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Gestion de l’offre : les producteurs de lait de la région en état de choc

durée 4 octobre 2018 | 06h53
  • Hugues Albert
    Par Hugues Albert

    Journaliste

    Les producteurs de lait du Québec sont en état de choc depuis dimanche soir, soit au moment où ils ont appris qu’ils subiront des pertes importantes de revenus en raison de la brèche ouverte par les États-Unis dans le système de gestion de l'offre qui les protégeait adéquatement. Ils accusent Ottawa de les avoir sacrifiés pour conclure un traité de libre-échange qu’ils qualifient d’inéquitable.

    Selon Gabriel Belzile, président du syndicat des producteurs du Bas-Saint-Laurent, l’Accord États-Unis – Mexique - Canada (AEUMC) va bien au-delà d’une ouverture supplémentaire dans la gestion de l’offre.

    « La confiance en notre gouvernement fédéral est à son plus bas. Pour le Bas-Saint-Laurent, cet accord signifie une perte de 31 M $. Est-ce qu’on peut se permettre de perdre autant ? Nous faisons virer l’économie. Le gouvernement fédéral vient de donner aux Etats-Unis toute possibilité de développement de marché dans nos fermes laitières. Ça n’a pas de sens. Les producteurs laitiers font vivre les petits villages. Au Bas-Saint-Laurent, la gestion de l’offre représente 55 % des revenus agricoles. De tels accords vont finir par décourager la relève. »

    M. Belzile ajoute que cette brèche s’ajoute aux deux autres que les producteurs ont eu à subir au cours des dernières années dans le cadre de l’accord avec l’Union Européenne et du Partenariat Trans-Pacifique (PTP). À la Fédération des producteurs de lait du Québec, on affirme qu’il ne pouvait pas y avoir pire entente.

    L’accord prévoit une ouverture de 3,59 % du marché du lait et des produits laitiers canadiens aux Américains. Pourtant, le gouvernement Trudeau avait promis à plusieurs reprises qu’il ne concéderait rien dans la gestion de l’offre. Ces 3,59 % s’ajoutent aux 2 % cédés lors du traité avec l’Europe et 3,2 % dans le cadre du Partenariat Trans-Pacifique pour une perte de près de 9 % de revenus des producteurs laitiers. Pour illustrer cette brèche, les producteurs produisent du lait 365 jours par année. Ils ont ainsi perdu pas moins de 30 jours de leurs revenus.

    Mais ce n’est pas tout, cet accord comprend en outre l’élimination de la classe 7 sur le lait diafiltré, un produit laitier développé aux États-Unis utilisé dans la fabrication industrielle de yogourts, beurre et fromage. Cette classe permettait au Canada d’abaisser les prix du lait diafiltré pour faire en sorte que les transformateurs et les producteurs d’ici choisissent un produit canadien plutôt qu’américain.

    Bryan Denis, de Saint-Cyprien, indique que la situation est vraiment désolante. « Je vais retenir mes mots. Nous avions rencontré les députés libéraux fédéraux il y a quelques semaines et ils s’étaient faits rassurants. Avec cet accord, le Canada n’a rien gagné sur rien. On a plutôt sacrifié notre marché laitier. »

    Pour sa part, Dave Labrie, de Saint-Cyprien lui aussi, y voir une entente très décevante et inquiétante, qui va faire augmenter davantage le niveau de stress des producteurs qui est déjà a sont comble.

    « L industrie laitière va déjà mal depuis quelques années. Quand je crois voir une lumière au bout du tunnel, une tuile comme celle-là nous tombe dessus.  Les fermes laitières familiales disparaissent peu à peu du paysage canadien et la cadence va s’accélérer, malheureusement. Est ce que la raison va finir.par prendre le dessus sur cette  passion qui m’habite depuis mon tout jeune âge ?  J'espère bien que non !

    Il est encore plus important maintenant d’acheter les produits laitiers d’ici qui portent le logo des producteurs laitiers canadiens. »

    300H40 – Gabriel Belzile

    Gabriel Belzile, président du syndicat régional des producteurs laitiers.

     

    300H40 – Bryan Denis

    Bryan Denis tourve cette situation désolante.

    Photo : Hugues Albert

     

    300H40 – Dave Labrie

    Dave Labrie s’inquiète de voir les fermes familiales disparaître du paysage.

    Photo : Hugues Albert

     

    commentairesCommentaires

    11

    • B
      Bob
      temps Il y a 5 ans
      Que c'est lait toute cette histoire... Par contre, le fédéral pourrait proposer du financement d'ajustement à la nouvelle compétition ainsi que taxer certains intrants afin de niveler le marché.
    • YSP
      Yvan St-Pierre
      temps Il y a 5 ans
      J'espère au moins de tout cœur que le gouvernement va exigé et mettre c'est culotte enfin, devant les états Unis pour avoir la qualité équivalente du Canada..
    • RL
      René Lapointe
      temps Il y a 5 ans
      Trudeau fils est pire que son père. La seule chose qui compte pour lui c'est son image. Pour lui le Québec est la 11èime province.
    • FD
      François D'Amours
      temps Il y a 5 ans
      Nous produisons moins car les américains ont fait fermés plusieurs de nos industries et usines. Dans le commerce de détail, ce n'est guère mieux car ce sont encore les américains qui ont le contrôle dans leurs gros magasins ou sur internet, pendant ce temps, nos petits commerçants se débattent pour survivre. Il ne restait que l'agriculture et nous sommes en train d'en perdre le contrôle aussi, au profit des américains. C'est à nous de mettre nos culottes en achetant des produits québécois chez nos commerçants d'ici, en espérant que les produits soient bien identifiés (Qualité Québec) et en boycottant les produits et les multinationales américaines. En terminant, j'aurais un petit message à notre Premier-Ministre qui a vendu notre agriculture... Vous êtes Just-in Trud...
    • D
      Darry
      temps Il y a 5 ans
      Ben oui Bob encore des taxes, c"est vrai que c"est la solution à tout les problèmes, on en paye pas asse comme ça hein?
    • R
      Réaliste
      temps Il y a 5 ans
      Bien certain mon Francois et vous pensez qu’il n’achète pas nos choses les méchants américains bois deuvre , sirop d’érable, ressources naturelles , produit manufacturier etc.cest fun d’acheter juste québécois mais s’ils le font on va crever.Juste comme ça allez voir nos commerçants ils vendent majoritairement des produits fait en chine qui est beaucoup plus néfaste sur notre économie que les américains. Vous dite d’acheter chez nous ils disent la même chose pourquoi leur en vouloir.
    • FD
      François D'Amours
      temps Il y a 5 ans
      @réaliste, je n'ai pas voulu vous déplaire, mais ça me choque de voir les nôtres s'appauvrir mais on pourrait faire un effort supplémentaire pour s'encourager entre nous. De plus, je suis conscient que nous allons continuer à acheter des oranges de la Floride. Mais j'aimerais bien avoir un M. Trump qui prendrait nos intérêts à nous aussi...
    • R
      Réaliste
      temps Il y a 5 ans
      Pour m Trudeau vous avez raison et vous ne m’avez aucunement insulté sauf que depuis des années les québécois nous disent achetons québécois mais nos surplus go vers les états. moi ce que j’ai toujours dit c’est que c’est dangereux maintenant Trump dit achetons américain et eux aussi protége leur frontière avec des taxes ce qu’on fait depuis des années.quand ils nous font c’est moins drôle alors notre imposition de 300 pourcent pour la gestion de l’offre nous causes des problèmes.
    • A
      Albery
      temps Il y a 5 ans
      Personne n accepterait d être coupé dans ses revenus .pourquoi Trudeau nous fait ça. C est un lâche. Il n a pas tenu sa parole. N attendez pas de grosses compensations non plus.
    • C
      Claude
      temps Il y a 5 ans
      Comment nos producteurs de lait vont faire pour competionner les américains.. ils ont les hormones. La main d oeuvre est moins dispendieuse. Les normes de salubrité sont moins exigeants. Les normes environemental spnt neaucoup plus souples. La temperature ezt plus clemente ( hiver en moins pour une partie du pays. En plus notre dollar ne vaut pas cher. Trudeau aime mieux nous faire honte aux Indes. Quand les prochaines élections deja
    • I
      Isabelle
      temps Il y a 5 ans
      @Claude

      Justement, le lait américain n'est pas aux normes du Canada, en principe ils peuvent nous vendre des produits dérivés mais pas de lait comme tel car il n'est pas conforme donc à vous de bien choisir votre produit sur la tablette de votre magasin.
      C'est à nous d'etre bien informé et de faire nos achats intelligemment et à nos producteurs de bien identifier leur produit pour nous aider
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