Un lock-out de Béton Provincial dénoncé à Rivière-du-Loup
Le terrain et les marches principales de l’hôtel de ville de Rivière-du-Loup ont été assiégés par une manifestation en appui aux travailleurs des usines de Béton Provincial de LaSalle et Longueuil, lesquels sont en lock-out depuis six mois, ce jeudi 12 juin en début d’après-midi.
Plus de 200 personnes se sont ainsi réunies à l’intersection des rues Lafontaine et de l’Hôtel-de-Ville afin de dénoncer les «méthodes fortes» employées par le président-directeur général de Béton Provincial, André Bélanger, dans le conflit qui l'oppose à la cinquantaine de travailleurs de ses deux sites de la région de Montréal.
Les syndiqués, qui avaient fait la route à Rivière-du-Loup, étaient accompagnés des représentantes et des représentants des syndicats de la Fédération de l'industrie manufacturière (FIM-CSN) et du Conseil central du Bas-Saint-Laurent qui étaient déjà réunis à Rivière-du-Loup.
Le conflit de travail dans les usines de Lasalle et Longueuil s’éternise depuis le 5 décembre 2024, date à laquelle l’entreprise a mis ses travailleurs en lock-out. Plusieurs d’entre eux ont du même coup été privés de l’assurance-emploi à quelques jours de Noël et ils n’ont pas reçu de salaire depuis ce temps. La convention collective est échue depuis le 30 septembre.
«Voilà maintenant six mois que Béton Provincial nous a jetés à la rue, privant de revenus les familles de 50 travailleurs», a déploré le président du syndicat, Gilles Marleau.
«À la table de négociation, c'est toujours la même fermeture de l'employeur : gel de nos salaires pendant quatre ans, abolition de notre régime de retraite et diminution draconienne de sa contribution à notre régime d'assurance. Ne pas bouger de position en six mois, on ne peut pas dire que ça s'appelle de la négociation.»
M. Marleau estime maintenant que le seul mandat des représentants de l’employeur est de «casser» les syndiqués qui ont demandes jugées déraisonnables. Il promet cependant que ces derniers ne plieront pas et continueront à revendiquer des hausses salariales. «On ne lâchera pas!»
L’intransigeance de la partie patronale a aussi été dénoncée par François Enault, premier vice-président au comité exécutif de la CSN. Il soutient que les syndicats n’accepteront pas que l’entreprise nivelle vers le bas les conditions de travail de tout le secteur du béton au Québec.
«C’est inacceptable. Il veut casser le syndicat pour ensuite imposer cette convention collective à l’ensemble des autres bétonnières au Québec. Jamais on ne va laisser faire ça!», a-t-il lancé
«M. Bélanger vient du Bas-Saint-Laurent, mais ce n’est pas un bon citoyen pour la région», a-t-il ajouté, en référence au choix de tenir une manifestation en sol louperivois.
M. Enault a par ailleurs souligné que de nombreux syndicats CSN de la région ont été solidaires en contribuant au fonds de grève des lock-outés de Béton Provincial afin qu'ils puissent tenir la minute de plus et obtenir un règlement satisfaisant. Une somme de 100 000 $ a été accumulée. «On va les appuyer jusqu’au bout», a-t-il dit.
Présente sur place, du Conseil central du Bas-Saint-Laurent, Liette Ross a également tenu à témoigner de la solidarité des syndicats de la région envers les lock-outés de Béton Provincial.
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