Front commun pour la protection des urgences de Trois-Pistoles et Pohénégamook
Des élus municipaux de Trois-Pistoles et Pohénégamook ont joint leur voix à ceux de la municipalité de Fortierville afin de réclamer davantage d’équité dans l’accès aux soins en région, ce jeudi 5 juin à l’Assemblée nationale. Ils dénoncent le manque de transparence et l’inaction du gouvernement, tout en exigeant un engagement clair pour le maintien des services d’urgence dans leur communauté.
Invités à Québec par Joël Arseneau, porte-parole du Parti québécois en matière de santé et de services sociaux, le maire de Pohénégamook, Benoît Morin, ainsi que le conseiller municipal de Trois-Pistoles, Maurice Vaney, ont pris la parole pour décrier les menaces de fermeture qui planent au-dessus de la tête de leurs citoyens depuis plusieurs mois.
La mairesse de Fortierville, Julie Pressé, ainsi que le conseiller municipal de Pohénégamook, Gilles Pelletier, étaient aussi présents afin de marteler que «les régions méritent mieux».
«C’est une question de vie et de mort, s’est insurgé Benoît Morin lors d’un point de presse. Les minutes qui comptent le plus [en cas de problèmes de santé], ce sont les premières. À Pohénégamook, on sait qu’on peut sauver des vies et on l’a prouvé à plusieurs reprises. Ce n’est pas un service d’ambulance qui va nous permettre de répéter ça.»
«On veut garder nos services de proximité et on va se battre corps et âme pour y arriver, a-t-il martelé. C’est le message qu’on veut envoyer au CISSS du Bas-Saint-Laurent et à Santé Québec. On va faire tout ce qui est possible.»
Il a rappelé que le service d’urgence du CLSC de Pohénégamook était performant, malgré le peu de ressources dont il dispose. Il estime que le gouvernement «devrait prendre exemple sur ce qui [s’y passe]» et travailler en équipe avec les plus petits milieux pour «faire mieux avec peu».
«Il faut travailler ensemble pour trouver des solutions et non couper pour des économies de bout de chandelle», a-t-il ajouté, appelant le gouvernement à ne pas prendre de décisions qui vont «à l’encontre des citoyens».
Rappelons que Santé Québec tarde toujours à dévoiler son plan détaillé des coupures qui auront lieu dans le réseau de la santé. À Trois-Pistoles et Pohénégamook, les urgences sont toujours en service, mais les signaux d’alerte sont allumés et les craintes de fermeture sont bien vivantes.
«Depuis bientôt 6 mois, la population et les travailleurs en santé de Trois-Pistoles et de la MRC des Basques vivent dans l’angoisse de perdre un service essentiel. La population a tenté de faire comprendre que ces coupures sont contre-productives et inacceptables», a déclaré Maurice Vaney, conseiller municipal à Trois-Pistoles.
«Nous aimerions comprendre la logique derrière ces décisions ‘’à venir’’. Pour lutter des déficits budgétaires, on propose selon nous une opération à bénéfice nul. Transférer les couts épargnés en fermant nos services ne feraient que déplacer ces couts-là vers d’autres colonnes comptables», a-t-il ajouté.
Selon Joël Arseneau, les situations «alarmantes» de Trois-Pistoles, Pohénégamook et Fortierville ne sont pas des cas isolés. Elles illustrent même «la logique de gestion par attrition des services des soins de santé en région», estime-t-il.
«Il est temps que le ministre [Christian] Dubé se branche et qu’il nous assure qu’il n’y aura pas de fermeture d’urgences en catimini pendant l’été, pendant que tout le monde regarde ailleurs! Aujourd’hui, on fait front commun avec les urgences régionales pour porter un message clair : le ministre doit cesser de se cacher derrière le paravent de Santé Québec, assumer ses responsabilités, dissiper les doutes et dire clairement qu’il ne permettra pas la création de déserts médicaux en région», a-t-il indiqué.
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