La tradition au bout des doigts
13 décembre 2012 |
15h02
Par Mario Pelletier
Journaliste
Ces artisanes font partie du Cercle de Fermières de Cabano qui a souligné le 6 décembre dernier son 75e anniversaire de fondation.
En 1937, le Cercle de Fermières de Cabano était composé en majorité de femmes de cultivateurs. En 2012, il est encore en bonne santé avec 71 membres, mais un fait qui témoigne de l’évolution de l’organisme, il n’y a aucune agricultrice dans ses rangs. Les objectifs du Cercle sont de voir au développement de la culture personnelle de ses membres, de s’impliquer dans les différentes sphères socio-économiques, de voir à l’enseignement et la promotion des arts ménagers et finalement de transmettre notre patrimoine.
La présidente du Cercle de Fermières de Cabano et trésorière de la Fédération 03, Nicole Dubé, représente bien ces Fermières d’aujourd’hui. « Je suis déménagée à Cabano en 2006 et je ne connaissais personne, donc je suis entrée dans le Cercle de Fermières », a expliqué Mme Dubé. À Montréal, où elle avait sa propre entreprise, elle travaillait dans la robe de mariée et de soirée. « J’adore aussi le tricot, j’ai fait 178 paires de bas en quatre ans et il m’en reste 11 paires à vendre », a noté Mme Dubé. Bien entendu, la présidente affectionne également la couture et elle confectionne divers objets. Elle donne d’ailleurs des cours à d’autres membres du Cercle de Fermières. « J’aime être avec des femmes qui ont la même passion de l’artisanat que moi », a conclu Nicole Dubé.
La vente d’artisanat a fait partie des activités du 75e anniversaire de fondation du Cercle de Fermières de Cabano.
Photo : Mario Pelletier
Jacqueline Boucher, vice-présidente du Cercle de Fermières de Cabano, préfère pour sa part le tissage. « Ma mère était Fermière, elle faisait de belles choses et préparait des articles pour l’exposition, elle m’a inspiré », a commenté Mme Boucher qui est membre du Cercle depuis une dizaine d’années. « J’ai toujours été attirée par le tissage. La voisine de chez-nous en faisait et ça m’a toujours fasciné », a-t-elle ajouté. C’est d’ailleurs l’une des principales activités du Cercle qui dispose d’un local à cet effet. On y retrouve six métiers à tisser qui sont utilisés à tour de rôle par plus d’une vingtaine de membres.
On comprend donc qu’en 2012, le Cercle de Fermières de Cabano, comme probablement tous les autres Cercles de Fermières de la région, regroupe des femmes qui ont des connaissances en artisanat et qui aiment partager leur savoir-faire. Elles apprennent également des techniques anciennes pour les perpétuer de génération en génération.
SA PETITE HISTOIRE
C’est le 7 décembre 1937 que le Cercle de Fermières de Cabano voit le jour. Dès 1938, 53 Fermières joignent le Cercle et on procède à l’achat d’un premier métier à tisser au coût de 72 $. Au cours de l’année 1939, on tient la première exposition locale.
En 1950, c’est la tenue du premier Congrès de la Fédération à Cabano. En 1970, le recrutement est assez difficile et on se questionne sur la continuité des activités du Cercle. En 1974, le Cercle se classe bon premier à l’exposition inter-cercle et mérite le trophée de la Banque Provinciale. L’année 1977 marque le 40e anniversaire de fondation du Cercle et 81 Fermières assistent aux festivités.
Lors des années 1979-80-82, les Fermières confectionnent des foulards pour la tenue des Jeux de l’Est du Québec. En 1990, Cabano reçoit le Congrès régional et accueille 689 Fermières de Montmagny, L’Islet, Kamouraska, Nouveau-Brunswick et Témiscouata. La décennie de 1990 à 2000 est marquée de nombreuses activités.
En plus de ses démonstrations artisanales et de ses implications dans le milieu, le Cercle de Fermières de Cabano a rempli un rôle d’information en invitant à ses réunions des avocats, chiropraticiens, pharmaciens, policiers, dentistes, notaires, thanatologues, maires, etc., tout cela dans le seul objectif de contribuer à l’avancement des femmes.
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