L’aménagement de la forêt privée : une solution pour l’avenir
Les partenaires de la Table de concertation de la forêt privée du Bas-Saint-Laurent ont démontré les avantages d’aménager les forêts du Bas-Saint-Laurent lors d’une visite terrain à Trinité-des-Monts et Esprit-Saint le 23 septembre.
«Le Bas-Saint-Laurent se bat pour obtenir les budgets d’aménagement nécessaires pour conserver les acquis et assurer l’avenir de sa forêt et comme on ne s’est toujours pas fait comprendre par le ministère des Ressources naturelles et des Forêts, nous passons à l’étape suivante», indique Chantale Lavoie, préfet de la MRC de La Matapédia et présidente du Collectif régional de développement du Bas-Saint-Laurent.
La récolte de forêt actuelle est directement liée aux investissements des gouvernements précédents. Sans financement, l’avenir de toute la filière forestière sera compromis, croit Mme Lavoie. «Les retombées économiques générées par la forêt privée sont nécessaires à notre région et se traduisent en emplois, par le maintien de nos usines et la prospérité de plusieurs municipalités», complète-t-elle.
La visite terrain a permis de constater les dégâts causés par les chablis du 23 décembre 2022 et par l’épidémie de tordeuse des bourgeons de l’épinette qui sévit depuis plus de 10 ans dans la région. Beaucoup de ces superficies touchées deviendront infructueuses pendant de nombreuses années si les budgets pour leur remise en production ne sont pas disponibles, ce qui signifie qu’elles capteront moins de carbone, indique le Syndicat des producteurs forestiers du Bas-Saint-Laurent.
«En insuffisance de budgets, beaucoup de plantations ne seront pas éclaircies. On se prive donc de volumes de bois de qualité supérieure et de récolter l’usufruit des investissements passés. Cela est paradoxal dans un contexte où les approvisionnements en forêt publique subissent des pressions baissières (feux, aires protégées, caribou, etc.). Avec les budgets nécessaires, la forêt privée pourrait pallier ces baisses d’approvisionnement anticipées en forêt publique», confirme Pierre Sirois, président de la Fédération des groupements forestiers du Bas-Saint-Laurent.
En 2016, on estimait à 4 840 le nombre d’emplois reliés à l’ensemble de la filière forestière. La forêt privée fournit environ 50% des volumes de bois aux usines de transformation de la région. Pour la dernière année d’intervention soit 2023, les différentes enveloppes budgétaires ont permis d’investir 13 M$ dans la forêt privée bas-laurentienne. Pour l’année 2024, c’est 12,5M$ qui pourront être investis sur le territoire, et ce malgré l’annonce d’une nouvelle enveloppe (totalisant 27 M$ provincialement) pour aider à l’aménagement des forêt privées. On estime que le manque à gagner pour remettre en production les forêts mal régénérées et réaliser les travaux d’aménagement nécessaires est minimalement de 2 M$ annuellement.
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