Les MRC du Bas-Saint-Laurent se mobilisent pour maintenir les travailleurs en aménagement forestier en emploi
Dans l’urgence de maintenir la main-d’œuvre régionale en place pour la saison sylvicole, et devant le refus du ministère des Ressources naturelles et des Forêts d’offrir le soutien financier demandé par la région, les huit MRC et le Collectif régional de développement du Bas-Saint-Laurent ont mobilisé le milieu et rassemblé une contribution de 100 000 $ pour préserver les avantages sociaux fournis par le projet pilote Expérimentations de différents modes de rémunération pour les ouvriers en aménagement forestier durant l’année en cours et préparer la transition.
Cette contribution vient s’ajouter à celles des autres partenaires du projet, dont les cinq groupements forestiers du Bas-Saint-Laurent qui offrent un financement à la hauteur de 250 000 $. Tous les partenaires conviennent du fait que ce financement est temporaire, sur une durée d’une année seulement, pour maintenir les avantages du projet tout en préparant la transition vers l’intégration de modalités pérennes.
Ce projet pilote a été mis en place en 2020 dans le but d’expérimenter des mesures de valorisation du travail forestier pour contrer la chute drastique du nombre d’ouvrières et d’ouvriers forestiers vécue au Bas-Saint-Laurent depuis plus de 20 ans. L’évaluation de ce projet démontre que les conditions salariales basées sur un mode de rémunération à taux horaire, avec des avantages sociaux et un accès à la formation, représentent les facteurs d’attraction les plus prometteurs.
En s’appuyant sur ces résultats, la région recommande au MRNF et au Bureau de mise en marché des Bois (BMMB) d’incorporer, dans la grille de taux pour la valeur des traitements sylvicoles, les avantages sociaux suivants : REER collectif, heures mobiles, temps de déplacement, prime à la polyvalence et temps de préparation pour les outils de travail.
«Ce financement ne couvre pas tous les besoins du projet et nous oblige à retrancher certains avantages, mais il nous permet de maintenir la majorité de nos travailleurs en place. Malgré quelques départs, la plupart ont renouvelé leur engagement pour la saison. Ils nous font confiance. Nous sommes déçus du retrait du ministère dans le financement de ce projet, nous aurions voulu qu’il demeure partenaire financier, ce qui aurait fourni de meilleures conditions pour faire la transition. Le MRNF nous dit être ouvert à poursuivre les discussions pour trouver la meilleure voie à prendre afin de permettre aux groupements forestiers d’offrir des conditions optimales à ses employés et ainsi réaliser les travaux sylvicoles attendus pour la région», a fait savoir Serge Pelletier, préfet de la MRC de Témiscouata.
«Notre région mise sur la valorisation de sa main-d’œuvre pour faire face à la pénurie. Cette approche nous permettra non seulement d’agir sur l’attractivité des métiers forestiers, mais aussi sur la vitalité de nos communautés forestières. Le métier d’ouvrier forestier compose avec un retard considérable en matière de rémunération et de valorisation. Le gouvernement réfléchit actuellement à l’avenir de la forêt et à la réforme du régime forestier; c’est pourquoi il nous apparaît essentiel de placer nos communautés forestières ainsi que les travailleurs et travailleuses qui y vivent au cœur de cette réflexion», ajouté Bertin Denis, préfet de la MRC des Basque et vice-président du Collectif régional de développement.
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