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Une collection de crayons qui a bonne mine 

durée 25 mai 2025 | 06h52
  • Marc-Antoine Paquin
    Par Marc-Antoine Paquin

    Journaliste

    Les gens collectionnent toutes sortes de choses. Certains accumulent les timbres, d’autres les monnaies, les œuvres d’art ou encore les dés à coudre. Pour Lauréat Rossignol, l’obsession se retrouve ailleurs : les crayons de bois. Des objets simples du quotidien qu’ils rassemblent depuis 70 ans déjà et qu’il a fait découvrir à ses ami(es) et voisins de la résidence Le Saint-Louis de Rivière-du-Loup, le 14 mai.

    Info Dimanche a rencontré M. Rossignol en fin de journée, alors qu’il s’apprêtait à remballer ses crayons dans les coffres où ils sont conservés précieusement. Durant les heures précédentes, des dizaines de locataires de la résidence sont venus le visiter dans la salle des loisirs afin de découvrir ses trésors. Que du bonheur pour celui qui se passionne pour ces petits objets à la mine de plomb depuis l’adolescence. 

    «Les gens ont trouvé ça extraordinaire», a-t-il partagé, le sourire aux lèvres. «Ils trouvent ça beau et ils sont intrigués. La collection intéresse les petits et grands.»

    À ses côtés, des crayons de bois à perte de vue…ou presque! Des tables étendues sur plusieurs mètres sur lesquelles semblent être disposés des milliers d’exemplaires neufs et classés par thèmes, pour la plupart. 

    «La collection possède aujourd’hui plus de 3 000 crayons, dont la très grande majorité n’a jamais été taillée», a confirmé Lauréat Rossignol, sans cacher une pointe de fierté. Il y en a de toutes les tailles et de toutes les couleurs. Certains possèdent des accessoires comme des effaces représentant des dessins animés, d’autres scintillent tellement leur revêtement est brillant. Ensemble, ils forment une grande mosaïque multicolore.   

    «Ils sont tous uniques!», a assuré le collectionneur avant de poursuivre la conversation. «Aimes-tu le hockey? Il y a les équipes de la Ligue nationale ici. J’ai même celui des Nordiques!», a-t-il confié en présentant le fruit de sept décennies de travail.  

    Photo : Marc-Antoine Paquin 

    L’IDÉE DE MAMAN ROSE-ANNA

    Lauréat Rossignol raconte qu’il avait 16 ans quand cette folle aventure a débuté. C’était à l’Oratoire Saint-Joseph de Montréal, où il avait accompagné ses parents, au milieu des années 50. 

    «Ma mère Rose-Anna [Michaud] m’a offert un crayon qu’elle avait récupéré sur place, un crayon du frère André. C’était mon tout premier», s’est-il remémoré. «Sur le chemin du retour, elle m’a proposé de commencer une collection et elle m’a dit que [le Saint] allait m’aider. J’ai trouvé que c’était une excellente idée.»

    Intervention divine ou non, force est aujourd’hui de constater que sa maman avait vu juste. Le lien qui a uni son fils et les crayons ne s’est jamais dissipé. Âgé de 88 ans, M. Rossignol a toujours la passion et il n’a jamais arrêté de les collectionner.

    «C’est toujours dans mon esprit, encore aujourd’hui», a-t-il confié. Toutes ses années plus tard, il est constamment à la recherche du crayon qui complètera sa collection. «C’est toujours un plaisir d’en trouver un nouveau», a-t-il confirmé. 

    Lauréat Rossignol est originaire de Saint-Honoré-de-Témiscouata, mais il a vécu plus de 50 ans sur le chemin rivière Verte de Saint-Antonin. Il a passé sa carrière dans le domaine de la livraison chez Transport D’Anjou de Rivière-du-Loup. 

    Ce travail, dit-il, l’a amené à voyager et à rencontrer beaucoup de personnes pendant plus de 40 ans. Que d’occasions pour lui de mettre la main sur de nouveaux exemplaires. Et disons-le franchement : il a toujours eu l’œil aiguisé pour la bonne affaire.

    «J’allais au Nouveau-Brunswick, au Témiscouata. Chaque fois que je rentrais quelque part, dans un commerce, une épicerie, une maison, je regardais s’il n’y avait pas un crayon qui m’attendait», a-t-il imagé. 

    «À une époque, le crayon était un outil promotionnel», a-t-il rappelé. «Aujourd’hui, c’est plus rare, il y en a moins. Les crayons ne sont plus utilisés comme avant.»

    Avec les années, la collection a aussi été développée grâce au bouche-à-oreille, ainsi que par l’aide de proches et des connaissances qui lui ont fait cadeau de plusieurs pièces en provenance des quatre coins du monde. 

    Preuve que la chasse ne cesse jamais, il a même reçu trois nouveaux exemplaires, le 14 mai, gracieuseté de deux résidentes du Saint-Louis. «C’était une belle surprise», a-t-il reconnu, confirmant que sa porte est toujours ouverte pour de nouvelles acquisitions. 

    Aujourd’hui, Lauréat Rossignol est fier de la collection qu’il a bâtie peu à peu. Et il n’est pas question de la vendre, a-t-il prévenu. «On m’a déjà proposé 1000 $, mais j’ai refusé. Il n’en était pas question!», a-t-il renchéri en riant. 

    Un jour, a-t-il dit, c’est sa fille Guilaine qui en héritera. L’histoire pourra ainsi continuer de s’écrire.

    À la main, évidemment. 


     

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