Cette élection n’avait rien d’une partielle
Étrangement, pour ceux qui s’en souviennent, l’ambiance ressemblait au soir du 15 novembre 1976 quand René Lévesque avait prononcé le désormais célèbre : « Jamais je n’aurais pensé qu’un jour je serais aussi fier d’être Québécois. »
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Lundi soir, le Parti québécois était représenté par plus du tiers de sa députation à Québec pour assister, dans un Café St-Louis noir de monde dans le centre-ville de La Pocatière, au dépouillement d’un scrutin qui laissait peu à peu entrevoir que le candidat André Simard du Parti québécois allait l’emporter.
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Et plus l’échéance approchait, plus le décompte des boîtes de scrutin avançait, plus il devenait évident que la victoire était dans le sac, acquise, au très grand plaisir d’une foule en délire. On croyait assister aux derniers moments d’un match de hockey excitant quand l’équipe favorite jouissant d’une avance précaire égrène les dernières secondes, les spectateurs assis au bout de leur siège attendant impatiemment le son de la sirène qui annoncera que c’est terminé.
Et ce fut l’explosion quand on vit à l’écran 159/159 boîtes de scrutin, André Simard gagnant avec une majorité de 196 voix. Tous avaient prédit que cette élection partielle allait être serrée. Elle l’a été! Les deux partis ont déployé la grosse machine et les électeurs se sont présentés aux urnes dans une proportion de près de 58 %, ce qui est exceptionnel lors d’une élection partielle ou souvent, le vote ne s’exprime souvent que rarement au-dessus de la barre des 30 %.
Mais cette élection n’avait rien d’une partielle. Elle revêtait un enjeu important pour les deux grands partis. Elle a suscité un duel qui a pris l’allure d’une lutte titanesque qui a duré jusqu’à la toute fin.
En l’emportant dans Kamouraska-Témiscouata, le Parti québécois vient de ravir un siège qui appartenait au Parti libéral depuis 25 ans et la candidate libérale défaite lundi soir, France Dionne, est celle qui avait délogé le député péquiste Léonard Lévesque en 1985. Ce dernier avait été élu en 1976 et réélu en 1981.
En janvier 2008, lors de l’élection générale, le ministre Claude Béchard avait obtenu une très forte majorité de 6 612 voix sur son adversaire Ian Sénéchal de l’ADQ.
La chef du PQ, Pauline Marois, exultait sur la tribune d’honneur en compagnie du 52e député fraîchement élu et entourée des Sylvain Simard, Agnès Maltais, Pascal Bérubé et de nombreux autres députés de son parti.
Dans son discours, André Simard a eu cette pensée pour Claude Béchard, son prédécesseur, un homme qu’il admirait : « Mon cher Claude, tu peux reposer en paix, le comté que tu as tant aimé, est maintenant entre bonnes mains! » Une parole qui a littéralement soulevé la salle et reçu une approbation non feinte de tous ses nouveaux confrères avec qui il siégera désormais à l’Assemblée nationale.
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