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Louis Desjardins : le cordonnier nomade

durée 11 mai 2019 | 06h56
  • Andréanne Lebel
    Par Andréanne Lebel

    journaliste

    Dans son atelier de la rue Jean-Rioux Trois-Pistoles, Louis Desjardins, surnommé Louis Cuir, rafistole, sculpte, coud, répare et bricole des articles en tout genre. Il y a 15 ans, il s’est trouvé une occupation lui permettant de mettre à profit ses habiletés manuelles, tout en prenant le grand air, il est désormais réparateur de voiles nautiques.

    «Je suis un bricoleur. J’ai essayé la musique, mais je n’ai pas vraiment accroché. Ma créativité s’est toujours exprimée manuellement. Je n’étais pas un sportif non plus. Je me rappelle, quand j’étais jeune, j’avais fabriqué un petit totem en bois pour ma grand-mère, je pense que ça a commencé comme cela», se rappelle Louis Desjardins, âgé de 66 ans.

    Dans les années 1970, on pouvait le retrouver assis sur sa chaise près du fleuve au camping de Trois-Pistoles où il s’installait pour fabriquer des sacoches en cuir et des chapeaux en peau de mouton.

    Il a suivi un cours de cordonnier à Québec en 1980, puis a appris le métier avec Eugène Rioux, à Rivière-Trois-Pistoles. Après avoir voyagé à Toronto, à Montréal, en Louisiane et au Mali, notamment, il est revenu dans la région pour pratiquer son métier de cordonnier.

    Dans son atelier situé à l’arrière du Café Grains de folie, il s’affaire à réparer des articles en tout genre, tantôt cordonnier, puis réparateur de toiles de bateau, et rembourreur à ses heures, il utilise ses aptitudes manuelles pour gagner sa vie.

    «J’étais tanné d’être toujours au même endroit. Je me suis demandé : ‘’qu’est-ce que je sais faire ?’’ Je sais coudre, mais je ne suis pas obligé de coudre à l’intérieur. Alors je suis allée frapper à des portes, et je me suis dit que je pourrais fabriquer des toiles de bateaux. Une grosse partie de mes revenus vient du milieu du nautisme», explique M. Desjardins. Il répare les voiles de voiliers de 30 à 45 pieds, ou les modifie pour les rendre plus résistantes. Chaque été, il fait la route de Lévis à Gaspé et se promène sur les quais pour réparer et confectionner des voiles de bateaux. Il se déplace l’été avec son atelier mobile, une grande remorque bleue équipée de tous les matériaux et machines dont il a besoin qu’il tire à l’aide de son véhicule. Louis Desjardins a eu un coup de cœur pour les Maritimes, et son emploi lui permet de voyager et d’explorer cette région tous les ans. Le cordonnier Pistolois a obtenu un contrat de fabrication d’équipements pour le chantier naval Forillon à Gaspé. Il fabrique divers tissus servant à recouvrir les équipements des navires de recherche et de sauvetage, et fournit aussi des filets utilitaires solides pour le rangement.

    «Je rends service, je ne trouve pas que c’est une vocation, mais je fais quelque chose que j’aime. J’ai de la misère à supporter un patron, mes clients le sont. Je suis un homme bien ordinaire doué d’une grande habileté manuelle. J’observe beaucoup, et je suis inventif», ajoute M. Desjardins.

    Au fil des années, il s’est toujours trouvé un projet créatif pour s’occuper. Il a fabriqué des maquettes de bateau, des sacoches et des manteaux de cuir, des masques sculptés, des œuvres à partir de pierre à savon. Chaque hiver, il attend impatiemment la venue du beau temps pour recommencer à voyager, d’un voilier à un autre. Le gouvernail qui trône tout au fond de son atelier n’y est pas étranger.  

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