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Le film documentaire «Malartic» présenté à Rivière-du-Loup

durée 20 avril 2024 | 06h59
  • Andréanne Lebel
    Par Andréanne Lebel

    journaliste

    À peine quelques jours après sa sortie, le nouveau film documentaire «Malartic» du cinéaste Nicolas Paquet a déjà remporté le prix Caribou au Festival du cinéma documentaire de Gaspé. Il sera présenté le 22 avril au cinéma Princesse de Rivière-du-Loup en présence du réalisateur.

    Le long métrage se penche sur les répercussions de l’implantation de la plus grosse mine d’or à ciel ouvert du Canada à Malartic, dans la région de l’Abitibi-Témiscamingue. Force est de constater que le miracle économique attendu n’était qu’un mirage. Le déclin de la ville s’est poursuivi et il est mis en opposition avec l’enrichissement de la compagnie minière.

    Dix ans après son documentaire «La règle d’or», Nicolas Paquet est retourné à Malartic afin de faire un état des lieux. «C’était une responsabilité de ma part d’aller vérifier ce qui se passait […] On annonçait un boom, que la ville allait reprendre du mieux. Au final, tout le monde serait gagnant.»

    Une décennie plus tard, les impacts se prolongent. La poussière, les bruits et les détonations font partie du quotidien des résidents. Comme le prix de l’or monte, la durée de vie de la mine a été allongée et la compagnie a doublé la grandeur de la fosse.

    Selon l’Office national du film du Canada, «Malartic» dissèque les liens entre les sociétés privées, les administrations publiques et le monde judiciaire, un espace décisionnel où la population citoyenne n’a pas voix au chapitre. Il soulève des questionnements concernant la gestion démocratique du territoire et le rôle des différents acteurs.

    Le tournage du documentaire a nécessité un long processus de repérage et de recherche qui s’est échelonné sur une période de cinq ans, explique Nicolas Paquet. Les images ont été captées à l’été 2022, entre les mois de juin et d’octobre.

    Le cinéaste rapporte les témoignages de plusieurs experts qui permettent d’élargir la réflexion sur le sujet du développement minier au Québec. On peut écouter les interventions de l’autrice Anne-Marie Voisard, de la journaliste Annabelle Blais du Journal de Montréal, de Robert Wares de la compagnie Osisko, de l’avocate Anne-Julie Asselin, de Geneviève Brisson, juriste et anthropologue de l’environnement et de citoyens et citoyennes de Malartic.

    «J’avais le souhait de creuser plus largement que les impacts du grand déménagement d’un quartier […] Je voulais voir toutes les ficelles, montrer les injustices et les inégalités de pouvoir flagrantes. Les moyens financiers des compagnies sont énormes», ajoute Nicolas Paquet.

    Il dénonce que certaines compagnies puissent faire adapter des lois, des procédures ou des règlements par les gouvernements en fonction de leurs besoins. Il cite la Fonderie Horne et Northvolt en exemple. «Comment faire pour que nos droits soient respectés comme citoyens et comme communauté dans ce contexte?», soulève le cinéaste.

    Il croit que ce type de projet peut se répéter ailleurs dans la province, si des limites ne sont pas bien définies. À la fin du film, le réalisateur emmène les spectateurs à Murdochville, en Gaspésie où Osisko veut réactiver une ancienne mine. «J’ai espoir que les dirigeants de ce type d’entreprise puissent prendre conscience de certains impacts de leurs projets.»

    Nicolas Paquet est un cinéaste indépendant actif dans la communauté cinématographique du Bas-Saint-Laurent depuis une vingtaine d’années. Il est établi à Saint-Alexandre-de-Kamouraska. Il a pu compter sur plusieurs artisans du cinéma de la région, dont Benoit Ouellet, Karine Lamontagne, Hugo Latulippe et Natacha Dufaux. La musique du film a été créée par Richard Desjardins.

    «Malartic» a été présenté en première mondiale aux Rendez-vous Québec Cinéma à la fin du mois de février.

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