Équilibrer enseignement au collégial et lutte à la désinformation
«Dans un monde où on est enseveli d’information et où la ligne est de plus en plus mince entre le vrai et le faux, comment peut-on mieux former nos jeunes pour qu’ils soient capables de faire des choix judicieux?» C’est la question à laquelle les membres de plus d’une dizaine de syndicats de partout au Québec tentent de répondre, en participant au 24e congrès de la Fédération de l’enseignement collégial (FEC-CSQ) du 4 au 6 juin à Rivière-du-Loup.
Non seulement l’intelligence artificielle (IA), mais aussi la désinformation, seront au cœur des échanges. Le président de la FEC-CSQ, Youri Blanchet, souligne qu’il est essentiel de former de jeunes citoyens capables de discernement. «Ce qui fait la différence dans la société et dans les milieux de travail, c’est d’avoir des connaissances générales acquises et intégrées. Pour nous, ça fait partie d’une formation citoyenne qui demeure toujours d’actualité», explique M. Blanchet.
Même si toute l’information du monde peut se trouver en un seul clic, la qualité des interventions dans une discussion et la richesse des discours reposent sur l’éducation, croit-il. «Ce n’est pas vrai qu’à tout moment, on peut aller chercher l’information immédiatement. Parfois, il faut répondre de façon spontanée et instantanée [...] Les apprentissages permettent d'organiser sa pensée, de mieux argumenter et ils contribuent à former un esprit de synthèse et d'analyse.»
Le président de la FEC-CSQ explique que la démocratisation de l’utilisation de l’IA par le grand public soulève des questionnements auprès des enseignants du secteur collégial. «Il y a plein de profs qui vont inciter les étudiantes et étudiants à utiliser l’IA de façon adéquate avec des bonnes requêtes […] Il faut s’en servir comme outil plutôt qu’une fin», ajoute Youri Blanchet.
Des ateliers offerts lors du congrès permettront aux membres des syndicats d’échanger sur leurs façons d’utiliser l’IA à bon escient dans un cadre éducatif. «Le moyen le plus facile, sûr et simple serait de revenir au papier et crayon. Ce n’est pas ça qu’il faut faire, il faut revoir nos façons d’enseigner», soulève le président de la FEC-CSQ.
COMPRESSIONS BUDGÉTAIRES
La FEC-CSQ estime que la prochaine année sera cruciale pour de nombreux établissements collégiaux à travers la province. Déjà, des coupes de 151 M$ de la part de Québec sont anticipées. Youri Blanchet craint que les réductions budgétaires ne touchent les contrats temporaires du personnel de soutien, tant au niveau de la réussite que de la santé mentale des étudiantes et étudiants du réseau collégial.
«Ça nous inquiète beaucoup […] Moins on a de personnel pour soutenir la réussite étudiante, plus ça surcharge les profs aussi. Il ne faut pas oublier que c’est une équipe, dans un cégep.»
Dès l’automne, le syndicat se mettra en action afin de dénoncer ces coupures en enseignement supérieur. «On a coupé dans le gras. Mais là, on est en train de couper dans le maigre. Ça ne marche plus», conclut M. Blanchet. Il est préoccupé par la qualité de l’enseignement et du soutien qui sera offerte aux étudiants dans le contexte actuel. Le 24e congrès de la FEC-CSQ se déroule du 4 au 6 juin à l’Auberge de la Pointe de Rivière-du-Loup, sous le thème «Du coeur au savoir».
La FEC-CSQ représente près de 3 000 enseignantes et enseignants de cégep venant de plusieurs régions du Québec, dont Rivière-du-Loup.
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