La Fromagerie des Basques innove et réduit son empreinte écologique

Cathy Gagnon

Le député Jean D’Amour est entouré de membres de cette famille oeuvrant, sans compter, au succès de la Fromagerie des Basques : Germain Pettigrew, père et président de l’entreprise, Mona Chouinard, s’impliquant au sein de l’administration et aux côtés de son conjoint, Yves Pettigrew, directeur général, suivi de sa mère, Madeleine Rioux, de sa sœur Lise Pettigrew et du conjoint de celle-ci, Roger Lévesque.

20 mars 2012 | 21h59

Par Cathy Gagnon

journaliste

Trois-Pistoles - Afin d’optimiser son système de traitement des rejets, la Fromagerie des Basques procède actuellement à la réalisation de différents projets nécessitant un investissement global de près de 3 M$.

Le député Jean D’Amour annonçait lundi une aide financière à cette entreprise familiale totalisant 1 012 875$, provenant du ministère des Ressources naturelles et de la Faune, du ministère du Développement économique, de l’Innovation et de l’Exportation et du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation.

Comme les rejets engendrés par la Fromagerie des Basques sont fortement chargés en matière organique, ils ne peuvent donc pas être déversés dans l’environnement sans d’abord subir un traitement. « En 2006, nous avons visité en France des installations semblables qui nous ont inspirées, raconte Yves Pettigrew, directeur général de la Fromagerie des Basques. Comme ces rejets ont un potentiel énergétique intéressant, nous ne voulions pas les traiter pour s’en débarrasser sans en avoir d’abord tiré le maximum. »

Méthanisation

Après des études de faisabilité, l’entreprise a donc été de l’avant dans le projet par l’installation d’équipements permettant le processus de méthanisation qui transforme la matière organique des rejets en biogaz. Depuis janvier dernier, le système est en place et le biogaz produit à partir des eaux blanches et du lactosérum traités, provenant des résidus de production de la fromagerie, alimente les chaudières de l’entreprise en remplacement du mazout léger utilisé auparavant. Ce changement aura pour effet de réduire d’environ 77 520 litres sa consommation de mazout léger soit l’équivalent de 212 tonnes de CO2 par année.

Ces matières résiduelles de la fabrication de fromage, qui servait autrefois à nourrir les porcs d’un élevage de la région, a maintenant une toute nouvelle vie utile au sein même de l’entreprise dont elle provient. « Cinq autres fromageries au Québec procèdent de cette façon mais c’est ici que nous retrouvons le système le plus perfectionné », révèle fièrement M. Pettigrew.

Dans la poursuite de ses objectifs, l’entreprise installera également un système de traitement autonome, un champs de polissage pour traiter l’azote des effluents et mettra à exécution son projet d’amélioration, par automate programmable, du contrôle des chambres d’égouttage et d’affinage leur permettant ainsi de mieux répondre à la demande en augmentant sa production.

« L’aide que nous apporte le gouvernement du Québec nous permet de minimiser notre empreinte écologique et environnementale. En nous dotant d’un système autonome, ce projet nous assure de pouvoir continuer notre progression », ajoute le directeur général. La Fromagerie des Basques, avec ses 55 employés dont 30 directement à la fabrication, produit déjà deux tonnes de fromage par jour en grande saison, se déclinant en 25 variétés et n’utilisant que du lait provenant des producteurs de la région.