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SPA au KRTB : plusieurs municipalités ont fait la sourde oreille au projet

durée 14 juin 2024 | 06h58
  • Lydia Barnabé-Roy
    Par Lydia Barnabé-Roy

    Journaliste de l'Initiative de journalisme local

    L’instigatrice du projet de Société protectrice des animaux (SPA) Bas-Saint-Laurent, Marie-Ève Bérubé, a confirmé délaisser à contrecoeur le dossier. Une déception pour elle et son partenaire dans le projet et dans la vie de tous les jours, Kévin Poitras. Sur les 60 municipalités du KRTB, seules 18 ont fait part de leur intention à s’impliquer pour la mise sur pied de ce service. Un nombre insuffisant, estime le couple.

    Les promoteurs attendaient une réponse depuis plusieurs mois à la suite d’une rencontre d’information effectuée auprès de toutes les municipalités et villes du territoire. «C’est un peu illogique, on ne comprend pas pourquoi», se questionne Mme Bérubé.  Elle croit que pour certaines, le cout bénéfice ne vaudrait pas la peine, elles qui n’enregistreraient pas de problématiques animalières dans leurs frontières.

    Deux scénarios étaient envisageables pour assurer la viabilité du projet : l’implication de trois MRC, dont les deux plus importantes du territoire (Rivière-du-Loup et Témiscouata), ou de 40 municipalités sur 60. Et Rivière-du-Loup devait obligatoirement faire partie de l’équation. 

    «On a eu une très belle ouverture de la part de la Ville de Rivière-du-Loup et de la MRC de Rivière-du-Loup. Elles ont été des alliées dès le départ de ce dossier», affirme Marie-Ève Bérubé. Les MRC qui ont davantage fait la sourde oreille aux projets sont celles de Kamouraska, Témiscouata et Les Basques. Pohénégamook, Saint-Pascal et Cacouna font partie des territoires qui souhaitaient s’engager pour la réalisation du projet.

    Sans retour conséquent, Marie-Ève Bérubé et Kévin Poitras ont dû prendre la dure décision d’arrêter leurs démarches de SPA après quatre ans à y travailler. Le couple a investi des centaines de milliers de dollars de leur propre poche pour veiller à sa réalisation. «C’est vraiment décevant, mais on ne peut pas porter un projet de cette ampleur seuls», a confié Mme Bérubé.

    Une quote-part aurait été demandée à chaque municipalité pour les couts d’opération annuels de la SPA. Cette somme s’élève à environ 10 $ par habitant, soit un peu moins d’un dollar par mois, selon Mme Bérubé. Évalué à 8 M$, l’établissement aurait pu accueillir jusqu’à 200 animaux.

    LA VILLE DE RIVIÈRE-DU-LOUP À LA RECHERCHE D’UNE SOLUTION

    «La Ville regrette que le projet privé SPA Bas-Saint-Laurent ne se réalise pas et, pour la suite, devra trouver une option pour offrir des services pour les animaux abandonnés», a commenté le directeur du Service des communications de la Ville de Rivière-du-Loup, Pascal Tremblay. Actuellement, une fourrière municipale gérée par le Service de sécurité incendie est en place.

    Le projet des promoteurs a été soutenu par les élus louperivois dès le début. L’idée était intéressante pour la Ville, puisqu’elle était «clé en main». Même si elle revenait plus chère que les services municipaux actuels offerts, elle permettait à Rivière-du-Loup de se conformer aux dernières exigences prévues par la loi, tout en contrôlant la population d’animaux sur son territoire. «C’était un compromis acceptable», indique M Tremblay.

    Les élus devront maintenant trouver un plan B. «On est obligé de se revirer de bord. On sait très bien que les services qu’on a, qui sont minimaux, doivent être améliorés», concède le directeur. Ils travailleront donc sur le dossier et regarderont s’ils peuvent collaborer avec la MRC, afin de trouver une solution.

    Le directeur est toutefois clair. La Ville ne prendra pas le relais du projet de SPA Bas-Saint-Laurent des promoteurs. Elle ne s’engage pas à construire un bâtiment de cette envergure, en raison de contraintes et de limites du côté des ressources financières.

    Dans l’optique d’un revirement de situation, Marie-Ève Bérubé assure que son conjoint et elle répondront présents, advenant que Rivière-du-Loup n’est pas trouvé de solution et soit toujours ouverte au projet. 
     

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