Les ainés auront-ils un accès moindre au Commissaire régional aux plaintes et à la qualité des services?
En effet, l’offre d’emploi de l’Agence de la santé et des services sociaux (publiée dans les journaux vers le 12 septembre dernier) pour combler ledit poste annonce un poste permanent à temps partiel à un jour par semaine; or jusqu’à ce jour, ce poste était occupé deux jours par semaine.
En comparant la situation du Bas-Saint-Laurent avec celle d’autres régions, on constate qu’on est loin d’un rapport semblable. Ces données illustrent la faible présence du Commissaire régional au Bas-Saint-Laurent par rapport à certaines autres régions du Québec.
Au Bas-Saint-Laurent, pour une population de 200 462 personnes, le Commissaire régional travaille un jour par semaine, 7 heures et la région compte 162 résidences privées. En Gaspésie-Iles-de-la-Madeleine, avec une population de 93 130 habitants, le Commissaire régional est présent également une seule journée par semaine et on dénombre 51 résidences privées. Sur la Côte-Nord, avec 95 802 habitants, le Commissaire aux plaintes travaille 2,5 jours / semaine et on note seulement 9 résidences privées. Les 273 461 habitants du Saguenay-Lac St-Jean sont choyés avec un Commissaire régional pendant quatre jours / semaine et ce pour 93 résidences privées.
La région de l’Abitibi-Témiscamingue, avec une population de 146 419, est la grande gagnante avec un Commissaire régional cinq jours / semaine. Cette région compte 54 résidences privées.
Au su des 162 résidences privées du Bas-Saint-Laurent (des 200 organismes communautaires et des services ambulanciers) et des grandes responsabilités du Commissaire, il n’est pas facile de concevoir que le passage de deux jours à un jour par semaine améliorera les services rendus par le Commissaire régional. Pourquoi les autorités offriraient-elles aux aînés du Bas-Saint-Laurent un service moindre que dans ces autres régions eu égard au Commissaire régional?
Le bilan du Colloque public organisé par le CAAP BSL le 20 octobre dernier à Rimouski fait état du rôle majeur du Commissaire pour l’accroissement de la qualité des services dans les résidences privées par le biais des plaintes et demandes d’intervention.
Les médias du Québec ont relayé et relaient toujours des situations pénibles que vivent certains résidents en hébergement collectif. Comment s’assurer que des situations analogues n’ont pas cours dans notre région si l’accès au Commissaire dédié aux résidences pour aînés est encore réduit? Inutile de rappeler que l’absence de plaintes ne signifie pas nécessairement que tout va bien.
Les responsables du CAAP BSL s’inquiètent et s’interrogent quant aux conditions d’exercice apparemment réduites du Commissaire régional. L’accès amoindri au Commissaire régional, responsable du traitement des plaintes et demandes d’intervention en provenance des 162 résidences privées de notre région, pourrait avoir pour effet de décourager toute dénonciation de situations non conformes aux droits des résidents et de miner la confiance des citoyens envers le Régime de plaintes.