Servir la paix, la mission de Claude Desjardins
La mission de Claude Desjardins est simple et ambitieuse : répandre la paix dans le monde avec son projet Les Soldates de la paix, une œuvre sculpturale internationale. Son arme : l’art. Son champ de bataille : l’individu. Cette sculpteure et entrepreneure sociale était présente au Centre-Femmes La Jardilec le 21 mai dernier à Saint-Jean-Port-Joli. Les participantes ont réalisé des statuettes d’argile qui ont rejoint le bataillon international des Soldates de la Paix.
Depuis 2002, Claude Desjardins est corps et âme dédiée à son grand projet de vie : réaliser avec la collectivité 6 000 statuettes, nommées les Soldates de la paix, à travers le monde. Les Soldates de la Paix, c’est le contrepoids féminin aux 6 000 soldats grandeur nature commandé par l’empereur chinois Qin Shihaungdi il y a deux millénaires.
« S’il y a 2200 ans, une énergie de guerre a été mise en terre, il serait peut-être bon de commencer à réaliser la fabrication d’une armée de “Soldates de la Paix”, raconte Claude Desjardins. Le but est de travailler à rééquilibrer les énergies féminine et masculine à l’intérieur de nous et dans le monde et de permettre au principe féminin en l’humain de retrouver sa place au cœur de la vie ». Ceci à la fois pour les femmes et pour les hommes.
L’artiste a commencé son projet en Colombie-Britannique et elle fait l’objet de nombreux reportages dans les journaux et à la télévision. 2 200 soldates ont déjà été réalisées, dont une centaine lors d’ateliers en France. Installée depuis deux ans à Rivière-du-Loup, l’artiste, qui est métisse algonquine du Québec, fait de nombreux ateliers dans la région du Bas-St-Laurent, notamment dans les écoles. Plusieurs centaines de soldates de la Paix étaient exposées à la Vieille école de Saint-André-de-Kamouraska durant l’été 2012.
Les participantes du Centre-Femme La Jardilec ont contribué au projet en réalisant une statuette d'argile - une soldate de la paix - et sont devenues des soldates-mères
Photo: Virginie Guibert
Faire la lumière sur ses champs de bataille
Lors de l’atelier au Centre-Femmes, les participantes ont toutes reçu un bloc d’argile. On l’écrase d’un grand coup sur la table, on presse les pouces et les majeurs de part et d’autre du bloc pour donner naissance aux bras de la soldate.
Pour Claude Desjardins, il n’est nul besoin d’être sculpteur, la soldate est déjà dans le bloc d’argile, il suffit de la faire émerger. Deux consignes sont à respecter : la soldate doit être nue contrairement aux soldats qui portent une armure et elles doivent avoir un réceptacle pouvant accueillir une chandelle, qui sera allumée lors des expositions publiques.
« La chandelle, c’est mettre de la lumière sur nos champs de bataille et accepter nos ennemis intérieurs. Faire la paix, c’est commencer à faire la paix avec soi-même. »
Une communion rituelle
Les symboles utilisés par Claude Desjardins transforment l’atelier artistique en véritable moment de communion et de recueillement pour les participants. Ceux-ci sont invités à écrire une de leurs batailles personnelles sur un bout de papier et à l’insérer dans leur figurine d’argile. Une cérémonie avec un chant amérindien permet à chacun de transmettre en pensée un message de paix à sa soldate.
Le projet Les Soldates de la Paix ne reçoit aucune subvention. « Je souhaite que ce projet existe par l’individu. C’est important que l’on contribue financièrement à ce projet. Si on réussit à mettre autant d’argent pour faire la guerre on peut aussi réussir à faire la paix ».
Claude Desjardins travaille à l’organisation de la Journée internationale de la Paix le 21 septembre 2013 à Rivière-du-Loup. À cette occasion, il y aura une Marche blanche de soldates habillées en blanc et arborant des parapluies blancs.
Il est possible d’inviter Claude Desjardins pour faire des ateliers dans votre milieu. On retrouve toutes les informations sur son site internet à lessoldatesdelapaix.weebly.com.
Collaboration : Virginie Guibert, leplacoteux.com