lui demandant s’il avait agressé ou non la plaignante, Harold LeBel a répondu «non, je n’ai jamais fait ça, jamais.» L’accusé a aussi nié avoir touché ses fesses et son anus et avoir tenté de dégrafer son soutien-gorge.

    Il a contesté tous les gestes rapportés par la plaignante dans son témoignage, à l’exception d’un baiser qu’ils auraient échangé à la table de la cuisine de son condo de Rimouski en octobre 2017. «Oui, c’est arrivé à la table après la discussion, on était tout seuls à ce moment-là. Très rapidement, on s’est dit ‘’wô, qu’est-ce qui arrive’’ et on a reculé.»

    Harold LeBel a ajouté qu’il avait refusé de se présenter aux dernières élections provinciales afin de bien se préparer pour son procès, prévu en novembre. «Ça m’a fait mal au cœur de ne pas me présenter.»

    Il a corroboré la version de la plaignante concernant sa consommation d’alcool lors de la soirée où les gestes allégués auraient été posés, soit entre quatre et cinq verres de gin. Lui et la plaignante se seraient embrassés, selon sa version, après une discussion plus émotive sur leurs vies. «J’étais surpris, je ne m’attendais pas à ça. Je n’ai pas forcé, ça a fait ça parce qu’on avait une discussion émotive. Je ne voulais pas faire ça et j’ai reculé rapidement.» Il lui aurait dit de rester pour poursuivre la conversation.

    La présumée victime se serait ensuite dirigée vers la salle de bain. Harold LeBel a indiqué qu’il s’était rendu devant la porte pour s’enquérir de son état parce qu’il s’inquiétait «parce que c'était long».

    L’ex-député a poursuivi en affirmant que la plaignante s’est couchée sur le lit escamotable, alors que son lit était occupé par son amie endormie depuis plus d’une heure. Il aurait alors demandé à la plaignante s’il pouvait se coucher à côté d’elle. «Tu n’entres pas dans un lit sans lui demander la permission […] Est-ce que je peux juste m’endormir à côté de toi?»

    Me Maxime Roy a demandé à Harold LeBel pourquoi il n’avait pas demandé à la plaignante d’aller se coucher avec son amie, aussi présente dans le condo. «Aujourd’hui, si c’était à refaire, c’est ce que je ferais», a-t-il répondu. L’accusé raconte s’être réveillé le lendemain matin avec «aucun souvenir de quoi que ce soit», le nez dans les cheveux de la plaignante et la main gauche sur son épaule. «Je n’étais pas à l’aise d’être dans cette situation-là.»

    Concernant des messages textes échangés avec la plaignante dans la journée après la présumée agression : «Merci de m’avoir laissé te coller, c’est certain que je ne suis pas à l’aise ce matin», Harold LeBel a répondu qu’il faisait référence à la position dans laquelle il s’est réveillé, et non aux gestes rapportés par la plaignante.  

    Lorsqu’il a lu en février 2020 le courriel de la présumée victime, qui lui rapportait les gestes qu’il aurait posés en 2017, Harold LeBel a dit être «tombé en bas de [sa] chaise.» «Je n’ai jamais fait ça. C’est ça que je voulais dire dans mes mots, je ne me souviens pas de ça. J’ai répondu comme quelqu’un qui voulait comprendre ce qu’elle écrivait. Je n’ai pas répondu comme quelqu’un qui dit que ce n’est pas vrai.»

    Il a affirmé devant le jury et le juge Serge Francoeur qu’il aurait aimé avoir les conseils d’un avocat avant de répondre à ce courriel pour éviter la situation dans laquelle il se retrouve aujourd’hui.

    CONTRE-INTERROGATOIRE

    Confronté par le procureur de la Couronne, Me Jérôme Simard, à propos de son utilisation du terme «blackout» et de sa consommation d’alcool le soir de la présumée agression, Harold LeBel s’est défendu en disant qu’il s’était «endormi». «Je ne me souviens pas, posez-moi pas des questions, je me suis endormi […] J’ai dormi cette nuit-là.»

    À plusieurs reprises, Harold LeBel a réfuté des éléments soulevés lors de son interrogatoire avec les policiers parce qu’il a répondu à leurs questions «de façon la plus honnête […] dans un moment de stress et d’anxiété très élevés.»

    Il avait affirmé au moment de son arrestation le 15 décembre 2020 qu’il ne se souvenait pas de sa consommation d’alcool. Devant le jury, il a plutôt parlé de quatre ou cinq verres de gin. «Si c’était à refaire, j’aurais pris mon temps et demandé à mon avocat de venir me rejoindre.»

    Il a aussi été questionné sur le choix de mots «laissé te coller» dans des textos échangés avec la plaignante. Le contre-interrogatoire de l’accusé mené par le procureur de la Couronne Me Jérôme Simard se poursuivra le 15 novembre au palais de justice de Rimouski.

    Des ordonnances de non-publication visent l’identité de la plaignante, des témoins civils et des jurés. Elles s’adressent tant aux médias traditionnels qu’aux personnes utilisant les médias sociaux.

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