Sept questions à Denis Tardif de la Coalition Avenir Québec
Dans le cadre de la campagne électorale provinciale, Info Dimanche a adressé sept questions aux quatre candidats présents sur le territoire.
Q - Le chef de la CAQ François Legault a annoncé qu’il voulait réduire le nombre d’immigrants, le faire passer de 50 000 à 40 000 par année, et dans la région, nous avons un grand besoin de main-d’œuvre. Est-ce que vous sentez qu’il y a un clivage entre la position de votre chef et la vôtre ?
R - «Il n’y a pas de clivage. Qu’on accueillie 50 000 migrants et qu’il y en ait un sur deux que le Canada retourne, que 15% quittent le Québec et un autre 15% qui sont sur le chômage, ça prouve tout simplement que nous avons un problème d’intégration. Je continue à dire oui, on a un problème de main-d’œuvre, mais on aura un problème et de main-d’œuvre et un problème social si on ne sait pas intégrer ses gens-là à ce que nous sommes. J’en suis philosophiquement et sociologiquement convaincu hors de tout doute. Dans le 40 000, on dit : est-ce qu’on peut cibler un peu plus les gens qui viennent ? (…) Est-ce que la quantité veut nécessairement dire qualité ? Et est-ce que cela veut dire réussite d’intégration ?
La migration, pour moi, ce n’est pas juste des bras. Ça veut dire que ce sont des gens qu’on accueille et qui viennent chez nous, vivre avec nous. Cela veut dire partager nos valeurs, s’incorporer dans le tissu social, partager une langue et gagner sa vie à l’intérieur d’un système. C’est ça que ça veut dire vivre en société chez nous. Alors, quand tu viens au Québec, tu fais comme les Québécois.»
Q - François Legault est d’avis qu’il faut qu’Hydro-Québec vende ses surplus d’électricité avant d’en acheter des parcs éoliens, en s’opposant notamment au projet de la Côte-Nord, Apuiat. Quelle est votre opinion sur les projets éoliens qui ont été réalisés dans la région ?
R - «Je suis content des projets qui ont été réalisés et je félicite l’ensemble des municipalités qui ont participé (…) Où on accroche actuellement, c’est qu’on a de l’éolien, on accumule de l’électricité, mais les surplus, on ne les vend pas. Ce n’est pas gagnant. Écologiquement parlant, quand j’ai au sud de moi un gros pays qui fait encore de l’énergie avec du charbon et que j’ai une énergie douce et propre, je me dis, Hydro-Québec, prends ta valise et vas travailler l’autre bord. Vas voir des clients, développe ton marché (…) On a des possibilités d’exportation de marché et on ne le fait pas. Mon verre d’eau est plein et on continue à mettre de l’eau dedans.»
Q – Concernant le Carrefour maritime, est-ce important pour vous que ce projet se réalise à Rivière-du-Loup ?
R - «Il y a une volonté de réalisation. Je pense qu’il y aussi des questions qui se rattachent à ça. Le dragage permanent, est-ce qu’on a une garantie qu’on va l’avoir ? Je ne parle pas seulement d’une fosse pour la traverse, on parle d’une marina (…) Concernant les frais de fonctionnement de la bâtisse, est-ce que tous les partenaires se sont engagés? Je pense que ces questions sont légitimes. Mon objectif d’ici là est de me rendre au 1er octobre pour me faire élire. C’est beaucoup de millions de dollars et c’est une entrée importante pour la Ville.»
Q - Est-ce que vous êtes en faveur d’un financement récurrent du Corégone au Témiscouata ?
R - «Oui, à la première ébauche de projet de la traverse et la valeur ajoutée qu’ils veulent lui donner, avec la proximité du parc national. C’est un beau projet, il reste beaucoup de choses à ficeler, mais au moins il y a une ligne de pensée qui est intéressante. Je me suis engagé auprès de ces gens-là, qu’après le 1er octobre, s’il y en a un pour moi, c’est un dossier que j’entends bien accompagner. C’est un outil de développement à bien des égards pour la région du Témiscouata. Il faut se faire un plan de travail avec des échéanciers et avancer».
Q - La CAQ propose de faire construire des résidences pour personnes âgées en partenariat public-privé nommées «Maisons pour ainés», plutôt que des CHSLD, comment est-ce applicable ?
R - «Pendant quatre ans j’ai accompagné ma mère tous les jours jusqu’à son décès. J’ai vu du personnel extraordinaire travailler là-dedans (…) Le projet proposé par Legault, c’est un projet qui veut rendre le projet d’architecture plus humain, semblable à des appartements ou à des maisons. Le personnel n’est pas mis en cause. Si on veut se donner une vision d’avenir, c’est parce qu’on sait quec’est plein. Ça fait des années qu’on sait que la démographie est à l’envers. Gérer sans vision, ça donne ça comme résultat. On manque de main-d’œuvre, on a des centres d’hébergement qui sont surchargés, qui ne correspondent pas aux normes, on n’a pas investi au fur et à mesure ni planifié. On n’a pas fait de projet de société (…) Depuis 15 ans, c’est une gestion à la petite semaine qu’on fait. On se retrouve avec des surplus financiers, et un système de santé qui a été durement ébranlé, du personnel au bout du rouleau, qu’on administre comme dans le 20e siècle. C’est la même chose dans le domaine de l’éducation».
Q - Pour le développement économique des Basques, qu’est-ce vous souhaitez amener ?
R - « Je pense que c’est une clientèle qui est vieillissante située entre Rimouski et Rivière-du-Loup. Les Basques ont un secteur touristique à développer et ils commencent à aller de l’avant. On avait un problème avec l’hébergement pour personnes âgées il n’y a pas si longtemps pour ne pas les sortir de leur milieu. Qu’est-ce que les élus ont fait là-dessus ? À part remplir que l’ancien hôpital à Trois-Pistoles ? (…) Aide-toi et le ciel t’aidera. Touristiquement, ils ont des atouts et du positionnement à faire, que ce soit de la restauration, avec le Festival des Grandes Gueules, des évènements écologiques. Il faut que ce soit un travail de collaboration et non d’affrontement.»
Q - Est-ce que vous présenter comme candidat de la CAQ alors qu’elle menait dans les sondages pourrait être interprété comme de l’opportunisme ?
R - Si être opportuniste c’est de vouloir faire avancer son coin de pays, et sa région, je suis un opportuniste alors. Moi, j’appelle ça un gars pratique qui a des croyances et des convictions dont je ne déroge pas, l’égalité entre les hommes et les femmes, une société laïque, l’importance de l’éducation dans notre société (…) Je suis un homme d’action. Si le manche du marteau est vert ou bleu, moi ce qui m’intéresse c’est le marteau pour travailler et bâtir, peu importe sa couleur.»
13 commentaires
plan Nord ??
Dans le même bac de recyclage que celui du plan Nord des Libéraux ?