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Les mille et une histoires de Raymond Beauregard

durée 6 juin 2022 | 06h59
  • Andréanne Lebel
    Par Andréanne Lebel

    journaliste

    Patenteux, bricoleur, amateur de voile, voyageur, les qualificatifs fusent quand Raymond Beauregard tente de se décrire. S’il en ajoutera deux autres à sa longue liste au cours des prochaines semaines, soit auteur et octogénaire, il est avant tout un conteur à la langue bien pendue, un brodeur d’anecdotes.

    Raymond Beauregard, citoyen de Saint-Éloi, publiera le 18 juin, la date de son 80e anniversaire, un livre recueillant ses mémoires intitulé «Regard sur mes coups de cœur», un ouvrage qu’il a lui-même édité, en collaboration avec l’Imprimerie Publicom de Saint-Éloi. «C’est un livre d’histoire», et des histoires, il en a à raconter, tant sur son vécu que sur les rencontres qu’il a pu faire au cours de sa vie. «Si les gens ouvraient leur esprit un peu, ils auraient tellement de plaisir. C’est sûr qu’il y en a qui nous font chier dans la vie. Mais au fond, environ 90 % du monde sont parlables», plaisante-t-il.

    Né à Montréal le 18 juin 1942, Raymond Beauregard affirme qu’il a beaucoup de défauts, mais aussi beaucoup de mémoire. «Je me suis dit que je parle beaucoup, pourquoi je n’écrirais pas ? Quel défi, quel défi ! Je ne regrette rien parce que les défis, j’aime ça», explique l’auteur.

    Installé dans un fauteuil de son salon, il prend la pose typique d’un conteur, les coudes sur les genoux, pour relater les innombrables anecdotes qui ont jalonné son parcours. La grande plante qui se trouve près du divan, c’est un avocatier de 14 ans dont il prend bien soin. Sur la table de salon on peut voir un de ses petits «canots du bonheur», qu’il envoie à ses amis dans plusieurs pays du monde. Des œuvres d’art populaire, de nombreux voiliers qu’il confectionne avec des matériaux recyclés, décorent cette maison centenaire, qui était l’ancienne école de Saint-Éloi.

    Il revient à son livre et en décrit la photo de couverture : «C’est moi à cinq ans sur un vieux bicycle, mais la roue est croche. C’est pour dire que dans la vie, tu peux rouler pareil même si tu as des roues qui boitent», ajoute-t-il en riant.

    Son projet d’écriture a débuté en 2019. Pendant les mois qui ont passé, il s’est affairé à écrire, mais aussi à recueillir tous les renseignements et les photos qui figurent dans son livre. «J’ai puisé dans ma mémoire et dans tous les renseignements que j’ai glanés auprès de ma mère, mon père, de ma sœur et de mon beau-frère. J’ai rassemblé toutes les photos qui pouvaient exister. J’ai fait une rétrospective.»

    Raymond Beauregard est arrivé à Saint-Éloi avec sa conjointe Brigitte Veilleux en 2008, deux ans après avoir pris sa retraite. «Je parle beaucoup de ma femme. Elle était ma conseillère et elle savait me remettre souvent les pieds sur la terre. Je suis un peu rêveur. C’est ma nature […] Je n’ai pas de grands certificats, mais j’ai de grandes aventures pour apprendre. C’est comme ça que je me suis toujours débrouillé. En rencontrant du monde et en l’écoutant… quand je ne parle pas», plaisante-t-il. Sa conjointe Brigitte Veilleux est décédée en 2018, après 37 ans de vie commune.

    M. Beauregard a été le premier animateur de loisirs pour «les gens du bel âge», un emploi qu’il a occupé pendant 18 ans à la résidence Le Maronnier du quartier Vimont à Laval. «Ça m’a aidé à inventer des jeux dans mon travail en loisirs au Maronnier. Je suis créatif et les gens aimaient ça». Il avait d’ailleurs invité Jean Rafa (considéré comme le père de la pétanque au Québec) à venir inaugurer les six allées de la résidence. Raymond Beauregard a aussi dû se faire opérer à un genou. Il est convaincu que c’est en raison de toutes les parties de pétanque qu’il a dû mesurer. «J’ai eu tellement de plaisir à côtoyer ces gens-là, c’était ma banque. Ils avaient du vécu. Ce sont des choses qu’il faut qu’on raconte, c’est pour ça que j’écris un livre. Il faut se souvenir de nos grands-parents, nos parents, nos ancêtres.»

    Dans son livre, il raconte son coin de province, les Basques, ses rencontres, les métiers qu’il a exercés, ses voyages et ses ancêtres. Selon lui, il serait trop long de tout énumérer, il suffit de se procurer son ouvrage. Son père était dans le secteur du commerce et vendait de la laine dans la région. Raymond Beauregard a marché dans ses pas en vendant aussi des vêtements, des bas de nylon, des brassières. Il a aussi fait des études en textile aux États-Unis. «J’ai eu une vie bien remplie et tous les métiers que j’ai faits, je les ai adorés. Quand je n’aime pas quelque chose, ce n’est pas long. Je relâche la ‘’clutch’’ et je passe à autre chose. C’est mon caractère, si je n’aime pas ça et que je ne suis pas capable de dire mon opinion, ça ne marche pas.»

    Il se dit aussi fier que le préfet de la MRC des Basques (et ami) Bertin Denis ait décidé de le soutenir dans son aventure littéraire. Le lancement du livre de Raymond Beauregard aura lieu le 18 juin prochain à la salle Adélard-Godbout de Saint-Éloi, de 10 h à 17 h. Il sera imprimé à 150 copies. «Je suis énervé de ma vie», conclut l’auteur.

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