Le programme Qualification des jeunes au Centre Jeunesse du Bas-Saint-Laurent
22 mai 2012 |
21h43
Par Cathy Gagnon
journaliste
Christian Bérubé, éducateur au programme, partage son expérience avec ces jeunes, désormais mieux outillés pour leur avenir.
« Avant l’instauration du programme, certains de nos jeunes se retrouvaient à la rue, la journée de leurs 18 ans, et bien souvent démunis, sans que nous puissions intervenir, se rappelle-t-il. Ce programme, sur trois ans, nous permet de les accompagner et de les outiller, selon leurs besoins et ce au-delà de la frontière des 18 ans. »
Le Centre jeunesse du Bas-Saint-Laurent emploie présentement quatre éducateurs au programme, dont Christian, répartis sur tout le territoire du Bas-Saint-Laurent, soit de Kamouraska jusqu’à Matane en passant par Le Témiscouata et La Matapédia. Ces éducateurs reçoivent des formations sur mesure leur permettant de réaliser leur mandat.
Leur travail est réparti entre les suivis avec les jeunes admis au programme, les services pour répondre à des besoins ponctuels à d’autres qui ne sont pas inscrits au PQJ, par exemple un jeune qui aurait besoin d’aide dans la planification d’un budget. Son travail consiste également à venir en support aux jeunes qui ont déjà participé au programme, même si leur dossier est fermé ainsi que de développer un réseau de contacts solide constituant la base des ressources à leur transmettre. Les journées et souvent même les soirées de Christian sont bien remplies.
Les unités de vie L’Ancrage et Le Traversier sont des établissements du Centre jeunesse du Bas-Saint-Laurent à Rivière-du-Loup. Quant aux services de la direction de la Protection de la jeunesse, ils sont situés au 73, St-Henri à Rivière-du-Loup.
Photo : Cathy Gagnon
Objectifs du programme
Le but du programme est de prévenir la marginalisation des jeunes, au moment où ils atteignent leur majorité et que cessent les services de la protection de la jeunesse, en augmentant leur chance d’avoir un projet de vie socialement épanouissant. Ainsi, trois objectifs sont poursuivis soit : le développement des réseaux de soutien et d’aide, la préparation et l’encadrement pour le passage à la vie autonome et l’intégration de 75 % des jeunes dans le marché de l’emploi ou dans une formation qualifiante.
« Et nous atteignons ce pourcentage, assure Christian, que nous avons pu accompagner pendant toute une journée. Plusieurs des jeunes de notre première cohorte ont réussi à se qualifier dès la fin du programme et d’autres se sont qualifiés par la suite. Le programme fait une réelle différence dans la vie de ces jeunes. » Il faut mentionner que les jeunes adhèrent au programme sur une base volontaire, et qu’il s’ajoute aux services qu’ils reçoivent déjà.
Nous avons donc pu assister à plusieurs types d’interventions, notamment la première rencontre avec un jeune de 16 ans récemment admis au programme. Vivant dans une famille d’accueil, ce jeune a répondu à un questionnaire qui aidera Christian à mieux intervenir auprès de lui, à mieux cerner ses besoins. Ce jeune est tout à fait conscient que le programme l’outillera pour concrétiser un avenir positif.
Nous avons également suivi Christian qui accompagnait un jeune dans ses démarches d’emploi. Ce dernier est hébergé dans une unité de vie à Rivière-du-Loup, il aura 18 ans dans quelques mois. Claudia D’Auteuil, du Carrefour jeunesse em ploi, a présenté le programme Jeunes en action au jeune homme. Il a aussi profité de la banque d’emplois du Carrefour pour faire le plein d’idées sur les endroits où transmettre son curriculum vitae.
Nouvelle ressource à Rivière-du-Loup
Christian a également présenté à ce jeune Le Pont-leVis, une nouvelle ressource à Rivière-du-Loup. Chapeauté par Tandem-Jeunesse, ce service d’appartements supervisés permet aux personnes qui y résident d’être accompagnées, selon leurs besoins, pour les différents points touchant, entre autres, le budget, l’alimentation, les habitudes de vie, les relations interpersonnelles. L’intervenante Joanie Bérubé a pu lui expliquer le fonctionnement de cet appartement de trois chambres. « En leur montrant toutes les ressources disponibles, nous pouvons ainsi leur faire voir que des plans B et C existent au cas où leur plan A ne fonctionnerait pas, ce qui permet de rester optimiste », raconte l’éducateur.
Christian prolonge également ses visites aux jeunes du programme, même une fois qu’ils sont bien installés dans leur vie autonome, dans un appartement, avec un travail.
« À la fin des suivis, beaucoup de nos jeunes sont vraiment bien intégrés dans une vie enrichissante. Nous savons qu’ils ont tout pour que ça se passe bien. Malheureusement, un faible pourcentage de nos jeunes sont tellement démunis qu’ils auront toujours besoin de support, et c’est à nous de les intégrer dans un réseau qui leur conviendra. Selon mon expérience, le programme Qualification des jeunes est nécessaire et fait une réelle différence dans la vie des jeunes. »
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