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Une «expérience transformatrice» entre Ottawa et Percé

durée 30 juin 2024 | 06h53
  • Marc-Antoine Paquin
    Par Marc-Antoine Paquin

    Journaliste

    La biologiste, guide de plein air et artiste Charlène Dupasquier a parcouru 1 600 km à vélo entre Ottawa et Percé en mai dernier afin de lever le voile sur la spondylarthrite axiale (SpA), une maladie auto-immune inflammatoire chronique dont elle est atteinte. Un défi à la fois physique et mental qu’elle a non seulement su relever avec brio, mais dont elle revient changée et en paix avec le monstre invisible qui s’est approprié son corps.

    En février, alors que les préparations en vue de l’expédition Arundo battaient leur plein, Charlène Dupasquier ne savait pas si elle allait réussir à atteindre son objectif initial ambitieux de relier à vélo la capitale canadienne à la côte gaspésienne. Terre à terre, pleinement consciente de la montagne à gravir, elle jugeait avec philosophie que le but du périple n’en était pas un de performance, mais était plutôt une quête de résilience, de flexibilité et d’adaptation.

    N’empêche, la maladie allait-elle prendre le dessus? Des surprises allaient-elles lui mettre des bâtons dans les roues? Les questionnements étaient nombreux, le voyage étant aussi imprévisible que les chemins forestiers et de montagne qu’elle comptait emprunter. Mais voilà, près d’un mois après son retour dans son coin de pays du Kamouraska, la cofondatrice de l’organisme Au cœur de la Tornade a eu toutes ces réponses…et bien plus encore. Elle décrit son mois de mai comme une «expérience transformatrice», pleine de félicité et de fiertés.

    «Parfois, on se met beaucoup de pression. Oui, on a des limites, oui, les traumas de la vie nous limitent, mais finalement, quand on adopte un état d’esprit différent, quand on accepte de voir les choses différemment et qu’on s’adapte, on réalise vraiment de très, très grandes choses», a raconté Charlène Dupasquier.

    De son propre aveu, le début du périple a été très ardu, parsemé de conditions difficiles, de nombreux défis et de doutes, À travers les chemins «bouetteux», la rocaille, la neige et le froid, son corps et son état d’esprit ont été mis à rude épreuve.

    Mais le petit groupe qu’elle formait avec son conjoint Tony et le réalisateur et ami Richard Mardens n’a jamais abandonné et il a finalement été récompensé. Quelque part au Témiscouata, à mi-parcours, les aventuriers ont reçu une offrande inespérée : une soirée historique d’aurores boréales. Un spectacle qui, combiné aux aventures vécues sur les sentiers et les rencontres avec la faune sauvage et la population, leur a permis de prendre la route de la Gaspésie avec un état d’esprit complètement renouvelé. Comme un cadeau du ciel.

    «À travers tout cet émerveillement, les discussions qu’on a eues m’ont fait réaliser que nous vivions des moments inoubliables et d’exception. Ça m’a donné le coup de fouet qu’il fallait pour apprécier le moment présent et revenir dans l’essence de ce que j’étais avant la maladie», a décrit l’aventurière.

    Au cœur du KRTB, sa région d’adoption, Charlène a vécu un déclic. Un changement de perception qui a tout changé, non seulement envers l’expédition elle-même, mais aussi envers sa maladie. «Ça m’a rappelé l’importance de vivre la vie au jour le jour, de prendre le chemin tel qu’il est, la météo telle qu’elle est et mon corps tel qu’il est… Ça m’a permis d’être plus ouverte, plus à l’écoute, plus consciente», a-t-elle partagé.

    C’est plus tard, sur le chemin de la Gaspésie, qu’elle a vraiment réalisé l’ampleur du chemin parcouru. Malgré les changements d’itinéraires, elle a traversé la province d’est en ouest et franchi 19 600 m de dénivelé positif.

    «Malade ou non, c’est fou ce qu’on a réussi à accomplir. Le réaliser m’a aidé à faire la paix avec ma spondylarthrite axiale. Oui, je suis plus lente. Oui, je suis plus une tortue qu’un lièvre à présent, mais j’ai atteint mon objectif et j’ai vécu des moments formidables.»

    Aujourd’hui, de cette grande aventure, elle retient sa capacité à se dépasser. Ses limites, a-t-elle dit, ne sont pas celles qu’elle croyait au départ. Elle a aussi maintenant la preuve que le mouvement continuel est salutaire et qu’il réduit les symptômes de la maladie.

    «À travers le vélo et le temps passé dans la nature, mes douleurs chroniques ont réduit de près de 50 %. La différence était très précise», a-t-elle souligné. «Cette expédition, c’est une ouverture à quelque chose de plus fort et à un mode de vie qui va me permettre de continuer à me dépasser.»

    CAMPAGNE ET DOCUMENTAIRE

    L’expédition Arundo a été créée afin de permettre à Charlène de repousser ses limites, de faire connaitre la spondylarthrite axiale et d’amasser des fonds pour la recherche et les organismes de soutien. C’est déjà un succès sur toute la ligne et ce n’est pourtant qu’un début.

    En plus de la réalisation de deux films documentaires, dont l’un sera écourté pour les festivals, Charline Dupasquier compte lancer une série de conférences l’automne prochain. Une grande campagne de dons nationale pour l'Association canadienne de spondylarthrite, afin d'aider les personnes atteintes ou en attente de diagnostic, se poursuivra tout au long de cette période au https://arundo.ca.

     

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