Des tableaux interactifs bienveillants au KRTB
Les mots rassemblent, unissent et guérissent même parfois. C’est dans cet esprit que les villes de Rivière-du-Loup, Trois-Pistoles, Témiscouata-sur-le-Lac, Pohénégamook et Saint-Pascal accueillent ces jours-ci un tableau Nidanay, installé de façon permanente, afin de briser l’isolement, favoriser la bienveillance et prévenir le suicide.
L’initiative est celle du Centre prévention suicide du KRTB. L’organisme a fait l’acquisition de ces tableaux afin de les offrir gratuitement à différentes communautés de son territoire, de favoriser les échanges humains et de créer un mouvement de solidarité et d’entraide.
Concrètement, le tableau Nidanay permet à toutes les personnes intéressées d’apposer une pensée, une phrase, un état d’esprit. Des mots lumineux qui encouragent la bienveillance, le soutien et la vie. Comme un pied de nez à la douleur, à la solitude et au doute que plusieurs traversent en silence.
«Les gens qui sont dans leur souffrance, parfois ça prend juste une petite étincelle pour rallumer l’espoir et je pense qu’on peut facilement la créer en mettant des phrases qui nous font du bien», explique Julie Jalbert, directrice générale et responsable clinique au Centre prévention suicide KRTB, lors d’une conférence de presse annonçant l’installation à venir d’un tableau à Trois-Pistoles.
Il s’agit, dit-elle, d’un outil de sensibilisation informelle qui réussit à aller chercher beaucoup de gens. «Écrire un mot, ça peut être fait rapidement, à l’abri des regards. Ça demande moins d’implication que des rencontres, par exemple. C’est plus facile de s’exprimer ou de prendre conscience de ce qui est écrit.»
Pour certains utilisateurs, l’écriture sera libératrice, apaisante. Pour d’autres, elle servira de courroie de transmission vers des gens dans le besoin. Des gens de leur communauté, peut-être même leur voisin.
«C’est un cas gagnant-gagnant. On peut se faire du bien en partageant quelque chose et une autre personne peut vivre du positif à la lecture de ce qui est écrit», soutient Julie Jalbert.
Avec ces tableaux, le Centre de prévention suicide du KRTB espère que des mots s’élèveront. Des mots simples, mais essentiels. «Des mots pour dire qu’il y a toujours une main, une voix, un souffle, une raison de rester. Ils ne donneront pas toutes les réponses, mais ils ouvriront la porte au dialogue, à l’écoute, à l’aide», décrit-elle.
Nidanay, prononcé «Need an eye» à l’anglaise, a été créé par Michel Legault, un citoyen de la rive-sud de Montréal dont la conjointe a commis l’irréparable au début de la pandémie. Il est le fruit d’une consultation multidisciplinaire entre psychologue, travailleur social et spécialiste en communication d’urgences.
Chaque tableau est de bonne dimension (3 pieds sur 6 pieds) et comporte différentes amorces de discussion servant l’expression des sentiments. Ils peuvent être installés autant à l’intérieur qu’à l’extérieur et bénéficient d’un revêtement spécial facilitant l’écriture et le nettoyage.
«Le simple fait d'écrire ce qu'on ressent peut aider à clarifier nos émotions et nous donner une meilleure compréhension de nous-même», peut-on lire sur le site Web du projet Nidanay.
Actuellement, on retrouve une centaine de ces tableaux à travers la province et leur nombre de cesse d’augmenter, que ce soit dans les municipalités, au cœur des écoles ou même dans des résidences de personnes âgées.
À Trois-Pistoles, le tableau Nidanay sera bientôt installé au parc Janine-G.-Martin, lequel est situé sur la rue de la Gare. À Rivière-du-Loup, on pourra le retrouver au parc du Campus-et-de-la-Cité, tandis que le parc Clair-Soleil sera le point de rendez-vous à Témiscouata-sur-le-Lac.
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