Pierre Létourneau a relevé le défi
Bémol important toutefois, son parcours a dû être amputé d’une trentaine de kilomètres puisque les conditions exécrables de la température rencontrées dimanche ont contraint cet ultra-nageur à sauter l’étape L’Islet-Rivière Ouelle. Des vents de 30 km accompagnés de rafales de 40 km et des prévisions d’orages rendaient l’aventure plutôt périlleuse.
Parti de Québec, le vendredi 15 juillet au matin, Pierre Létourneau, a atteint le quai de Berthier après cinq heures et 48 minutes de nage ininterrompue. Le lendemain, samedi 16 juillet, il plongeait de nouveau dans les eaux du Saint-Laurent pour entreprendre la deuxième étape de son parcours. Il est arrivé au quai de L’Islet après six heures et 26 de nage.
« Je nage pour ma vie ! »
Plusieurs personnes attendaient le nageur à la marina louperivoise mercredi matin dont son épouse Guylaine Pelletier, une gerbe de fleurs à la main qu’elle allait fièrement lui remettre, et le groupe des cinq accompagnateurs qui le suivaient depuis le départ sur l’embarcation pneumatique « Feuille de chou 2 » gracieusement mise à sa disposition par l’entreprise Pomerleau Les Bateaux.

Photo : Martin Bélanger
La cause que poursuit Pierre Létourneau « Je nage pour la vie ! » a de particulier qu’elle n’a pas pour objectif de recueillir de fonds financiers à redistribuer par la suite dans la communauté. « Je nage pour sensibiliser les gens vivant une détresse psychologique et qui pourraient avoir des tendances au suicide. Il faut toujours garder espoir et persévérer. »
Dans un autre ordre d’idées, le nageur de 54 ans ne voit pas de différence marquée entre nager en eaux douces ou salées. « La salinité de l’eau n’a pas vraiment d’importance. C’est la température de l’eau qui est le facteur le plus important. »
En effet, parti de Québec quand l’eau était à une température de 20 à 22 degrés Celsius, Pierre Létourneau a nagé confortablement jusqu’à L’Islet. De Rivière Ouelle à Rivière-du-Loup, ce fut une tout autre histoire, le mercure étant descendu de près d’une dizaine de degrés. « J’ai dû me vêtir d’une combinaison isothermique car il m’aurait été impossible de continuer. »
Pierre Létourneau en était à sa sixième grande aventure en natation de longue distance dans les eaux du Québec. En 2004, il faisait un aller-retour de 36 kilomètres non-stop de 11 heures et sept minutes dans les eaux du lac Matapédia. En 2005, c’était le tour de l’Île d’Orléans, une épreuve de 77 km en 15 heures et 15. Un an plus tard, le défi s’avérait de taille avec la distance de 250 km reliant Montréal et Québec, qu’il allait réaliser par étapes sur une période de sept jours. En 2008 et 2009, il se lançait de nouveau dans le tour de l’Île d’Orléans mais il allait être contraint à chaque reprise d’abandonner en raison de la mauvaise température.
Un marathon sur le fleuve à la Heidi Levasseur (Québec-Matane) en guise de nouvelle aventure ? « Non, c’était ma dernière grande aventure ! »
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