Rivière-du-Loup
Traverse : «On a la démonstration claire que le gouvernement laisse tomber une région»
Le gouvernement du Québec a refusé de se saisir de la pétition de 8 000 noms initiée par le citoyen du secteur de la Pointe, Marc Morin, en faveur du maintien du service de traverse à Rivière-du-Loup. Citoyens et élus de la Ville se sont rendus pour une troisième fois à l’Assemblée nationale le 24 septembre, afin de tenter de se faire entendre. Ils en reviendront bredouilles, n’ayant obtenu aucun engagement.
Lors de la période de questions, le premier ministre du Québec, François Legault et la vice-première ministre, Geneviève Guilbault, ont refusé de se prononcer concernant le maintien de la traverse à Rivière-du-Loup. Ils ont tous les deux affirmé qu'une décision sera rendue cet automne dans ce dossier.
«Si le gouvernement du Québec se targue d’être un parti de l’économie, vous venez d’avoir la démonstration claire qu’il laisse tomber une région, parce que ça fait quatre ans que la demande a été faite et c’est urgent d’agir», a lancé le leader de l’opposition officielle, Monsef Derraji, lors d’un point de presse tenu à Québec.
«Jusqu’à maintenant, on n’entend rien de significatif de pertinent», a fait savoir le conseiller du district de la Pointe de Rivière-du-Loup, Carl Thériault, qui s’est déplacé encore une fois à l’Assemblée nationale afin de faire pression sur le gouvernement, en compagnie du citoyen Marc Morin et de la présidente-directrice générale de la Chambre de commerce de la MRC de Rivière-du-Loup, Claudette Migneault. Ils y avaient déjà plaidé leur cause le 7 février et le 29 mai.
«Chez nous, dans la MRC de Rivière-du-Loup, tout projet de transfert ne passera jamais. Le gros bon sens va finir par prévaloir et prendre le dessus», a conclu Carl Thériault. Il craint que le déménagement éventuel de la traverse vers le port de Gros-Cacouna, situé 15 kilomètres à l'est, ne déstructure le pôle économique et touristique de la région.
Le citoyen Marc Morin a qualifié les deux refus du gouvernement de «deux baffes». En juin 2024, la députée de Rivière-du-Loup-Témiscouata, Amélie Dionne, avait déposé sa pétition lors de la dernière journée de la session parlementaire.
«Mon message s’adresse maintenant à M. [François] Legault et à M. [Éric] Girard [NDLR : le ministre de l’Économie], si vous cherchez des investissements responsables, judicieux, bien placés et qui vont rapporter, la preuve est faite, investissez dans le quai de Rivière-du-Loup. Ça va vous rapporter et c’est pour les 100 prochaines années», a-t-il lancé.
La présidente-directrice générale de la Chambre de commerce de la MRC de Rivière-du-Loup, Claudette Migneault a souligné que l’avenir et la prospérité du Québec passe par les régions. Elle a rappelé que le gouvernement fait attendre sa décision depuis quatre ans. «On réitère au gouvernement du Québec qu’il est urgent d’agir et de réaliser son engagement du 29 mai dernier à l’effet d’agir rapidement et de confirmer que la traverse ira bel et bien au quai de Rivière-du-Loup», a-t-elle complété.
Rappelons que le 29 mai dernier, les députés de la CAQ ont refusé d'appuyer une motion présentée par le Parti libéral du Québec demandant au gouvernement de s'engager à maintenir le lien maritime au quai louperivois.
La Société des traversiers du Québec a annoncé une étude d’opportunité en décembre 2020 concernant le lien fluvial reliant le Bas-Saint-Laurent à Charlevoix. À ce moment la circonscription était représentée par le député de la Coalition avenir Québec, Denis Tardif. Les conclusions de ce rapport devaient être connues au printemps 2022.
En janvier 2024, la STQ a lancé un appel d’intérêt s’adressant aux armateurs privés qui voudraient opérer la traverse. Présentement, l’opérateur privé Clarke inc. exploite la traverse Rivière-du-Loup-Saint-Siméon depuis plus de 50 ans, tandis que la Société des traversiers du Québec gère les infrastructures. L’entreprise assurera le service jusqu’à la fin de la saison 2025 au quai de Rivière-du-Loup.
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