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Forage à Cacouna: un jugement lapidaire

durée 24 septembre 2014 | 17h33
  • François Drouin
    Par François Drouin

    Directeur de l'information, journaliste

    Cacouna - En ordonnant l’arrêt des sondages géotechniques pratiqués par l’entreprise albertaine TransCanada à Gros-Cacouna, la juge Claudine Roy remet en question le caractère raisonnable du ministre de l’Environnement, David Heurtel. Un jugement que plusieurs n’hésitent pas à décrire comme lapidaire.

    D’aucuns diront qu’il s’agit d’un véritable camouflet au ministre Heurtel. « Les requérants ont démontré une apparence sérieuse de droit en soulevant un doute important quant au caractère raisonnable de la décision du ministre », écrit la magistrate.

    La juge rappelle que pendant deux mois, le ministre de l’Environnement a analysé l’effet des travaux projetés sur les bélugas. Qu’il s’est montré inquiet et qu’il n’était pas convaincu que les mesures d’atténuation ne causeraient pas de préjudices importants aux bélugas. Ce dernier aurait alors demandé à TransCanada de signer un engagement, ce à quoi s’est refusée l’entreprise.

    La juge Roy écrit : « Si le ministre ne trouvait pas de réponse à ses questions, il devait à tout le moins expliquer pourquoi il décide soudainement de recommander l’autorisation sur la base de documents qu’il détient depuis plusieurs semaines et qui ne répondaient pas antérieurement à ses préoccupations. »

    RÉACTIONS

    Il n’en fallait pas plus pour enflammer l’opposition péquiste. Les députés Sylvain Gaudreault et Bernard Drainville n’ont pas mâché leurs mots accusant le gouvernement Couillard d’être ni plus ni moins qu’à la solde des pétrolières.

    « On lui demande (David Heurtel) de renoncer, de reculer sur les certificats d’autorisation des travaux à TransCanada (…) et de mandater immédiatement et sans délai, aujourd’hui même, le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) sur l’ensemble du projet Énergie-Est de TransCanada, dans sa portion qui traverse le Québec », a exigé le député Sylvain Gaudreault.

    Le député péquiste qui est aussi porte-parole du PQ en matière d'environnement et de développement durable affirme n’avoir jamais vu un jugement « aussi sévère à l’égard d’un ministre. »

    Dans son jugement, la juge Roy relève qu’aucun des quatre fonctionnaires mandatés par le gouvernement n’a consulté les spécialistes des bélugas sur les conséquences du projet sur l’habitat de ces mammifères marins considérés comme une espèce menacée.

    Si Sylvain Gaudreault croit que le processus a été « vicié », le premier ministre du Québec, Philippe Couillard, admet plutôt qu’il y a eu un problème de communication entre les deux paliers de gouvernements, soit entre Pêches et Océans Canada et le ministère de l’Environnement.

    M. Couillard souligne toutefois que les forages géotechniques de TransCanada sont nécessaires afin d’évaluer l’impact environnemental du projet.

    MICHEL LAGACÉ

    De son côté, le préfet de la MRC de Rivière-du-Loup, Michel Lagacé, souligne qu’il est important de réduire l’impact de ces travaux dans un écosystème qu’il décrit comme fragile et sensible. Il invite le ministre Heurtel à refaire ses devoirs.

    « S’il pose une question, qu’il attende d’avoir la réponse. On doit avoir une démonstration sérieuse que les travaux ne menacent pas les bélugas », commente le préfet. Quant au positionnement de la MRC face au projet de TransCanada, Michel Lagacé fait preuve de prudence et de retenue. Il ne s’en cache pas, l’absence de données sur les impacts financiers et environnementaux n’aide pas à la prise de position.

    « On sait que les bélugas sont menacés, les différents groupes environnementaux le rappellent. Mais on doit connaitre les démonstrations des scientifiques et des experts de Pêches et Océans sur les différents impacts. On doit aussi connaitre l’impact économique sur la région », martèle M. Lagacé.

    NPD

    Les députés néo-démocrates Guy Caron et François Lapointe ont profité de la période de questions de mercredi à la Chambre des Communes pour questionner les députés conservateurs.

    François Lapointe a accusé le Parti conservateur de bâillonner les scientifiques de façon « à précipiter le projet d’une pétrolière au mépris de nos obligations en environnement. »

    De son côté, Guy Caron a soutenu qu’il n’y avait aucun avis scientifique. « La juge est claire : [aucun fonctionnaire impliqué dans l’étude de ce dossier] ne possède de connaissances sur les mammifères marins ». Elle note aussi que Québec n’a jamais obtenu les avis scientifiques de la Direction des sciences du MPO. »

    Aussi à lire :

      >> TransCanada sous haute surveillance


     

    commentairesCommentaires

    5

    • L
      Laurie
      temps Il y a 9 ans
      Les États Unis ont rejettes keystone car les 20 000 jobs prévues étaient en fait 50-à 100 emplois en plus de manquements clairs ds les mesures de sécurité. Notre ministre doit être plus proactif et documenté et transparent afin que la population prenne une position éclairée.. Pour l instant rien de rassurant ni pour nos ressources, notre économie et les risques futurs
    • GC
      Go cacouna
      temps Il y a 9 ans
      Les états unis ont rejeté Keystone xl par pure protectionnisme, car ils sont a développer le pétrole de schist au Dakota du Nord . Feson comme eux consommons notre pétrole au lieu de celui d'Afrique qui est exploité sans norme environnementale
    • G
      gagaz
      temps Il y a 9 ans
      combien de citoyen savait quil avait des marsouin dans cette zone 1 pour cent combien sont il a se deplacer pour les voirs 0.1 pourcent nous sommes dans une region que si les riches sont pas sur de senrichire encore plus sur ces projets il aucune acor posible cetait pareil pour eoliene m.lagacer le premier gagaz
    • PS
      Pierre Sénéchal.
      temps Il y a 9 ans
      Ce sera assez difficile d'avoir des études environementales sérieuses et scientifiquement objectives. Le gouvernement Harper, rappelez vous, à procédé a d'importantes coupure à l'institue des sciences de la mer de Rimouski y a pas si longtemps. Le projet est meme pas encore en place que ca déja fait perdre des jobs au bas st-laurent ... ouais !!!

      Et que le premier ministre Couillard allègue que les présents forages de TransCanada seront déterminant dans les expertises environementales qui vont encadrer le projet ??? euhhhh, pas a eux autres de s'auto donner des expertises, des privileges et des autorisation ... vraiment irresponsable et abusif ....et un aveuglement absolument halucinant de ministre de l'environement et meme du Premier ministre.

      Vraiment toute les manoeuvres autour de ce projet commence vraiment à m'inquieter ... et c'est bien au dela du sort des bélugas .... on tente de nous mettre de force ce projet dans les dents.

    • A
      Analyste
      temps Il y a 9 ans
      Et s'il n'y avait que les bélugas!
      Pour alimenter ce port pétrolier, il faudra un oléoduc qui traversera plusieurs MRC, mettant en danger leurs populations comme ce fut le cas au lac Mégantic.
      Pourquoi ne pas traverser le Maine, chemin encore plus court, avec ce dernier oléoduc pour rejoindre St-Jean où il y a et la raffinerie et un port capable d'exporter.....tout en alimentant les Américains de ce beau pétrole sale?
      Serait-ce que les Américains le refuseront ou que TC nous prend pour des poires au Québec appuyé par son grand ami Harper?
      Étonnant quand même de voir Gros Cacouna devenir d'un intérêt primordial après près de 50 ans de tergiversations pour y trouver une vocation.
    AFFICHER PLUS AFFICHER MOINS
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