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Protection côtière

Un chantier majeur se met en branle à Notre-Dame-du-Portage

durée 24 octobre 2024 | 06h59
  • Andréanne Lebel
    Par Andréanne Lebel

    journaliste

    La Municipalité de Notre-Dame-du-Portage a démarré un imposant projet de protection côtière qui devrait s’étendre sur plusieurs années. Le document d’avis de projet déposé en aout 2024 au ministère de l’Environnement compte pas moins de 77 pages.

    En mars 2023, la Municipalité de Notre-Dame-du-Portage a obtenu un montant de 9,4 M$ du gouvernement du Québec afin d’intervenir pour minimiser les risques liés à l’érosion et à la submersion côtière. La Fédération québécoise des municipalités (FQM) agira d’ailleurs comme un consultant pour la gestion de projet, la préparation des plans et devis et l’obtention de plus d’une vingtaine d’autorisations gouvernementales et environnementales.

    Dans la zone d’intervention (à protéger), longue de 3,6 kilomètres à l’ouest du quai, on retrouve 145 bâtiments résidentiels, commerciaux et municipaux, de même qu’un réseau d’aqueduc et d’égouts. Environ 38,5 M$ d’actifs sont directement concernés par les risques côtiers. «Il y a beaucoup de maisons proches de l’eau à Notre-Dame-du-Portage. On ne sait pas quand les tempêtes arrivent. Quand elles arrivent, vaut mieux être prêt», souligne la directrice générale de Notre-Dame-du-Portage, Marie-Hélène Harvey.

    Ce secteur se trouve dans une Réserve de territoire aux fins d’aire protégée (Estuaire du Saint-Laurent), qui est concernée par une Entente de collaboration Canada-Québec pour l’établissement d’un réseau d’aires marines protégées au Québec.

    «Un milieu sensible comme ça, dans un projet de réserve provincial et fédéral, ça vient ajouter une couche de complexité dans les autorisations», explique le directeur Ingénierie, infrastructures et adaptation aux changements climatiques de la FQM, Dominic Lachance.

    RICHESSE ÉCOLOGIQUE

    On y retrouve un marais maritime, où des espèces menacées ou vulnérables comme des bruants de Nelson, des faucons pèlerins et des hirondelles de rivage ont été observées. Le site fait partie de l’habitat essentiel du bar rayé et il est situé près de celui du béluga.

    «Au niveau écologique, c’est l’un des projets de protection que l’on fait qui se trouve dans l’un des milieux les plus riches. C’est sûr que c’est important qu’on suive les étapes environnementales», renchérit M. Lachance.

    Ces démarches auprès des différents ministères impliqués pourraient s’étaler sur plus de deux ans, selon lui. Les travaux pourraient donc commencer en 2027 ou 2028. «Comme citoyen, parfois on trouve que ça n’avance pas assez vite. Quand on voit toutes les étapes à franchir, ça aide à la compréhension […] Il n’y a personne qui se tourne les pouces sur le projet.»

    L’automne dernier, la population a pu voir des bateaux et des drones qui faisaient l’acquisition de données bathymétriques et de données LiDAR (terrain, canopée, pente) au large de la municipalité. «Il y a des maisons qui ont été bâties il y a plus de 100 ans, qui sont presque sur la plage. Aujourd’hui, ils ne pourraient pas rebâtir à la même place. Évidemment, ça cause un risque supplémentaire», explique la directrice générale de la Municipalité, Marie-Hélène Harvey.

    Divers milieux côtiers, comme des marais, des affleurements rocheux, des plages et des aboiteaux requièrent une diversité de solutions ciblées et adaptées à la réalité de Notre-Dame-du-Portage. «Le marais a quand même un certain effet protecteur pour atténuer l’énergie des vagues avant que ça se rende au rivage […] Plusieurs résidences ont été identifiées à risque par le ministère de la Sécurité publique», ajoute M. Lachance.

    Plusieurs scénarios de protection devront être envisagés et la relocalisation préventive de certains bâtiments n’est pas exclue. On note aussi parmi les options la recharge de plage, l’enrochement et la création d’un brise-lames au large de la côte. Les interventions viseront à diminuer le risque de franchissement par les vagues, de submersion côtière, de projection de débris et de recul des berges par l’érosion.

    La dernière tempête d’envergure avait eu lieu le 6 décembre 2010 à Notre-Dame-du-Portage. Une surcote d’environ un mètre avait causé d’importants dommages sur la route du Fleuve. Des résidences avaient été inondées.

    » À lire aussi : 

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