Harold Dionne repart au large y pêcher le crabe
Elles sillonneront les eaux du Saint-Laurent pour aller faire la cueillette de ce crustacé très recherché qui fait le délice de nombreux consommateurs, qu’ils soient de la région, du Québec, de l’Ontario, des États-Unis ou du Japon.
Seul pêcheur de crabe des neiges dans la région du KRTB, Harold Dionne, de Notre-Dame-des-Neiges, s’affaire depuis lundi matin à préparer son crabier, le Marie-Karine D., afin qu’il soit fin prêt à prendre le large jeudi matin 29 mars à 5 h, depuis le quai de Rimouski-Est, où d’autres pêcheurs comme lui attendent le signal de Pêches et Océans Canada. Les premiers arrivages sont prévus sur les quais le vendredi 30 mars à midi et dans les poissonneries à 14 h.
Harold Dionne s’adonne à la pêche au crabe des neiges depuis 1978. Il a été initié à cette activité professionnelle par son père Lucien alors qu’il n’avait qu’une quinzaine d’années. Son port d’attache au départ était Les Escoumins sur la Côte-Nord. En 1982, ses parents ont acquis la poissonnerie Verseau II pour la rendre fonctionnelle deux ans plus tard. En 1995, il se portait acquéreur de ce commerce.
À bord de son embarcation, Harold Dionne sillonne les eaux de la zone 17, s’étendant de Les Escoumins à Pointe-des-Monts sur la rive nord et de Trois-Pistoles à Rivière-à-Claude sur la rive sud.

L’embarcation de pêche appartenant à Harold Dionne, le Marie-Karine D., a été construite aux Îles-de-la-Madeleine en 1999.
Photo : Hugues Albert
Harold Dionne n’a pas toujours pêché à bord du Marie-Karine D. Ce crabier d’une capacité de 40 000 livres a été construit en 1999 aux Îles-de-la-Madeleine et il a été mis en opération en 2000. La pêche s’effectuait auparavant sur le Verseau II, d’où le nom de la poissonnerie sise sur la route 132 où on fait la transformation des diverses variétés de poissons et fruits de mer récoltés par le bateau. M. Dionne est aussi propriétaire de la poissonnerie Les 3 Fumoirs de L’Isle-Verte où on offre aux consommateurs la même gamme de produits.
Jusqu’à l’atteinte des quotas permis par le ministère fédéral, Harold Dionne oeuvrera sans relâche à bord du Marie-Karine D. de 3 h à 15 h à raison de six jours par semaine en compagnie de quatre autres travailleurs spécialisés dans la pêche au crabe des neiges et au poisson de fond.
LE CRABE DES NEIGES DANS LES FILETS À HARENG
La pêche au crabe des neiges n’a pas toujours fait l’objet de l’attention dont elle jouit aujourd’hui. Il n’était pas dans l’intention des pêcheurs d’en cueillir à la fin des années 1960, car ceux-ci s’adonnaient plutôt à la pêche au hareng au filet. Accidentellement, on y cueillait du crabe qu’on rejetait à la mer car on ne savait trop quoi en faire.
De vieux routiers du crabe dans la région indiquent que cette pêche était complémentaire. On mettait à l’eau cinq à six cages carrées et on appâtait avec une bouette de hareng qu’on déposait au fond, ce qui attirait le crabe qui s’infiltrait dans la cage sans pouvoir en ressortir. Le crabe à cette époque était très peu populaire dans la région. On le donnait presque. Dans les années 1970, il se vendait à 0,28 $ la livre. Il se faisait aussi très peu de transformation. On pêchait davantage le hareng, la morue, le flétan et le turbot.
Le crabe a connu une véritable hausse de popularité au début des années 1980. On l’a alors commercialisé et les arrivages dans les ports de la région se sont faits de plus en plus volumineux.