Produits PBM : tout Saint-Pierre-de-Lamy réclame le courant 550 volts
Photo : Mario Pelletier
En effet, les municipalités voisines de Saint-Cyprien et Saint-Honoré sont desservies par une ligne de 550 volts. Hydro-Québec refuse de payer la facture de près de 700 000 $ pour accommoder Saint-Pierre-de-Lamy parce que l’alimentation actuelle atteint juste la limite tolérée en fin de réseau, soit un minimum de 207 ampères sur la ligne de 220 volts. Hydro-Québec pourrait agir si la municipalité créerait un important développement comprenant un réseau d’aqueduc et d’égout, mais il n’y en a pas dans ce village du Témiscouata. Pourtant, la municipalité se tire très bien d’affaires, on parle même de plein emploi.
Groupe Produits PBM subit depuis 32 ans les contrecoups du manque d’électricité 550 volts dans la municipalité de Saint-Pierre-de-Lamy. « Cette lacune ne nous a pas empêchés d’avancer, si bien que depuis 5 ans, nous avons pris un virage important, en faisant l’acquisition de nouveaux équipements dotés d’une technologie à la fine pointe; plaçant ainsi Produits PBM parmi les leaders au Québec, en tant que manufacturier en structure de composantes pour la construction. Nous sommes fiers d’affirmer que nous créons 70 emplois directs. Depuis le début, peut-être une question vous vient à l’esprit : Pourquoi investir tant d’effort et d’énergie à Saint-Pierre-de-Lamy? Je peux facilement vous répondre. Mon grand-père, mon père et moi-même sommes nés ici et Produits PBM est là pour y rester. Tout est là pour faire des affaires, sauf le 550 volts », de commenter le directeur général du Groupe Produits PBM, Frédéric Ouellet.
Photo : Mario Pelletier
TOUT SAINT-PIERRE-DE-LAMY
En fait, tout Saint-Pierre-de-Lamy réclame une alimentation électrique suffisante. L’érablière La Coulée Dorée, qui compte 50 000 entailles en 2010, et plusieurs autres exploitations en acériculture ont également besoin d’un courant électrique supérieur. « Les moteurs chauffent, nous avons dû ajouter une entrée de 400 ampères et nous devrons en rajouter une autre de 400 ampères bientôt. De plus, il nous faut des ventilateurs pour refroidir les moteurs, donc cela nous fait débourser plus d’argent et plus d’électricité. Dans peu de temps, cela prendra jusqu’à 360 volts pour alimenter la demande en électricité pour notre érablière », a mentionné Régina Dubé.
« Est-ce normal qu’à l’heure de pointe sur les fermes et pendant la saison acéricole, que pour faire saisir de la viande ou pour cuire mon steak il me faut allumer le rond de ma cuisinière 5 minutes avant d’y déposer la poêle dans laquelle je veux saisir ma viande? Est-ce normal d’avoir à remplacer aussi souvent certains appareils électriques? Est-ce normal que nos lumières sautillent et faiblissent? Et ma réponse à ces questions est non! », d’exprimer une citoyenne, Réjeanne Turcotte-Ouellet.
Photo : Mario Pelletier
« Quand je pense à notre situation, je pense également tout de suite à une baisse de courant ou à un moteur qui surchauffe. En production laitière, nous effectuons 2 traites par jour, 365 jours par année et pas de répit pour l’électricité à la ferme. Pourquoi la cause majeure des bris de moteurs est-elle la surchauffe? Quand un moteur ne reçoit pas la tension électrique pour laquelle il a été conçu, il y a baisse de régime et hop! Le bris survient. Comme nous sommes en fin de réseau électrique, souvent l’électricité n’atteint même pas les 220 ampères. En forte demande d’électricité, donc durant les traites, sur les heures de souper, dans le temps des sucres avec forte coulée, le courant peu diminuer à 210 ampères. Lorsque nous demandons d’effectuer des tests ou de régler le problème, on vient nous dire il n’y en a pas de problème. On vient vérifier dans des périodes plus calmes de la journée et tout apparaît normal », a commenté pour sa part Julie Gagnon, représentante des producteurs de lait.
Photo : Mario Pelletier
« Un projet de plus de 200 000 $ est requis pour apporter l’électricité jusqu’au camping, un dossier que nous travaillons en étroite collaboration avec la municipalité », a mentionné Mario Morin, président de la Corporation de développement touristique.
« On mentionnait hier à la télé que l’usine de Bécancour coûte 150 millions de dollars par année sans produire d’électricité. C’est frustrant! », a souligné le président du CLD de la MRC de Témiscouata, Jacques Asselin.
Le mot de la fin revient au préfet de la MRC de Témiscouata, Serge Fortin, qui entend porter le dossier jusqu’à la ministre des Ressources naturelles, Nathalie Normandeau. « Ce dossier de l’électricité devrait être réglé depuis belle lurette. Hydro-Québec est prête à fournir les Etats-Unis alors qu’ici, on attend. La société d’état, c’est extrêmement difficile à faire bouger, même pour un ministre », a commenté le préfet.
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