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De nouvelles cannes de «sirop» pour dénoncer les coupes forestières intensives

durée 8 décembre 2024 | 06h57
  • Lydia Barnabé-Roy
    Par Lydia Barnabé-Roy

    Journaliste de l'Initiative de journalisme local

    Les Producteurs et productrices acéricoles du Québec (PPAQ) ont fait parvenir un cadeau bien spécial aux députés de la Coalition avenir Québec (CAQ) dans les derniers jours : une canne de «sirop d’érable» remplie de bran de scie arborée d’une toute nouvelle image, une forêt dépourvue de presque tous ses arbres. Ce premier geste d’éclat de la fédération vise à dénoncer les coupes forestières intensives dans les forêts publiques québécoises et à protéger les érables qui s’y trouvent.

    «C’est pour montrer à la CAQ qu’on est tanné de se faire mener en bateau. Ça fait quatre ans qu’on est dans le débat pour avoir des superficies réservées à l’acériculture dans les forêts publiques», souligne le président régional du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie des PPAQ, Justin Plourde.

    Un plan directeur pour le développement de l’acériculture en forêt publique a été publié par le ministère des Ressources naturelles et des Forêts (MRNF) en avril 2023. «Force est de constater, presque deux ans plus tard de négociations après sa sortie, que c’était de la poudre aux yeux. Il n’y a pas de volonté de ce gouvernement-là à faire une place à l’acériculture dans les forêts publiques, croit le président. Les cibles qui nous sont offertes sont dérisoires. On ne nous donne à peu près rien».

    Le plan d’action prévoit une orientation minimale de 10 000 hectares à court terme (0 à 10 ans) pour le développement de l’industrie acéricole au Québec. Or, les PPAQ réclament 25 000 hectares minimum pour la même période et un plancher de 35 000 hectares à moyen terme. À la suite des discussions entre la fédération et le ministère, le nombre a seulement été augmenté à 15 000 hectares.

    «On ne demande pas une cenne, on ne demande pas un chèque. Tout ce qu’on demande c’est de nous garantir d’avoir des superficies attribuées à l’industrie acéricole pour qu’elle puisse se développer», clame Justin Plourde.

    Annuellement, l’industrie acéricole croit de 5 à 6 %. Les entailles en forêts publiques représentent 18 % du nombre total en province. «Si on extrapole la croissance sur un horizon de 80 ans, on aurait besoin de 200 000 hectares», indique le président.

    Afin de soutenir ce développement, selon lui, il faut bien arrimer les industries acéricoles et forestières. Avant d’entailler un érable, ce dernier doit croitre pendant 75 à 80 ans. «Les gestes que l’on pose aujourd’hui vont avoir des impacts pour plusieurs années. Les coupes qu’on fait dans nos érablières présentement, si on ne les fait pas bien, on va en subir les conséquences pour les 25-30-40 prochaines années», soutient-il.

    Le nombre actuel d’hectares réservés à l’acériculture par le gouvernement va freiner le développement de l’industrie, pense M. Plourde. Il ne serait pas étonné que la croissance de l’acériculture doive arrêter 5 à 10 ans pour permettre aux érables de pousser.

    Une rencontre avec la ministre du MRNF et les PPAQ est prévue dans les prochains jours. Les acériculteurs espèrent faire certains gains. Dans le cas contraire, d’autres gestes de manifestation seront effectués.
     

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