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Trump : Une montée de lait légitime ?

durée 27 avril 2017 | 06h54
  • François Drouin
    Par François Drouin

    Directeur de l'information, journaliste

    Les déclarations fracassantes, voire tonitruantes, du président américain Donald Trump la semaine dernière et visant le secteur du lait n’ont pas manqué de faire réagir du côté nord de la frontière. Pour le producteur louperivois Jean-Mathieu D’Amour, les Américains n’ont qu’eux à blâmer pour les déboires que leurs producteurs rencontrent.

    Le 18 avril dernier, le président américain a mentionné que les accords commerciaux avec le Canada, qu’il considère injustes envers les producteurs américains, devraient être renégociés. «J’espère que le Canada va se tenir debout, répond Mathieu-Jean D’Amour. À chaque négociation, nous concédons toujours quelques pourcentages. Mais les avantages de la gestion de l’offre ne sont plus à démontrer.»

    Le jeune homme rappelle que la gestion de l’offre permet d’assurer une production laitière sans subvention de l’État. Aux États-Unis, rappelle-t-il, le système en place qui n’impose aucune limite se trouve à favoriser la surproduction ce qui contribue à l’abaissement du prix et aussi à l’intervention de l’État.

    «Le lait se vend moins cher aux producteurs et c’est l’État américain qui doit venir en aide aux agriculteurs. Les Américains sont responsables de cette surproduction, l’offre n’est tout simplement pas gérée. Ils préfèrent subventionner que de gérer», lance le producteur louperivois.

    Jean-Mathieu D’Amour balaie du revers de la main les prétentions du président américain. «Ce ne sont pas les Canadiens qui sont à l’origine des pertes de leurs producteurs laitiers, au contraire, le marché canadien est bien plus ouvert aux produits américains que l’inverse.» Ce dernier souligne qu’environ 8 % sont importés, notamment des États-Unis, alors que ces derniers importent moins de 2 % de l’extérieur.

    LAIT DIAFLITRÉ

    Pour le propriétaire de la Ferme Fraserville et de la Laiterie Ora, une partie de la colère des Américains trouve sa source dans leur incapacité à vendre le lait diafiltré en sol canadien. Ce type de lait est un produit riche en protéine et concentré qui entre dans la composition de certains produits comme le fromage et le yogourt.

    «Il n’y a pas eu de taxe sur le lait diafiltré américain, c’est seulement que les producteurs canadiens se sont entendus avec les transformateurs canadiens pour utiliser le lait canadien. Nous avons baissé le prix de la protéine, il n’y a pas de subvention d’impliquée.»

    Quant à la gestion de l’offre, Jean-Mathieu D’Amour souligne qu’il gardera un œil sur la campagne à la chefferie du Parti conservateur alors qu’un des favoris, Maxime Bernier, propose de l’abolir. L’agriculteur se dit confiant dans son maintien, arguant que beaucoup d’emplois y sont directement reliés et que cette réalité prévaudra sur les prétentions du candidat beauceron.

    Malgré tout, plusieurs interrogations demeurent quant à la gestion de l’offre ce qui fait dire au jeune producteur qu’il n’est pas mécontent d’avoir lancé son lait Ora. Puisqu’il a maintenant son propre marché.

    commentairesCommentaires

    1

    • G
      G.Duquette
      temps Il y a 8 ans
      En 1984, la Nouvelle Zélande a sonné la fin de la gestion de l'offre pour le lait.
      Les USA n'ont pas de gestion de l'offre
      Aujourd'hui le prix d'une pinte (ou litre de lait)
      Québec :1.74$/l.
      Nouvelle-Zélande (3.80$/2 litres) 1.90$/l. (Pourtant il n'y a plus de gestion de l'offre)
      USA :1.50$/*l.

      Pour moins de 25 cents on voudrait démanteler un système qui garde nos région en vie.
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